Goldman, l'invité du Top
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Goldman, l'invité du Top
Top 50 magazine, juin 1985
Et hop ! Jean-Jacques Goldman joue de nouveau les alpinistes en grimpant à toute vitesse les échelons du Top 50. "Pas toi" semble parti sur les traces de "Je te donne". Top 50 (le magazine !) a profité d'une pause du chanteur pour lui poser des questions.
Top 50 : Quand "Pas toi" est sorti, tu semblais presque persuadé que ce titre n'allait jamais rentrer dans le Top 50. Finalement, tu t'es trompé.
Jean-Jacques Goldman : Nous avons vendu beaucoup d'exemplaires de l'album dont "Pas toi" est extrait. Je pensais donc sincèrement que ceux qui auraient pu aimer ce titre l'avaient déjà sur l'album. Il s'avère qu'il y en avait beaucoup d'autres qui n'avaient pas l'album et qui ont aimé et acheté ce titre...
Top 50 : "Pas toi" est le troisième extrait du même album. Comment se fait le choix des extraits ?
Jean-Jacques Goldman : Pour moi, un 45 tours c'est la vitrine de l'album. Ces trois 45 tours, c'est une sorte de résumé de l'album, des ses ambiances, des ses aspirations.
Top 50 : Il n'y aura donc pas de quatrième single ?
Jean-Jacques Goldman : Je ne pense pas.
Top 50 : Qu'est-ce qui fait que tu choisisses tel ou tel titre pour un 45 tours ? Il faut que ce soit un titre commercial ?
Jean-Jacques Goldman : Bien sûr qu'il faut que ce soit une chanson commerciale ! Mais attention ! Pour moi "commercial" n'est absolument pas un terme péjoratif ! Les Beatles ont sans doute été le groupe le plus commercial du monde, et il ne viendrait à l'idée de personne de les en blâmer.
Top 50 : Comment sait-on qu'une chanson est commerciale ?
Jean-Jacques Goldman : Parce qu'elle touche les gens.
Top 50 : Et comment savoir que cette chanson peut toucher les gens ?
Jean-Jacques Goldman : Pour toucher les autres, il fait d'abord être touché soi-même. C'est ainsi que je choisis mes 45 tours.
Top 50 : Mais outre la qualité propre d'un titre, encore faut-il pour toucher les gens que ceux-ci les entendent. Les médias ont donc une grande importance dans le succès d'un titre...
Jean-Jacques Goldman : Les médias proposent et le public dispose. Mais les médias ne peuvent arriver à faire vendre un titre si réellement il ne plaît pas au public. On ne peut pas forcer les gens à acheter un disque ! Par contre, les médias peuvent tuer les disques de jeunes talents tout simplement en ne les diffusant pas. Il y a des chansons qui auraient pu avoir du succès mais que le public n'a jamais entendues et n'entendra peut-être jamais.
Top 50 : Depuis quelques mois, tu as redécouvert la scène avec plaisir. Où en es-tu de tes pérégrinations musicales ?
Jean-Jacques Goldman : Pour l'instant, c'est la pause. Nous avons déjà visité plus de cent villes. A la rentrée, nous repartons sur les routes pour la dernière partie de la tournée. Nous visiterons encore une quarantaine de villes entre septembre et octobre...
Top 50 : Tu as pourtant déjà écumé la France, il reste donc encore des villes aussi importantes ?
Jean-Jacques Goldman : Mais nous passons dans des villes d'à peine 30 000 habitants. Ce que je veux prouver, c'est que Paris n'a pas plus d'importance que la province. Je veux pouvoir présenter à Albi le même spectacle qu'au Zénith. Et c'est ce que je fais à 95% !
Top 50 : Cet été donc repos ? !
Jean-Jacques Goldman : Quelques concerts tout de même : huit dates en juillet, mais en marge de la tournée.
Top 50 : C'est-à-dire ?
Jean-Jacques Goldman : Nous allons jouer à la belle étoile ! Dans des arènes, des stades... Nîmes, Fréjus, Béziers, Biarritz... Il y aura un nouveau décor, un nouveau spectacle et sans doute une première partie. Ce sera un autre état d'esprit. Un vent de vacances et de décontraction soufflera dessus !
Top 50 : Justement, les vacances ?
Jean-Jacques Goldman : Quand on fait un métier que l'on aime, on est toujours en vacances... Mais, histoire de souffler un peu, je prendrai de vraies vacances en août.
Top 50 : Et après la tournée de septembre - octobre, la préparation d'un nouvel album ?
Jean-Jacques Goldman : A partir de novembre, je m'isole pour environ un an.
Top 50 : Pour composer ?
Jean-Jacques Goldman : Même durant la tournée, je continue à composer, à prendre des notes. C'est du minerai brut. A partir de novembre, je vais pouvoir raffiner ce minerai. Il y aura sans doute un nouvel album pour octobre - novembre 1987...
Top 50 : Tu aimes t'enfermer pour écrire et composer ?
Jean-Jacques Goldman : C'est la meilleure façon... tout, tout, tout dépend de ce moment-là !
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