Goldman
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Goldman
Top 50 magazine (1-7 décembre 1986, n° 39)
Retranscription de Alexandra Kruch
Il était une fois
Si les années 70 nous ont apporté une moisson d'excellents compositeurs-interprètes comme Balavoine ou Berger, les années 80 resteront marquées par l'arrivée d'un autre compositeur-interprète de la même trempe que les deux cités précédemment : Jean-Jacques Goldman (sacré meilleur chanteur de l'année 86). Un nom, qui depuis 1981 claque dans le show-business. Un nom mais surtout un style, une couleur, une personnalité, des mots, des mélodies, qui lui collent à la peau. Lorsqu'il a débarqué, il a brouillé volontairement les cartes, avec un look qui n'en était pas un, jean délavé marié à une cravate, des cheveux long rappelant davantage les années passées que la mode style coiffure pétard. Jean-Jacques déclara d'ailleurs à tous ceux qui lui parlaient de cette marginalité "Je ne me préoccupe pas vraiment de mon look. En fait la seule chose qui puisse avoir une influence quelconque ce sont les chansons que l'on fait : l'image passe, les chansons restent". Si 81 fut l'année de la naissance de Goldman, avant cela, en 75, Jean-Jacques faisait partie du groupe Taï Phong dans lequel il occupait la place de guitariste-chanteur. Le groupe sortit trois albums et un vrai tube, "Sister Jane", puis fut dissous en 80. Une année de composition pour Jean-Jacques qui à cette époque s'intéressait davantage à placer ses chansons qu'à les interpréter. Malheureusement pour ces éventuels interprètes, personne ne se précipita sur les compositions de Goldman, heureusement pour nous, car à ce jour il serait peut-être un heureux compositeur ce qui nous aurait privé de son talent d'interprète. "Il suffira d'un signe" extrait de son premier album solo, fut assez rapidement un succès. Après un second extrait, Jean-Jacques enregistra son deuxième album avec le fameux "Quand la musique est bonne", puis "Comme toi" et "J'irai au bout de mes rêves", trois extraits, trois tubes et quelques dates en province, pour voir. La personnalité de cet auteur-compositeur-interprète commençait sérieusement à s'imposer dans le monde de la musique. 1984, "Positif", troisième album pour Goldman, un disque d'or d'où sa maison de disques extraira une fois encore trois 45 tours "Envole-moi", "Encore un matin", "Américain", des disques qui obtinrent un énorme succès auprès du public de Jean-Jacques, un vrai public et non des acheteurs de tubes. Ce public, il le retrouvera en province lors d'une longue et belle tournée qui passera par l'Olympia de Paris. 1985 nous amène le quatrième album de Jean-Jacques "Non Homologué", une fois de plus, il touche un très large public avec les nombreuses chansons qui figurent sur cet album dont "Je marche seul", "Je te donne" et "Pas toi" qui devinrent les trois tubes de l'année. Une pluie de disques d'or, mais surtout la satisfaction pour Jean-Jacques d'avoir plus que jamais son public. En décembre de cette même année, c'est la consécration au Zénith où il obtint du 3 au 20 décembre un véritable triomphe, un grand choc visuel et sonore, chaque soir plus de six mille personnes chantent en chœur les tubes de celui qui est devenu une star, bien que ce mot ne lui convienne pas, mais les faits sont là. Certains journalistes l'égratignent, mais Jean-Jacques s'en amuse et les remercie même par la voie de la presse à la fin de sa série de concerts. Nous arrivons enfin à 86 et la sortie de son double album en public, privilège des vraies stars de la scène. "La vie par procuration", extrait d'un des albums sort et entre très vite au top 50 où il fait une ascension remarquable. Goldman est, il faut se rendre à l'évidence, un phénomène musical, sûrement le musicien des années 80. Rocker ? Goldman s'en fout un peu, il est là pour faire partager son amour de la musique, ses nombreux fans l'ont bien compris et le suivent fidèlement.
Les amis
Les amis de Jean-Jacques, enfin ceux qui gravitent autour de lui professionnellement, ne sont pas très nombreux. Parmi ceux-ci : Bernard Schmitt qui réalise ses clips, qui met en scène Jean-Jacques, Thierry Suc le producteur de ses concerts, Michael Jones, l'ami de longue date, guitariste depuis Taï Phong, Jean-Pierre Janiaud, l'homme qui fait le son au studio Gang, Pinpin, le sax, ainsi que toute l'équipe des tournées.
Le dernier disque
La rencontre Hallyday – Goldman, tout le show-business l'attendait, ainsi que tous les fidèles des deux chanteurs. Une rencontre qui s'est faite très naturellement, après un concert. Johnny a avoué à Jean-Jacques qu'il aimerait bien un jour interpréter une de ses compositions. Les mois ont passés, Goldman a réfléchi, travaillé, puis ils sont entrés en studio et depuis quelques jours Johnny passe en radio avec "Je t'attends", du bon Goldman, un tube en puissance qui sera suivi d'un album.
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