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"Mon adolescence" par... Jean-Jacques Goldman
(OK !, décembre 1987)

"Mon adolescence" par... Jean-Jacques Goldman
OK !, décembre 1987
Retranscription de Françoise Vandersteen

Vos vedettes vous racontent tout sur leur vie, quand elles avaient votre âge

Après Samantha Fox, c'est Jean-Jacques Goldman qui bien voulu nous raconter son adolescence. Pourtant, Jean-Jacques préfère chanter ses textes et ses musiques plutôt que de parler de lui. Mais pour OK!, il a bien voulu faire une exception, Et vous allez le voir, à votre âge, finalement, il était un garçon comme les autres...

MON CARACTERE : Plus ou moins timide... Quand j'avais treize-quatorze ans, j'étais plus ou moins timide, comme tous les garçons de cet âge-là. Je n'étais pas spécialement ouvert, pas vraiment renfermé et je changeais d'amis, de copains comme de classe. De cette époque du collège de Montrouge, je n'ai gardé aucun contact. Les amis que je revois toujours, je les ai connus bien plus tard, quand j'étais étudiant. En fait, adolescent, je n'ai jamais eu d'ami fidèle, d'ami proche...

MES RESULTATS SCOLAIRES : Moyen partout, nul en physique J'étais un élève franchement moyen. Moyen en lettres, en anglais... enfin un peu partout. Sauf en physique-chimie, où j'étais vraiment nul. Dans l'ensemble, je n'ai jamais été un élève brillant, j'avais juste le niveau nécessaire pour passer à chaque fois dans la classe supérieure. La vérité c'est que je m'ennuyais terriblement à l'école. La musique commençait déjà à me travailler...

MON LOOK : Les jeans étaient interdits C'était pas un problème, le look. Tout le monde était habillé, coiffé de la même façon. Personne ne s'identifiait, alors, à quelqu'un d'autre, à une idole au point d'essayer de lui ressembler. Au collège, les jeans étaient interdits et finalement, à l'époque, on était encore des enfants. Il n'y avait pas de phénomène Madonna ou Michael Jackson. On se ressemblait tous. Ce n'est qu'après la classe de terminale que j'ai commencé à m'intéresser à la mode, à mon apparence, aux fringues... Là j'en ai eu marre d'être tondu : j'ai laissé poussé mes cheveux. Et c'est vrai que les filles ont eu l'air de préférer... MES PARENTS : Traité en adulte, pas en gamin Ça c'est toujours très bien passé entre nous. Mais je crois que j'appartiens à une génération où nous n'avons pas posé véritablement de problèmes à nos parents. A la maison je n'ai jamais contesté l'autorité parentale. Mais de leur côté, ils étaient incontestables. Je pouvais discuter librement avec eux, ils m'écoutaient et me traitaient en adulte. Ils ne m'ont jamais traité en gamin et ne m'ont jamais sorti des trucs nuls du genre : " Tu verras quand tu seras plus vieux... " Ça, ça n'existait pas à la maison. Du coup, il n'y a jamais eu, de conflit. Mais je crois qu'autour de moi, c'était à peu près la même chose. L'ambiance familiale était assez cool. C'est sûr qu'aujourd'hui les rapports parents-enfants n'ont rien à voir. Les choses ont bien changé, en très peu de temps.

MES PREMIERES AMOURS : A 14 ans, je n'avais aucun succès ! Ça va peut-être vous paraître idiot, mais jeune adolescent, je ne connaissais pas de filles. C'est vrai, je n'en connaissais pas ! Il faut dire que jusqu'en seconde, je me suis trouvé dans des classes où il n'y avait que des garçons. Je me souviens seulement d'une copine que j'appelais de temps en temps au téléphone parce qu'elle n'habitait pas Paris. Cette fille, je l'avais rencontrée lors d'un séjour dans une famille en Angleterre. Il me semble qu'elle s'appelait Martine... ou un prénom dans ce genre-là. En tout cas, je n'étais pas amoureux. Non, c'était simplement une copine, pas une histoire sentimentale. De toute façon, quand j'avais treize-quatorze ans, les filles je ne les intéressais pas beaucoup... Franchement, je n'avais pas de succès auprès des filles. C'était le bide total ! Je dois reconnaître que je n'étais pas très attirant non plus : j'avais les cheveux courts et je portais encore des culottes courtes, comme un enfant maintenant !

MES LOISIRS : Les mêmes loisirs que les parents Il y a une grande différence avec les adolescents d'aujourd'hui, c'est que nous nous étions très dépendants de nos parents. Mes loisirs, je les passais avec eux, jusque l'âge de seize ans environ. Nous allions au cinéma ensemble ou au spectacle. C'était Jean Ferrat à Bobino ou les Compagnons de la chanson. Je faisais de la musique classique parce que ça leur plaisait, mais c'est pas la plus mauvaise des musiques après tout. Quant à Jean Ferrat, j'achetais tous ses disques. J'aimais bien ses adaptations des poèmes d'Aragon. Ses engagements politiques ne m'intéressaient pas, d'ailleurs je les ignorais. Je lisais aussi pas mal : Balzac, Zola... Un peu plus tard, j'avais donc seize ans, j'ai découvert le blues avec John Mayall, et le folk avec Bob Dylan. Et puis, côté lecture, j'ai commencé à parcourir de plus en plus les journaux. La vie politique, les injustices... comme tous les jeunes de cet âge, j'ai eu moi aussi envie de changer le monde, de le refaire... Et puis cette envie a disparu comme elle est venue... C'est l'année de mes seize ans, également, où j'ai assisté à mon premier concert : Bob Dylan. Avec le recul, je me rends compte que nous n'avions pas de vie propre. On faisait ce que faisaient les parents et puis voilà ! On écoutait leur musique, on allait voir leurs films et ainsi de suite. Quant aux boums, il n'y en avait pas beaucoup. Dans ma banlieue, en tout cas, ça n'existait pas. Alors, on était aussi bien avec les parents...

MON ARGENT DE POCHE : Le peu que j'avais, ça me suffisait ! Je me souviens que je n'avais pas de gros besoins : je ne dépensais pas beaucoup de fric. Des livres, j'en avais ; les disques mes parents me les offraient... je ne manquais de rien. J'avais bien assez d'argent avec ce que me rapportait de laver la voiture de mon père et de vendre du muguet avec les scouts le 1er mai. Et quand j'en avais trop, j'invitais toute la famille au restaurant. En fait, dans les années 60, nous, les adolescents n'étions pas un " marché " potentiel ! comme les jeunes d'aujourd'hui. On ne nous avait pas créé de besoins.

EN CONCLUSION Mes souvenirs sur cette époque et mon opinion sur celle que vivent les adolescents aujourd'hui.

Je n'ai pas eu d'adolescence véritable, j'ai vécu plutôt un sorte de fin d'enfance qui s'est enchaînée avec l'âge adulte. Evidemment, aujourd'hui les adolescents sont totalement différents de ce que nous étions. Ils ont une vie propre, des désirs personnels, une autonomie au niveau de l'habillement par exemple, de la télévision... Il y a vingt ans ça n'existait pas. Je crois que cette évolution est due au fait qu'on s'est rendu compte que les adolescents représentaient un créneau, un véritable marché. Comme les adultes, mais différent. Et puis je dois reconnaître que les ados des années 80 sont beaucoup plus murs que nous à l'époque. Dès leur enfance, d'ailleurs, je connais des gamins de quatre ans qui sont déjà bien plus malins que certains adultes...


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