Les plus belles citations de Jean-Jacques Goldman
Tout sur l'actualité de Jean-Jacques Goldman
La vie de Jean-Jacques Goldman, de ses origines à aujourd'hui
Tout sur les chansons de Jean-Jacques Goldman
Tous les albums de Jean-Jacques Goldman
Tous les DVD et les cassettes vidéo de Jean-Jacques Goldman
Toutes les tournées de Jean-Jacques Goldman depuis 1983
Interviews, essais, livres
Robert Goldman : l'autre Goldman
Pierre Goldman : le dossier
L'histoire des Restos du Coeur et les tournées des Enfoirés
Les sondages de Parler d'sa vie
Listes de discussion et de diffusion, liens, adresses utiles, recommandations
Goodies : Jeu, fonds d'écran, humour...
Le livre d'or de Parler d'sa vie
Le pourquoi de tout ça...

De 1951 à 1988, son histoire
(Rock Music Magazine, 1988)

De 1951 à 1988, son histoire
Rock Music Magazine, 1988
Christian Ouvrier
Retranscription de Laure Borée

Révélé en 1982 [sic] avec "Il suffira d'un signe", Jean-Jacques Goldman voit depuis le nombre de ses adeptes augmenter… Chaque nouveau millésime, sa présence s'avère plus imposante, plus tonitruante. Déjà vendu quatre mois après sa sortie à 500 000 examplaires, l'album "Entre gris clair et gris foncé" semble bien parti pour pulvériser les records de son prédécesseur "Non homologué". Quelques semaines avant le coup d'envoi de sa tournée, il était donc intéressant de retracer la carrière du chanteur le plus populaire de l'hexagone…

Benjamin [sic] d'une famille de quatre enfants, Jean-Jacques Goldman est né en 1951 (le 11 octobre très exactement) dans le XIXe arrondissement. Ses parents Alter Mojze Goldman et Ruth Ambrunn (nés respectivement en Pologne et en Allemagne) s'étaient finalement rencontrés à Paris quelques années auparavant.

Enfant, Jean-Jacques a la chance d'avoir en plus de son éducation scolaire, la possibilité de pratiquer du sport (notamment la natation) et de recevoir des cours de piano et de violon classique. Activités qu'il pratique d'ailleurs, avec un intérêt aussi mince que celui qu'il porte à l'école. "J'apprenais le violon, comme on apprend les sciences naturelles". Mais Jean-Jacques, d'un naturellement sage et obéissant s'exécutera gentiment et attendra en fait une bonne dizaine d'années avant de mettre un terme au cours de piano et remiser (pour un temps) son violon au placard ! Aujourd'hui, il ne regrette pas sa docilité car cet apprentissage fut finalement très salutaire et peut-être même décisif quant à la suite de sa carrière. Jean-Jacques grandit ainsi tranquillement jusqu'à l'âge de 16, 17 ans, mais c'est à ce moment-là qu'il se découvre une passion pour Aretha Franklyn, enfin surtout par sa musique ! Et particulièrement le rythm'n blues. A partir de là, il va ressentir de façon très forte l'envie de jouer de la musique. Il va opter pour la guitare. Une première guitare mal accordée, qu'il a achetée d'occasion. Jean-Jacques se targue moins de l'obtention de son premier diplôme (un B.E.P.C) que de la formation des Red Moutain Gospellers, son premier groupe (de gospel !) en 1966 ! Ce groupe de copains de lycée n'ira évidemment pas loin, mais les garçons dépenseront néanmoins suffisament d'énergie pour réussir à enregistrer un disque auto-produit.

Après "The Red Moutain Gospellers", Jean-Jacques traversera d'autres petits groupes de lycée, avec lesquels il fera ses premières scènes. Dans les MJC, les bals ou les boîtes ! A la fin des années soixante-dix, on le retrouve ainsi au sein des "Phalanster", un groupe (plutôt rock cette fois) aussi éphémère que les autres, mais qui réussira néanmoins à jouer sur une scène parisienne, et pas n'importe laquelle, celle du Golf Drouot. Sachez pour votre érudition en matière de chanson, que deux des Gibson Brothers(un groupe disco né en 1976 qui connut un gros succès dans les anneés 79, 80 avec "Cuba", "Que sera ma vida" ou "Ooh what a life" et qui semble aujourd'hui battre de l'aile…) viennent également des Phalansters.

Malgré la voie qui semble se tracer logiquement, Jean-Jacques Goldman ne pense pas le moins du monde à faire de cette passion un métier. D'ailleurs, cette passion ne l'empêche nullement de penser aux études et Jean-Jacques va obtenir un second diplôme, un bac D. Ça ne sera d'ailleurs pas le dernier. Puisqu'après avoir échoué en préparation HEC, Jean-Jacques va s'expatrier à Lille et s'inscrire à l'EDHEC (une grande école commerciale). Il en sortira avec un diplôme et s'offrira également le luxe d'en décrocher un autre : une licence de sociologie, qu'il avait entreprise parallèlement. Pour que ce long séjour lillois ne ressemble quand même pas trop à un purgatoire, Jean-Jacques s'offre durant les vacances de beaux voyages. A pied, en stop, ou en avion ! Il visitera ainsi la Suède (1971), la Turquie(1972), les USA, le Canada et le Mexique (1973). Et puis il écoute aussi de la musique. A cette époque, Jean-Jacques Goldman est notamment fou de Jimmy Hendrix. En 1974, l'année où Valery Giscard d'Estaing est élu président de la république, il n'y aura pour Goldman, ni études, ni voyages, puisqu'il est appelé sous les drapeaux. Jean-Jacques effectue son service dans l'armée de l'air. Cette année-là, il a donc tout le temps de gamberger, les perspectives professionnelles que lui donnent ses différents diplômes ne l'enthousiasment guère. Jean-Jacques est même assez inquiet, il se demande ce qu'il va bien pouvoir faire. Mais en fait, quelques semaines après avoir été libéré, il va rencontrer Khan et Taï, deux vietnamiens qui eux savent avec certitude ce qu'ils veulent faire. Ils ont tous deux un boulot alimentaire, mais leur passion depuis longtemps, c'est aussi la musique. Et ils sont bien décidés à en vivre tôt ou tard. Ils jouent de la guitare et de la basse et ont même formé un groupe : Mousson avec lequel ils n'ont malheureusement jamais pu décrocher un contrat discographique.

Lorsqu'ils rencontrent Jean-Jacques, Khan et Taï n'ont pas renoncé, ils ont même reformé un autre groupe qu'ils ont baptisé Taï Phong (en vietnamien Grand vent). Mais les musiciens qu'ils ont réussi à enrôler dans cette aventure, prennent tous les uns après les autres, la poudre d'escampette. (Certains avaient pourtant été contacté par le biais du très sérieux hebdomadaire musical anglais Mélodie Maker). L'arrivée de Jean-Jacques Goldman va être décisive, car outre ses talents de guitariste, il a aussi une voix qui s'harmonise particulièrement bien avec le rock mélodique dans lequel les frangins se sont spécialisés.

Pour que le groupe tourne convenablement, Khan et Taï enrôlent ensuite pour les claviers Jean-Alain Gardet (par ailleurs compositeur) et pour la batterie Stéphane Caussarieu. Une fois formé, Taï Phong va bosser pendant plusieurs mois ses compositions et ses arrangements. (Il faut dire que le groupe a pour modèles les Aphrodites Child, Genesis, Yes, King Crimson ou Pink floyd…). Les garçons veulent être absolument opérationnels et surtout maîtriser le travail de studio, avant de frapper aux portes des maisons de disques. D'ailleurs, il n'y a pas d'urgence puisque chacun d'eux a gardé par sécurité un job alimentaire. Ainsi, Jean-Jacques Goldman qui s'est marié travaille à Montrouge dans le magasin d'articles de sport de son frère. Le groupe ne va absolument pas chercher à faire ses preuves sur scène, il va investir tout son temps (et son argent !) dans la réalisation de maquettes hyper-soignées. Et cette politique va s'avérer fort payante, puisque le groupe ne va pas être une seul fois "remercié", bien au contraire, il va même avoir le choix entre plusieurs maisons de disques. Et de fait, les garçons ne vont pas être en position d'infériorité pour négocier leur contrat. Contrat qu'ils signeront finalemnt avec W.E.A qui répondait favorablement à leurs quelques (raisonnables) exigences.

Le premier album de Taï Phong sort quelques semaines plus tard, au printemps 75. Ce disque simplement intitulé "Taï Phong" surprend les médias, car ce groupe franco-vietnamien a choisi de chnater en anglais. Mais l'acceuil de la presse spécialisée est encourageant et W.E.A a du nez en commercialisant en single "Sister Jane", puisque ce slow ravageur sera un des tubes de l'été 75. Ce sera malheureusement pour le groupe le premier et le dernier. C'est presque contraint et forcé que Taï Phong se décidera à se montrer sur scène. Et celui qui montre le plus d'aversion pour cet exercice n'est autre que Jean-Jacques. Le temps d'une tournée, ses acolytes devront même lui trouver un remplaçant, car Jean-Jacques avait "séché" invoquant sa vie familiale (il est alors papa) et ses obligations professionnelles. Lorsqu'il n'œuvre pas avec Taï Phong ou dans le magasin de son frère, Jean-Jacques Goldman compose pour son prope compte, quelques chansons, qu'il osera présenter au Staff W.E.A. A sa grande surprise et sans que soit remis en question son appartenance à Taï Phong, il signera un second contrat en tant qu'artiste solo. Mais sa prochaine oeuvrette, présentée en 1976 "C'est pas grave papa" ne trouvera que quelques dizaines d'acquéreurs ! "Windows" le deuxième opus de Taï Phong (en 1977) n'aura guère plus de chance. Bien que chaudement accueilli par la critique, cet album sera un gros échec commercial. Le groupe révélait pourtant de nouvelles aptitudes, il avait notamment gagné en maturité et de ce fait "Windows" était plus homogène et original que son prédécesseur. Dommage… La série noire ne s'arrête pas là, car les deuxième et troisième 45 tours de Jean-Jacques Goldman "Les nuits de solitude" en 1977 et "Back to the city again" en 1978 sont des bides. Avec "Back to the city again", Jean-Jacques aura néanmoins une petite consolation, en lisant cette intéressante chronique parue dans Music Media en février 1978 : "Un semi rock'n roll français qui sacrifie la mode des titres anglais pour un texte français. Un 45 tours honnête, sans plus, mais quand même des débuts qui font attendre avec curiosité la suite de la carrière de Jean-Jacques". Ce journaliste fut ce jour-là bien inspiré. Avec le temps, le découragement et les distentions apparaissent au sein de Taï Phong. Et en 1979, le groupe qui présente son troisième album n'est plus tout à fait le même. Jean-Alain Gardet et Taï ont en effet rendu leurs tabliers, ils ont été remplacés par Pascal Wuthrich et… Michaël Jones ! Mais cette troisième et dernière tentative (le titre "Last flight" apparaît du coup prémonitoire), se soldera elle aussi par un échec. Alors, démoralisés et écoeurés, les garçons décident en 1980 de mettre un terme à l'aventure Taï Phong. En attendant, des jours plus fastes, Jean-Jacques Goldman consacre donc son temps à sa petite famille (qui s'est agrandie), il travaille toujours dans le magasin de son frère et écrit également pour son plaisir quelques chansons. Une nouvelle rencontre mettra pourtant un terme à cette vie "pantouflarde" dans laquelle Jean-Jacques s'installait fort bien. Un de ses amis, assistant ingénieur du son, vint un jour lui demander s'il n'avait pas une chanson en réserve, pour une jeune fille qu'il voulait présenter dans un concert télévisé : "Le jeu de la chance". Et la chance s'ouvrira effectivement à… Jean-Jacques Goldman. Car un jeune producteur: Marc Lumbroso, à défaut d'être séduit par la chanteuse, sera par contre emballé par la chanson. Sur le générique final de l'émission, il notera le nom de celui qui en est l'auteur et le compositeur et téléphonera à la S.A.C.E.M (société des auteurs, compositeurs, éditeurs de musique) afin d'obtenir le précieux numéro de téléphone.

C'est le début de la grande aventure… Marc Lumbroso va d'abord essayer de placer les chansons de sa "découverte" auprès d'autres chanteurs, mais personne n'en voudra. Alors du coup, Jean-Jacques va, sans enthousiaste, les chanter lui-même ! Lumbroso présentera les maquettes chez Epic (un label distribué en France par CBS) et là, il rencontrera des gens très intéressés, puisque Jean-Jacques va carrément signer un contrat pour cinq albums ! Le premier, sans titre générique, (enregistré à Paris et mixé à Londres sous la houlette de Steve Parker) sort dans les dernières semaines de 1981.

Le démarrage est un peu lent, mais début 82 Jean-Jacques Goldman "explose", grâce au succés du simple "Il suffira d'un signe" qui dépassera les 500 000 exemplaires vendus.

Mélodies indélébiles, textes sensés, arrangements travaillés, le style Goldman est né. Jean-Jacques Goldman réalise une variété intelligente et commerciale (où transpire fortement son goût pour la musique anglo-saxonne des années soixante, soixante-dix). Dans l'esprit du public averti, il rejoint ainsi des gens tels que Daniel Balavoine ou France Gall. Après "Il suffira d'un signe", Epic présentera un second simple tiré de ce même L.P. Mais "Quelque chose de bizarre" passera bizarrement inaperçu. Les disquaires recevront le deuxième album de Jean-Jacques Goldman moins d'un an après le premier, en septembre 82. Enregistré au studio Gang à Paris, ce disque , dépourvu lui aussi de titre générique (mais communément baptisé "Quand la musique est bonne"), va propulser Jean-Jacques Goldman au niveau des meilleurs vendeurs de disques de l'hexagone. Les ingrédients introduits dans le disque précédent sont réutilisés dans celui-ci. On décèle dans ce disque "une aisance" supplémentaire. Que ce soient des ballades tristes, ou des morceaux musclés de facture plus rock'n rollienne, les chansons de cet album s'avèrent redoutablement entêtantes. Et ce n'est pas un, mais trois tubes qui seront engendrés par cet album "Quand la musique est bonne" puis l'année suivante, "Comme toi" et "J'irai au bout de mes rêves". De janvier à décembre, Jean-Jacques pointera présent dans les places les plus enviables des hits-parades. Cela paraît anecdotique, mais Jean-Jacques Goldman recevra également cette année-là le diamant de la chanson française. Et au terme de l'année 1983, il est déjà extrêmement populaire. Seule (petite) ombre au tableau: ses rapports avec la presse-rock. Elle n'aime pas, ne reconnaît pas Jean-Jacques Goldman, ou ne voit en lui que l'archétype du chanteur à minettes et celui-ci dit quand l'occasion s'en présentera, qu'il peut aussi avoir la dent dure, ainsi sur FR3 "Depuis quelques années, de plus en plus de groupes marchent en France. Le phénomène date du moment où la presse-rock a perdu toute son influence. Ce qui a permis une floraison de nouveaux groupes, comme s'ils étaient libérés du carcan prétentieux, dogmatique et stupide qu'imposent ce style de magazine". Ou encore dans jeu-numéro 1: "Ce sont de mauvais météorologues, quand on lit les chroniques de disques de la presse institutionnelle (celle, qui paraît-il, fait le bon ou mauvais sort d'un disque), elles sont fausses neuf fois sur dix. Les spécialistes ont une approche désuète de la chanson : uniquement littéraire, intellectuelle, jamais sensuelle".

Avec ce succès grandissant le mot scène va de nouveau tinter aux oreilles de Jean-Jacques. Sous la pression de son entourage professionnel et des fans (il reçoit quotidiennement des paquets de lettres le suppliant de venir se montrer…), il va entreprendre discrètement une première petite tournée en novembre 1983. Quelques semaines avant qu'elle débute il déclarait : "Je veux faire de la scène parce que je sais que c'est nécessaire pour continuer à faire des disques, et pour donner une légitimité". Toujours est-il que le public venu l'applaudir, sorti ravi, l'organisateur du spectacle comblé, et l'équipe de musiciens et de techiciens recrutée pour cette première aventure séduite… Jean-Jacques Goldman pour sa part semble avoir été "désallergisé…" Il va donc y regoûter rapidement, peu après la sortie de "Positif". Cete deuxième tournée, un peu plus longue que la précédente, transita par Paris, et par être précis pour l'Olympia où Jean-Jacques fut à l'affiche du 26 mars au 1 avril 1984. Là encore c'est un triomphe. Partout on refusera du monde et le plesbiscite du public est tel qu'il ne fait aucun doute qu'il prend un réel plaisir à voir les prestations scéniques de son chanteur favori. Et ce, quoiqu'en pense l'intéressé lui-même : "C'est un aspect du métier que je fais que je ne sais pas faire". Au terme de cette tournée, quelque chose chez Jean-Jacques Goldman a néanmoins changé. Il n'y a pas encore pris goût, mais ces convictions d'antan semble avoir été ébranlées…

1984 sera aussi marqué par la commercialisation et l'éclatant succès remporté par son troisième album, le premier affublé d'un titre générique, en l'occurrence "Positif". Comme son prédécesseur, il a été enregistré au studio Gang sous la férule de Jean-Pierre Janiaud et Olivier Do Espinto Santo (ils font toujours partie de l'équipe aujourd'hui). Et avec l'aide de musiciens réputés tels que Kamil Rustam, Claude Engel, Manu Katché ou John Holliwel [sic] emprunté exceptionnellement à Supertramp ! Avec "Positif", l'auditeur n'est absolument pas décontenancé, Jean-Jacques Goldman poursuit en effet son évolution tranquille. "Positif" va lui livrer trois tubes: "Envole moi", "Encore un matin" et enfin "Americain (long is the road)". Il passera ainsi une seconde année à la tête des hits. Car, il est passé maître dans l'art de créer des chansons impérieusement accrocheuses.

Il les qualifie lui-même d'utilitaires, et n'en a pas honte, bien au contraire "J'ai une fascination pour le hit. Cette chanson populaire qui parvient à émouvoir une foule de gens au même moment. C'est une réussite. Une étincelle inexplicable. C'est digne d'un intérêt estimable et aucunement méprisable"(Paroles et Musique). Jean-Jacques Goldman est désormais connu jusqu'au fin fond de la Corrèze, et l'ensemble des médias va commencer à s'intéresser de près à cette nouvelle idole. Le problème (pour eux) c'est qu'il refusera purement et simplement de rencontrer la "grande presse" réservant ses interviews à la presse musicale pour jeunes. La seule à intéresser d'une façon ou d'une autre à sa musique. Jean-Jacques Goldman a ainsi réussi à occulter complètement sa vie privée ce qui vous en conviendrez, ne l'empêche visiblement pas de vendre des disques!!! Début 85, il s'enferme de nouveau au studio Gang, il enregistre… Mais il reste cependant encore bien présent sur les ondes grâce à la longévité de "Americain, Long is the road". On l'entend égalemnt dans "Ethiopie", une chanson (composée par Renaud) enregistrée avec trente six autres artistes français "Les chanteurs sans frontière". En mai, arrive néanmoins un nouveau 45 Tours "Je marche seul" qui précède de quelques mois l'album "Non homologué" qui rentre directement à la première place du Top 20. Du rarement vu ! Pour le façonner Jean-Jacques Goldman a reconduit (à quelques éléments près) l'équipe qui avait œuvré sur "Positif". S'il reste dans la lignée de ses prédécesseurs ce quatrième album s'avère néanmoins plus fourni, plus "léché" au niveau du son et de la production. (Les possibilités des synthés ont été cette fois largement utilisées…) et hormis quelques morceaux lents (superbes), "Non homologué" loge surtout une musique lourde, nerveuse (proche du rock F.M. américain dont Jean-Jacques Goldman avoue être friand…) et une fois encore terriblement efficace, (cf. "Compte pas sur moi"!) "Non homologué" reste pour le moment (mais peut-être plus pour longtemps…) la plus éclatante réussite commerciale du chanteur avec plus d'un million d'exemplaires vendus… il a livré pour sa part quatre tubes ! "Je marche seul", "Je te donne" (le plus gros) en duo avec Michael Jones, puis en 1986, "Pas toi" et enfin dans une version live "La vie par procuration". L'année 1985 s'achève donc en apothéose et avec cet incroyable succés, Jean-Jacques Goldman n'a pas à s'inquiéter pour les locations de son premier Zénith (du 3 au 20 décembre 85). La ruée sur les locations est d'ailleurs telle que la campagne de publicité, initialemnt programmée, ne sera même pas effectuée !… Ce Zénith et la longue tournée triomphale qui suivit (au total 150 rendez-vous, Jean-Jacques Goldman n'a pas été souvent chez lui en 86 !), changèrent radicalemnt ses rapports avec la scène. Ses déclarations à ce sujet l'attestent:" La première tournée que j'ai faite était vraiment un round d'observation. Eux ne me connaissaient pas, moi, non plus (…)Sur cette tournée la confiance existe vraiment. On se connaît, il n'y a plus d'examen de passage et dans ce sens c'est un vrai plaisir".

Ou encore "Vivre ces émotions sur scène tous les soirs ce n'est pas normal. "Je ne sais pas encore, car c'est trop récent, mais je ne m'étonnerai pas d'avoir une sensation d'assez forte accoutumance". Tandis qu'il sillonne les routes de France CBS "saussissonne" méthodiquement l'album "Non homologué". Mais au début de l'année 86, Jean-Jacques Goldman caracole aussi aux sommets des hits avec une chanson qu'il a composée et écrite pour soutenir l'action entreprise par Coluche. L'action et la chanson s'appelle "Les restos du cœur".

A la rentrée 86 CBS "immortalisera" cette tournée (qui ne s'est finalement achevée que fin octobre au Canada) en commmercialisant un double album live, qui atteindra la seconde place du Top 30 et duquel sera extrait un simple "La vie par procuration". Les dernières semaines de l'année sont donc marquées par le succès de "La vie par procuration", la sortie de l'album "Gang" que Jean-Jacques Goldman a entièrement écrit et réalisé pour Johnny Hallyday, un titre de chanteur de l'année aux Victoires de la musique (mais c'est Jacques Bodinat, PDG de C.B.S, qui ira chercher le trophée…). Il faut signaler aussi qu'en décembre, Jean-Jacques Goldman est parti pour Nouméa et Tahiti afin de donner quelques concerts !…

Cette fois Jean-Jacques Goldman est le chanteur le plus populaire de France devant Johnny Hallyday, Michel Sardou, France Gall, Renaud ou Jeanne Mas. Sa suprématie est incontestable…

Il commence à plancher sur son cinquième album dès le mois de janvier 87. Tout en restant omniprésent médiatiquement… Car "La vie par procuration" présenté en septembre l'année précédente poursuivra sa carrière jusqu'au mois de mars. De plus l'album de Johnny Hallyday commence lui aussi à se vendre comme des petits pains et à livrer des tubes.

Après le semi-échec du répétitif "Je t'attends", le superbe "J'oublierai ton nom" en duo avec Carmel atteint les meilleures places du Top 50… Au cours de l'été, Jean-Jacques Goldman annonce son album (qui en fait est devenu un double album) avec le simple "Elle a fait un bébé toute seule". Un 45 Tours pour le moins étonnant et anachronique (tant musicalement que pour le texte)et qui tranche franchement avec tout ce qu'il avit fait auparavant. Mais malgré cette originalité "Elle a fait un bébé toute seule" caracolera plusieurs semaines durant, dans les meilleures ventes de disques… A l'automne "Je te promets" de Johnny Hallyday devient aussi un tube et enfin en novembre (le 5 très exactement) apparaît l'événement le double album "Entre gris clair et gris foncé".

Un double album non prémédité, puisqu'en entrant en studio Jean-Jacques Goldman ne devait en confectionner qu'un et puis en cours d'enregistrement un autre album réalisé qu'à l'aide (ou presque) d'instruments acoustiques s'est imposé à ses yeux "Plus j'avançais dans ce travail "87" entre les "séquences" et les "boites programmées", entre les ordinateurs "Flairlight" et autre consoles "automatisées", "digitalisées", "informatisées"… et plus j'éprouvais le besion de prendre de temps en temps un "vrai" instrument et de jouer en direct, avec quelques musiciens, de la sueur, et des mix à la main, comme avant… Ainsi est né le deuxième album, enregistré dans un studio pour mon plaisir à moi, égoïstement, fait de chansons allergiques à l'habillage moderne des machines".

Et de fait on découvre effectivement deux disques fort différents. Le premier (les faces 1 et 2) s'inscrit dans la lignée de ses ainés. Pour lui Jean-Jacques Goldman et son équipe(dans laquelle il faut noter l'arrivée de Joe Hammer et Andy Scott, ex-acolytes de Daniel Balavoine…) ont employé ce que la technique actuelle offre de mieux. Alors que dans le second (les faces 3 et 4) l'habillage des chansons est souvent réduit au minimum et les textes, bien plus personnels. Jean-Jacques Goldman n'a donc pas chercher à innover, il s'est simplement fait plaisir, et il a révélé du coup, de nouvelles facettes de ses capacités, de ses goûts de son talent !

En tous cas ce qui est sûr c'est que vous aimez! "Entre gris clair et gris foncé est entré directement (lui aussi!…) à la première place du Top 30 et il ne semble pas vouloir la quitter. En quatre mois on comptabilise déjà 500 000 double albums vendus : c'est incroyable!

Et la suprématie Goldmannienne devrait durer toute l'année 88, parce que ces albums sont comme d'habitude truffés de hits potentiels. Après "Là-bas", qui cartonne actuellement (tout comme "Laura" de Jonnhy Hallyday, le quatrième extrait de "Gang") d'autres titres vont à n'en point douter enfièvrer les meilleures places du Top 50! Jean-Jacques Goldman est devenu un phénomène! A ce titre il a pu s'offrir le luxe d'interviewer Michel Rocard pour le Nouvel Observateur !… Enfin 1988 sera aussi marqué par son retour sur scène, à partir du mois de mars et jusqu'en décembre ! Il semble donc qu'il ne puisse, désormais s'en passer…). Pour l'occasion Jean-Jacques Goldman visitera (en mai/juin) plusieurs salles parisiennes: Le Bataclan, l'Olympia, Le Palais des Sports et le Zenith. "Si tu restes un mois dans une même salle, tu deviens fonctionnaire, alors qu'en tournée on a toujours la motivation d'un public différent et d'un endroit différent, je crois profondément que les lieux, l'environnement t'influencent, j'en suis persuadé" (Graffiti).

On vous croit monsieur Goldman ! Et on viendra vous voir…


Retour au sommaire - Retour à l'année 1988

- Signaler une erreur Ajouter à mes favoris