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La Goldmania des 80's : l'art de coller à son époque
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La Goldmania des 80's : l'art de coller à son époque
Paroles et Musique, janvier 1990
Fred Hidalgo
Retranscription de Monique Hudlot
Le 3 février prochain, les 5es Victoires de la musique distingueront les trois meilleures chansons françaises des années 80, à l'issue d'un vote de la profession (environ trois mille personnes). Pour ce faire, une liste (non limitative) de 250 chansons sélectionnées par les organisateurs à partir d'un travail réalisé par la Sacem (en fonction notamment des statistiques de répartition des droits) a été soumise à l'électorat des Victoires. En parallèle, les cinquante premiers titres retenus par cet électorat au premier tour seront préalablement diffusés sur RTL, afin que le public puisse participer à un jeu de pronostic sur le thème : "A votre avis, quelles sont les trois chansons que les professionnels de la musique vont désigner comme étant celles des années 80 ?". La confrontation finale ne manquera pas d'intérêt, qui pourrait réserver des surprises, les "pros" se targuant souvent de connaître et même de précéder les goûts du public. D'où certaines perversions constatées dans la création…
Quoi qu'il advienne, le parcours de ce "guide des chansons des années 80" est une façon originale, et agréable, de faire le point sur la créativité de la décennie qui vient de s'achever, en essayant d'en dégager les principales tendances. C'est aussi l'occasion pour vous, amis lecteurs, de vous amuser à chercher les trois bonnes "réponses". Voici donc une litanie de titres, la moitié environ des 250 chansons proposées dans cette liste, d'abord par manque de place et ensuite parce que l'autre moitié n'y figure - nous semble-t-il - qu'à titre anecdotique.
A vous d'en retrouver les auteurs et interprètes - une bonne façon de vérifier vos connaissances en la matière ! "Africa", "Ainsi soit-il", "Amants destroy", "L'amour est cerise", "Antisocial", "Argent trop cher", "Un autre monde", "Une autre histoire", "L'aventurier", "L'aziza", "Babacar", "La ballade de Jim", "Bal masqué", "Banlieue", "Belle-île-en- mer", "La boîte de Jazz", "Capitaine abandonné", "Cargo", "C'est comme ça", "C'est écrit", "Cézanne peint", "Chacun fait ce qui lui plaît", "Le chanteur abandonné", "Le chanteur de jazz", "Chasseur d'ivoire", "C'est la ouate", Le cimetière des éléphants", "Comme toi", "Comme un avion sans ailes", "Les corons", "Couleur menthe à l'eau", "D'Allemagne", "Dans mon HLM", "Demain je recommence", "Désirée", "Dès que le vent soufflera", "Les dessous chic", "Disparue", "Duel au soleil", "Ella elle l'a", "Elle", "Elle préfère l'amour en mer", "Encore et encore", "Encore un matin", "L'enfant", "Envole-moi", "Etienne", "Evidemment", "Femme libérée", "La fièvre dans le sang", "La fille aux bas nylon", "Gaby", "Le gitan", "La groupie du pianiste", "Il est libre Max", "Il faudra leur dire", "Il jouait du piano debout", "Il suffira d'un signe", "Je marche seul", "Je t'attends", "Je te donne", "Joe le taxi", "J'oublierai ton nom", "Le jour s'est levé", "Kolé séré", "Là-bas", "Les lacs du Connemara", "La langue de chez nous", "Laura", "Lettre à un rêveur", "Libertine", "Louise", "Love on the beat", "Macumba", "Mademoiselle chante le blues", "Marcia baila", "Marionnettiste", "Mélissa", "Mistral gagnant", "Musulmanes", "Né quelque part", "N'importe quoi", "Noir et blanc", "Nougayork", "Nuit magique", "On se retrouvera", "Papa chanteur", "Parking des anges", "Pars", "Partir quand même", "Primitif", "Pull marine", "Quand la musique est bonne", "Quelques mots d'amour", "Quelque chose de Tennessee", "Qu'est-ce que sera demain", "Résiste", "Le rital", "Rockamadour", "La rockeuse de diamants", "Sauver l'amour", "Si d'amour à mort", "Slave", "Le soleil donne", "T'en vas pas", "Tombé du ciel", "Tout pour la musique", "Tout doucement", "Toute première fois", "Tout mais pas ça", Tristana", "Unis vers l'uni", "Vertige de l'amour", "La vie par procuration", "Ville de lumière", "Voyage Voyage", "Yaka dansé"…
C'est sûr, en termes de qualité les lacunes ne manquent pas. Et l'absence dans cette liste de nombreux petits chefs-d'oeuvre est, sinon injustifiable, pour le moins très regrettable. Mais en termes de succès populaire - le critère suprême, s'agissant de la chanson -, des conclusions s'imposent à l'évidence ; primo, que la génération des 30/45 ans a largement dominé la décennie (Renaud, Hallyday, Gall, Bachelet, Clerc, Jonasz, Cabrel, Chamfort, Bashung, Lavilliers, Souchon, Lavil, Voulzy, Higelin, Lara, Simon, etc.), bien que la "jeune garde" (Elsa, Farmer, Mas, Daho, Kaas, Feldman, Lavoine…) s'emploie de plus en plus à contester cette suprématie; secundo, que trois artistes au long cours se sont montrés au- dessus du lot en écrasant littéralement cette période par leur empreinte : Sardou avec neuf tubes (presque un par an !), Michel Berger avec quatorze tubes (!), en comptant ceux qu'il a écrits et composés pour France Gall et Johnny Hallyday, et surtout, surtout, Jean-Jacques Goldman, le grand triomphateur de la décennie, l'homme aux quinze tubes, pas un de moins (dont quatre offerts sur un plateau au grand Johnny). Tout le monde devrait pouvoir s'en féliciter, car si "les chansons sont souvent plus belles que ceux qui les chantent", en l'occurrence l'adéquation est totale entre l'homme et son oeuvre. Les années 80 ou le phénomène, heureux, de la Goldmania.
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