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Interview exclusive de Jean-Jacques Goldman
(Télé Loisirs, semaine du 20 au 26 mai 1991)

Interview exclusive de Jean-Jacques Goldman
Télé Loisirs, semaine du 20 au 26 mai 1991
Sylvie Maquelle
Retranscription de Monique Hudlot

Quelques jours avant son concert à Paris, du 4 au 9 juin au bois de Vincennes, la plus discrète des stars de la chanson a accepté de répondre à nos questions.

"Ce qui m'intéresse le plus ? Composer et écrire"

Sylvie Maquelle : Vous avez dit : "La seule limite à ce métier, c'est le plaisir". Chanter aux côtés de Michael Jones et Carole Fredericks a-t-il, pour vous, multiplié ce plaisir par trois ?

Jean-Jacques Goldman : J'ai toujours pris du plaisir à chanter avec d'autres ["Taï Phong", "Là-bas", "Je te donne"] et je connais Michael Jones depuis 13 ans, Carole depuis 6 ans. En fait, il ne s'agit pas de quelque chose de très neuf pour moi, mais plutôt de l'aboutissement plus "formel" et "visible" d'une longue histoire. Carole et Michael m'impressionnent toujours autant musicalement et humainement, et je prends de plus en plus de plaisir à travailler avec eux.

Sylvie Maquelle : Vous sentez-vous désormais membre d'un groupe ou peut-on envisager de retrouver, un jour, Jean-Jacques Goldman seul ?

Jean-Jacques Goldman : Il ne s'agit pas à proprement parler d'un groupe à partir du moment où nous n'écrivons pas les chansons ensemble. C'est plutôt l'association de trois personnalités sur un projet précis. Il n'y a pas de "nom de groupe". L'avenir ? Je ne sais pas. Tout est envisageable : continuer à trois, retourner à un travail plus solitaire... ou bien écrire pour une chorale tibétaine ou pour une comédie musicale !

Sylvie Maquelle : Vous avez rodé votre spectacle du bois de Vincennes à l'île Maurice et à la Réunion. Ces moments sur scène sont-ils pour vous justement du plaisir à l'état pur ou bien mêlés tout de même à une certaine peur... ou trac ?

Jean-Jacques Goldman : Au début la peur et le trac empêchent tout plaisir. Et puis, peu à peu, la confiance vient et permet de vivre des moments uniques, très forts, très profonds. Carole et Michael sont très à l'aise sur scène. Être à trois dilue les responsabilités et stimule. J'adore ça !

Sylvie Maquelle : Pourquoi un lieu spécialement construit pour ce concert ? Aucune salle ne convenait à Paris ?

Jean-Jacques Goldman : D'abord pour changer un peu, car on les connaît presque toutes ! [Olympia, Zénith, Palais des Sports, Bataclan...]. Et puis, on voulait retrouver l'atmosphère si particulière des arènes de Fréjus, Nîmes, Orange, etc... où nous aimons beaucoup jouer en été. La chaleur, le plein air apportent une communication et une convivialité uniques. Il y avait bien Roland-Garros. J'ai demandé. No comment ! Tant pis pour nous. Alors nous avons construit une enceinte de ce genre. Surtout pas trop grande, en plein air et avec deux tiers de places assises, où on restera six jours, s'il ne pleut pas... !

Sylvie Maquelle : Vous contrôlez vos chansons de A à Z. Pensez-vous avoir un jour recours à des auteurs ou compositeurs totalement différents de vous, afin de donner une note, un ton nouveaux à vos productions ?

Jean-Jacques Goldman : Qui sait ? Mais a priori non. C'est vraiment composer et écrire qui m'intéresse le plus... En revanche, collaborer avec d'autres arrangeurs, musiciens, oui.

Sylvie Maquelle : Écrire un album pour les autres comme vous l'avez fait pour Hallyday... Plus le temps ou plus envie ?

Jean-Jacques Goldman : L'envie si. Le temps, pas trop, malheureusement. J'ai beaucoup aimé faire ce disque et j'aime beaucoup écrire pour d'autres.

Sylvie Maquelle : Vous refusez que l'on parle de votre "œuvre", ou d'une "génération Goldman", mais lorsque vous voyez devant vous un parterre d'adolescents reprendre par cœur vos chansons, ne vous sentez-vous pas une certaine responsabilité envers eux, notamment dans l'écriture des textes ?

Jean-Jacques Goldman : Responsabilité ? Non. Je crois beaucoup dans leurs capacités de discernement. Ils "n'avalent" pas n'importe quoi. Ils sont très critiques. Pas du tout inconditionnels. Et quand ils connaissent un texte par cœur, ils savent très bien ce qu'ils disent. C'est un vrai choix.

Sylvie Maquelle : Par vos relations [très sélectives !] avec la presse, vos rares participations à la télé... avez-vous le sentiment d'être un chanteur pas tout à fait comme les autres ?

Jean-Jacques Goldman : Pas vraiment (d'ailleurs je ne sais pas s'il existe un artiste qui ressemble à un autre !). Vous savez, dans le métier de chanteur il y a beaucoup à faire : écrire des textes ou des chansons, du studio, de la scène, des clips, de la promotion. Chacun a ses préférences, ses "spécialités" ! Disons que la promo n'est pas la mienne. Mais c'est plus une inaptitude qu'une démarche. D'autres font ça très bien.

Sylvie Maquelle : Existe-t-il des sujets dont vous parlez dans la vie de tous les jours, en tant qu'homme, et que vous vous refusez cependant d'aborder dans vos chansons ?

Jean-Jacques Goldman : Oui. Les sujets trop personnels, trop précis, trop cyniques (j'ai hésité pour "C'est pas d'l'amour"), trop agressifs aussi. Pourquoi ? Je crois qu'on fait des chansons pour soi, mais si on les met sur un disque, c'est pour les autres. Alors pourquoi leur infliger ce qui relève plus de... "l'auto psychanalyse".

Sylvie Maquelle : Quel est le plus beau compliment qu'on puisse vous faire sur votre travail ?

Jean-Jacques Goldman : Question étrange ! Compliment ?... Vous savez, quand vous êtes sur scène et que vous voyez quelqu'un chanter par cœur des mots que vous avez écrits, c'est bien plus qu'un compliment... c'est un aveu.


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