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Quatre heures avant le concert... quand on aime, on ne compte pas !
(Voix du Nord, 18 juin 1991)

Quatre heures avant le concert... quand on aime, on ne compte pas !
Voix du Nord, 18 juin 1991
F. L.
Retranscription de Benjamin Broucke

En 88, Goldman avait assuré quatre soirées de concert dans la salle Espace-Foire. La folie... Hier soir pour un passage unique (avant Liévin au mois d'octobre), environ 7 000 personnes sont venus voir Jean-Jacques Goldman et ses amis Frédéricks et Jones. Dès 16 h 30, l'impatience régnait déjà devant les barrières métalliques, le service d'ordre en blouson kaki et les affiches collées sur les murs de briques lépreux. Les habitués de premiers rangs, fans de la première heure, attendaient l'ouverture des portes vers 19 h... Pour voir Goldman de près, évidemment.

Marie-Christine, sourire aux lèvres, est arrivée vers 17 h. "Depuis 1984, j'ai assisté à tous les concerts de Jean-Jacques à Lille, raconte cette Lilloise de 25 ans, et je suis allée à son spectacle la semaine dernière à Paris. C'était super. Il y avait 15 000 personnes. Là-bas, pour gagner ma place devant la scène, je suis arrivée à 11 h. Du matin. Ici, c'est plus cool. Il faudra simplement éviter la bousculade au moment où les portes vont s'ouvrir".

Son amie Anne-Sophie, une élève de première, tout juste majeure, se dresse sur les barrières pour se rendre plus grande et apercevoir qui descend du bus (les musiciens ?). Ou d'une Mercedes (Goldman ?). Les gens crient, chantent des refrains de chansons, s'amusent avec le service d'ordre ou applaudissent sans raison. Il faut bien passer le temps...

Maurice, un solide barbu, chauffeur-routier de 34 ans, tranche un peu parmi cette jeunesse agitée. Venu d'Armentières en compagnie de Muriel, son petit bout de femme, il a garé son camion plus tôt lundi après-midi pour arriver devant la salle vers 16 h 15... "Nous venons toujours de bonne heure aux concerts, explique Muriel, parce que je suis petite !". "En 88, nous étions là dès 14 h 30. Cette fois, c'est un peu plus tranquille".

Magalie, Cécile et Delphine, toutes trois 16 ans, sont élèves de seconde à Douai. Ce sont leurs parents qui assurent le moyen de transport. Et l'achat des billets. Ca n'empêche que ces adolescentes trouvent le prix des places un peu trop élevé (176 F.) pour la qualité de la salle mais affirment comme les autres "quand on aime, on ne compte pas". La passion, ça se paie. Et Goldman, elles adorent... C'est la troisième fois qu'elles assistent à l'un de ses concerts.


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