Pour le plaisir de chanter
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Pour le plaisir de chanter
Le Point, 1er avril 1995
Claude Aubry
Retranscription de Monique Hudlot
Jean-Jacques Goldman pour la composition, Céline Dion pour l'interprétation. Connivence et talent.
Une attachée de presse ronronne avec gourmandise au téléphone : "Imaginez-vous qu'il accepte d'être interviewé avec elle ! Quand voulez-vous? "
Lui, c'est Jean-Jacques Goldman (JJG), 44 ans, musicien et auteur, réputé sauvage, le plus intelligent, le plus sensible, le plus cultivé et le moins suffisant des hommes. Elle, c'est Céline Dion, 25 ans, chanteuse de son état, et singulièrement talentueuse. Une silhouette de top model ; une vraie voix. Elle triomphe aux Etats-Unis, chez elle au Canada et devient célèbre à Paris. Dans la vie, facétieuse et rigolarde, le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle ne se prend pas au sérieux. Elle parle avec un délice d'accent canadien et elle ne sait pas pourquoi il disparaît quand elle chante.
JJG rêvait d'écrire pour sa voix sans la connaître. Ils ont déjeuné ensemble. Dans son escarcelle, il y avait une dizaine de chansons. Il les lui a chantées, elle les a fredonnées, modifiées un brin. "Une chanson, ça s'essaie comme un habit. J'ai besoin de ressentir exactement ce que je chante". Six mois après, le tour était joué, le disque enregistré. Et c'est tout ce qu'on aime ! Elle veut avoir du plaisir en chantant, et on en a en l'écoutant !
Au béguin
Après avoir répété pour la énième fois la saga du disque, le ton change. Elle dérape, chante, rit de tout et de rien. Ces deux-là ne se connaissent guère. Et ils semblent se découvrir sous le prétexte de l'interview. On recherche les mots de la connivence, on se souvient de la petite enfance - on s'apprivoise, on rit sans se moquer - on a réussi à faire un disque au béguin sans rien savoir l'un de l'autre. Juste l'essentiel.
"D'Eux"
Le disque (12 titres) s'appelle "D'Eux" et sort chez Columbia. On y parle d'amour et de paix, de nature, et d'amour toujours. "Pour que tu m'aimes encore", "Le ballet", "Regarde-moi", "Destin", "Prière païenne", etc., en disent long. On ne sait pas ce qu'on préfère. Lui, c'est "Le ballet" et "J'attendais" qu'il préfère ; elle, elle demande à les pratiquer pour se prononcer. On les entendra toutes au Zénith lorsqu'elle viendra à Paris, les 20, 21 et 22 octobre.
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