Fredericks Goldman Jones : Du New Morning au Zénith
|
Fredericks Goldman Jones : Du New Morning au Zénith
Le Monde, 17 juin 1995
Véronique Mortaigne
Retranscription de Monique Hudlot
En avril 1994, Jean-Jacques Goldman et ses comparses, Carole Fredericks et Michael Jones, à la veille d'une prestation grand public au Zénith, donnaient quatre concerts intimistes au New Morning au profit d'Amnesty International, généreuse initiative qui avait pour but accessoire de lancer une tournée de petites salles, avec album à l'appui. Jamais le New Morning ne fut sonorisé avec un tel soin, la prise de son est impeccable (Dominique Chalhoub) et on y entend du blues tranquille et bon enfant, des rires et des clins d'oeil, un récapitulatif goldmanien, de "Veiller tard" à "Pas toi" ("Graver l'écorce jusqu'à saigner, clouer les portes s'emprisonner…"), en passant par quelques fantaisies adaptées au lieu, le réjouissant "Think", d'Aretha Franklin et Theodore White, ou le "Knock On The Wood" [sic] d'Eddie Floyd. Deuxième chapitre, électrique et grandiose, en salle géante la double identité de l'album est affirmée sur la pochette par deux jolies guitares en relief, l'une acoustique, l'autre électrique, enregistré avec le même soin maniaque au Summum de Grenoble et à la Patinoire de Lausanne en juin de la même année. On y trouvera, donnée devant une foule en délire, la version Choeurs de l'armée rouge de l'hymne à la disparition des utopies, "Rouge". En trente titres, Goldman administre la preuve qu'il peut faire avantageusement le chanteur populaire tout terrain.
Retour au sommaire - Retour à l'année 1995