Goldman en campagne
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Goldman en campagne
publication inconnue, juin 1995
Claude Mercenier
Retranscription de Valerie Augey
Jodoigne vous accueille : ses remparts anciens, ses églises, ses monuments en pierre de Gobertange, sa tarte au fromage, son boudin vert.
On s'attendait à un concert léger. Raté : même l'Armée Rouge a débarqué à Jodoigne !
Goldman qui débarque à Jodoigne pour un concert unique en Belgique, ça faisait presque trop beau. Pourtant, ceux qui s'attendaient à un spectacle au rabiot avec un matériel léger et des musiciens fatigués, n'en sont toujours pas revenus. C'est au contraire un concert de calibre européen, dans une salle à l'acoustique étonnante qui a enflammé une ville jusque-là fort paisible. Claude Mercenier, dit le Jodoignois, était sur place.
Ce dimanche 4 juin, le tout nouveau Hall Baudoin 1er de Jodoigne n'en croyait pas ses planches. Construit depuis un an pour accueillir les exploits sportifs locaux, cette salle très coquette a été transformée pour l'occasion en temple de la musique. Capable de contenir 2 000 personnes, l'endroit avait été aménagé pour en recevoir 1 400 à la demande expresse de Jean-Jacques Goldman qui voulait faire "intime". L'artiste souhaitait également que le spectacle ne soit promotionné que dans la commune elle-même afin que ce dernier soit réservé exclusivement à ses habitants. Cette nouvelle a tout d'abord fait l'effet d'un canular mais après vérification, il semblait clair que c'était du sérieux. Pour les amateurs de la capitale, de Liège, de Charleroi ou d'ailleurs, c'était déjà trop tard. En une heure tous les billets étaient vendus !
A l'attaque !
Même si on peut se demander s'il était vraiment nécessaire de chauffer la salle, une première partie était prévue. Celle-ci, identique à celle de Forest National, nous a permis de découvrir les exploits de deux loustics qui mélangèrent musique, histoire et géographie avec un certain bonheur. Une demi-heure plus tard, le public, qui se demandait encore s'il ne révait pas vit soudain la lumière s'éteindre à nouveau mais cette fois c'était bien lui. Seul au synthé, JJG nous apprenait qu'on était de sa Famille. Une entrée en matière qui rendait encore plus sympatique cette soirée ou pour une fois le public se sentait chez lui. Deux titres plus tard, les affaires sérieuses démarraient déjà avec Michael Jones en renfort pour un Je te Donne qui devait finir très fort.
"On va faire du bruit !"
Le cortège des tubes était lancé et ne s'est terminé que deux heures quinze plus tard. Envole-moi provoque la ruée vers les premiers rangs avant que pour Comme toi, tout le monde se rasseye poliment. La deuxième moitié du concert s'est voulue moins acoustique. "Maintenant, on va faire du bruit" déclara Jean-Jacques, à la plus grande joie d'un public qui sentait bien qu'il s'était déplacé pour quelque chose de consistant.
Ils sont tous là !
Quelques minutes plus tard, le concert s'interrompait pour faire place à un film sur Médecins Sans Frontières présentant la naissance difficile d'un enfant dans une Afrique démunie. Un très beau moment qui fut suivi immédiatement et fort à propos par... Juste après. Le dernier choc de la soirée eut lieu lorsque, à l'étonnement général, les Choeurs de l'ex-Armée Rouge firent leur apparition pour une impressionnante interprétation de Rouge. Et l'ami Goldman de conclure avec humour : "Dorénavent, Jodoigne, on sait où c'est ! A bientôt et merci !" Ce concert a prouvé que contrairement à ce qu'il aime raconter, chez Jean-Jacques Goldman, le stock de bonnes idées est loin d'être épuisé !
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