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Rien n'arrête Céline Dion
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Rien n'arrête Céline Dion
Le Soleil, 30 septembre 1995
Michèle Laferrière
Retranscription de Monique Hudlot
Quand Céline Dion donne une conférence de presse, tous les superlatifs sont de mise pour désigner ce qui entoure l'événement. Entourée de son gérant et de ses gardes du corps, elle ménage son entrée avec le retard propre aux stars. Elle répond aux interrogations de journalistes venus d'aussi loin que de Montréal et Paris.
Partout où votre oreille se tend, il est question de disques platine, de tournées dans le monde, de projets avec Placido Domingo ou Michael Bolton.
Les vilains journalistes de Radio-Canada ont rapidement abordé le pastiche à saveur politique de "Pour que tu m'aimes encore", diffusé ces derniers jours sur les ondes de CHRC. À la première question, Céline a pris la parole pour déclarer qu'elle ne l'avait pas entendu, mais que René (Angelil) avait eu raison de se fâcher. "C'est réglé, c'est du passé", a-t-elle tranché avec calme, avant de se faire interrompre par le René ci-haut mentionné. "Les gens de CHRC sont des gens intelligents, ils se sont excusés, a-t-il indiqué. Même André Arthur a admis son erreur, c'est rare. Il ne fera plus jouer la cassette". René Angelil a donc retiré l'injonction qu'il avait fait déposer contre CHRC.
Quand Bertrand Halle, du "Point", a tenté de poursuivre sur le sujet en rappelant la déclaration fédéraliste de Céline Dion, en 1992, à Séville, il s'est fait rabrouer avec fermeté par Angelil. "On ne fait pas de politique !"
René Angelil est plus à l'aise avec les chiffres. Il rayonnait quand Céline a reçu ses récompenses pour son travail acharné: un disque de diamant pour le 1,3 million de copies vendues au Canada de "The Color of my Love" ; un disque triple platine pour les 300 000 albums de "D'Eux" écoulés au Québec ; un disque de diamant pour le million de copies de "D'eux" vendus en France.
Céline semblait sidérée quand elle a finalement appris que "The Color of my Love" s'était vendu à plus de 10 000 000 d'exemplaires dans le monde.
Tout de brun vêtue, Céline Dion a pris la parole. Elle s'exprime avec aisance et humour, fait des simagrées pour les photographes, se moque de son mari. "Rien ne va m'arrêter, a-t-elle répété. Je remercie Jean- Jacques Goldman (qui lui a écrit les chansons de "D'eux"). J'espère faire un autre album avec lui". Et Angelil d'enchaîner : "Ça commence à Québec, c'est une étape importante, mais ça ne s'arrête pas ici", en faisant référence à la tournée européenne qui s'amorce la semaine prochaine. Le prochain album anglophone de Céline Dion, enregistré à Los Angeles, New York et Nassau, sortira en février. On y retrouvera entre autres la reprise d'"All by myself", de Barry Manilow.
Aller plus loin, pour Céline Dion, ça veut dire consolider le marché et se maintenir au sommet, "le plus dur dans le métier", selon René Angelil. Céline veut apprendre l'espagnol, l'italien et l'allemand, avoir un enfant. Le président de Sony Music Canada, Rick Camilleri, soutient que tout dépend d'elle. "Elle pourrait faire du jazz, du classique et même des chansons pour enfants, dit-il. Placido Domingo, Michael Bolton, Elton John, Stevie Wonder voudraient tous chanter avec elle. Les limites résident dans son désir et son imagination".
La conférence de presse avait lieu au restaurant Nickels de la rue Soumande, qui ouvrira ses portes le 9 octobre. Céline Dion et René Angelil sont actionnaires de cette chaîne de restaurants québécoise.
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