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Paris, enfin !
(Le Devoir, 20 octobre 1995)

Paris, enfin !
Le Devoir, 20 octobre 1995
Christian Rioux
Retranscription de Monique Hudlot

Céline Dion a vaincu les résistances de la France profonde : elle fait maintenant partie de la famille.

Céline Dion, qui amorce ce soir une série de cinq spectacles au Zénith de Paris, n'en est pas à sa première visite en France. Depuis sa première apparition à l'âge de 16 ans à l'émission de Michel Drucker, en 1984, la petite fille de Charlemagne a fait plusieurs fois l'Olympia, remporté le prix Eurovision et chanté à toutes les grandes émissions de télévision. Mais elle n'avait pas tout à fait conquis le coeur des Français.

La France profonde lui résistait encore sans qu'on sache trop pourquoi. Un malentendu existait entre la star du palmarès américain et le pays de Piaf et de Gréco. Céline Dion avait beau vendre beaucoup de disques et remplir les salles, elle ne cachait pas sa déception de voir ses cousins lui faire la moue. Bref, elle ne faisait pas vraiment partie de la famille.

C'est maintenant chose faite. Céline Dion, est devenue "Céline" pour les Français aussi - "Céliiiiiiiiine", titrait hier la une du quotidien Info Matin. La rentrée qu'elle effectue cet automne à Paris est sans commune mesure avec tout ce qu'ont fait les artistes québécois avant elle, sauf peut-être Roch Voisine, qui n'a pas derrière lui l'aura d'une star américaine. Au milieu d'une tournée d'une quinzaine de villes françaises, belges et suisses, Céline Dion occupe pendant cinq soirs l'immense scène du Zénith (6 500 places) avant de revenir en décembre, cette fois à Bercy (12 000 places). Tous les spectacles sont à guichets fermés depuis un mois et les billets de Bercy se sont envolés en quelques jours. Ce succès qui s'est fait attendre est le résultat d'une stratégie mûrement réfléchie. Jusqu'à l'an dernier, le succès de la chanteuse québécoise s'appuyait surtout sur la reprise de grands succès américains. Les ventes en France de l'album "The Colour of my Love" étaient loin en dessous de la moyenne (300 000 exemplaires sur 13 millions dans le monde). Il lui fallait un disque français.

C'est Jean-Jacques Goldman, parolier de Johnny Hallyday et de Patricia Kaas, qui le lui a offert. Le mariage allait de soi, les deux artistes ayant la même passion pour les chansons bien ficelées, les mélodies romantiques et la même compagnie de disques (Columbia chez Sony). Le bébé, intitulé "D'eux", est resté 23 semaines en tête des ventes et devrait atteindre en France deux millions d'exemplaires vendus d'ici Noël. La semaine dernière, il était numéro un en Belgique. Devinez le nom du numéro deux : "The Colour of my Love", bien sûr !

Symbole que la chanteuse québécoise a bel et bien été adoptée par la France profonde, le prestigieux magazine de France 2, Envoyé spécial, lui consacrait hier un long reportage tout simplement intitulé "Céline". On y peignait une véritable battante, souvent candide et d'une naïveté qui déroute parfois un public habitué aux vieux requins du showbiz.

Les reporters de France 2 ont rencontré maman Dion, papa Adhémar et suivi la star au Tonight Show et sur Sunset Boulevard. Ils ont croqué quelques moments savoureux. Ainsi lorsque l'artiste, seule dans la pénombre, fait des vocalises avant un enregistrement. Ou quand Jean- Jacques Goldman laisse percer sa frustration face à la traduction anglaise de sa chanson à succès "Pour que tu m'aimes encore" ("It takes what it takes") [sic].

Goldman ne se gêne pas non plus pour qualifier gentiment de "film érotique Italien" et de "série B" un clip vidéo dont Céline a écrit le scénario.

À la veille de sa rentrée parisienne, la vedette fait la couverture de plusieurs journaux à grand tirage. Partout, on l'interroge longuement sur ses amours avec son imprésario René Angélil, son goût pour la réincarnation et l'omniprésence de maman Dion. Certes, le côté mercantile et bien léché de la star agace parfois encore. "Céline Dion aurait dû tordre le cou aux mots de Goldman, au moins une fois. Pour voir", écrit le quotidien Le Parisien. Mais qu'importe, en France, Céline fait dorénavant partie de la famille.


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