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Céline Dion à Paris
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Céline Dion à Paris
Le Soleil, 20 octobre 1995
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Retranscription de Monique Hudlot
Après le triomphe, la consécration
Ceux qui ont parlé de triomphe après le passage de Céline Dion à l'Olympia de Paris l'an dernier risquent de se trouver à court de superlatifs.
Quel terme leur reste-t-il en effet pour décrire l'accueil que réservent aujourd'hui les Français à celle qu'un quotidien parisien qualifiait hier de "formidable machine à chanter" ? Méga triomphe ? Apothéose ? "L'Express" a trouvé la réponse. "Aujourd'hui", a résumé l'hebdomadaire, "la France croit en Dion".
La chanteuse, en tournée en France depuis le 6 octobre, s'installe ce soir au Zénith (6 500 places) pour une série de cinq concerts à guichet fermé. Toutes les places sont vendues depuis plusieurs semaines.
Elle reprendra ensuite la route avant de revenir clore sa tournée le 4 décembre à Bercy, le grand centre omni-sports de Paris (14 000 places), qui affiche également complet.
La France, qui a longtemps résisté à la jeune Québécoise parce qu'elle avait "des chansons inégales, pas d'image et une interprétation un peu datée" (dixit Jean-Jacques Goldman), l'a non seulement adoptée mais en a fait une de ses stars préférées. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Avec "Pour que tu m'aimes encore", la chanteuse a dominé ces derniers mois tous les "hit-parades" de France, demeurant en première place pendant 23 semaines. Résultat : elle a vendu ici plus de 1,5 million exemplaires de l'album "D'eux", que Goldman a écrit pour elle.
Le retour de la "première star francophone" à Paris, où on ne l'a vue qu'une seule fois, est décrit ici comme un des événements de l'automne. Personne n'y est insensible.
Dans la presse populaire, façon "Gala" et "Paris-Match", Céline Dion, surtout depuis qu'elle a confessé son désir d'avoir un enfant, trône maintenant aux côtés de la famille royale d'Angleterre. Les médias sérieux s'intéressent aussi à elle. Le magazine télévisé "Envoyé spécial" de France 2 (l'équivalent du défunt "TéléMag" de Pierre Nadeau) a diffusé hier soir un long reportage sur le parcours de la Québécoise. "L'Express" a dressé un portrait extrêmement flatteur de cette "superwoman, volubile et démonstrative" sous le titre "Voyage au bout de Céline" (le calembour -plutôt mauvais- renvoie au chef- d'oeuvre de Louis-Ferdinand Céline, "Voyage au bout de la nuit"). Pour le magazine, Céline Dion possède "une voix sacrée, l'une des plus pures et puissantes" qui soient.
Hier, le quotidien populaire "Le Parisien" a consacré sa première page à Céline Dion, tout comme "InfoMatin" qui la surnomme "l'impératrice de Charlemagne", sa ville natale. Ce quotidien s'est longuement étendu sur la voix de cette "artiste parfaite". D'autres articles, qu'on prévoit aussi favorables à la star, sont attendus aujourd'hui.
Jusqu'ici, dans ce concert de louanges, le très bon magazine "Télérama" a apparemment été le seul à émettre une note discordante. Récemment, l'hebdomadaire s'est plaint d'en avoir ras les oreilles de Céline Dion et de son "Pour que tu m'aimes encore" plaintif qu'on entend sur toutes les antennes.
À propos de son spectacle, que certains ont pu voir en province, les critiques n'ont eu que de bons mots. Céline Dion, moulée dans une combinaison en latex anthracite, y "flirte avec la perfection", a jugé par exemple "Le Parisien". "InfoMatin" s'est déclaré de son côté "estomaqué par les déferlantes qui sortent de la gorge de Céline". "Entre deux vocalises, elle danse et le concert devient show, trop américanisé, remodelé Madonna, déplore seulement le journal. Les mouvements sont là, le feeling beaucoup moins, mais bien vite on oublie, de nouveau hypnotisés par sa voix".
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