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Goldman and Co - Des hommes de coeur
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Goldman and Co - Des hommes de coeur
Télé 7 Jours, du 10 au 16 février 1996
Martine Bourrillon
Retranscription de Monique Hudlot
Avec de nombreux artistes animés par le même élan, il poursuit l'oeuvre de Coluche. Dix ans déjà qu'ils se mobilisent pour ceux qui ont froid, pour ceux qui ont faim. Notre interview.
Télé 7 Jours : Coluche espérait voir disparaître les Restos du Coeur au bout d'un an. Dix ans après, vous êtes encore là. N'êtes-vous pas découragé ?
Jean-Jacques Goldman : Ce qui pourrait être désespérant, c'est que, malgré toute cette énergie qui ne faiblit pas, les problèmes demeurent. Cinquante millions de repas seront distribués lors de la campagne 1995-1996 contre 8,5 millions la première année. 25 000 bénévoles perpétuent désormais l'action de Coluche dans toute la France. Et ça, c'est extrêmement "espérant".
Télé 7 Jours : Vous êtes fidèle au poste depuis le début.
Jean-Jacques Goldman : Je suis loin d'être le seul. Et à ceux du début, dont le soutien n'a pas faibli, se sont joints d'autres artistes. Certains nous rejoignent pour la Soirée des Enfoirés, beaucoup d'autres artistes font, en silence, un considérable travail sur le terrain à chaque fois que c'est nécessaire.
Télé 7 Jours : Vous distribuez de plus en plus de repas. Et l'on s'étonne : meurt-on vraiment de faim en France ?
Jean-Jacques Goldman : On ne meurt pas de faim. Mais quand un individu ne dispose pas de revenus suffisants pour se loger et se nourrir, il rogne sur le budget repas. Des instituteurs signalent des enfants dont la croissance est freinée par une mauvaise nutrition.
Télé 7 Jours : Au-delà de la distribution de repas, vous mettez de plus en plus l'accent sur des actions de réinsertion.
Jean-Jacques Goldman : Si le sac de nourriture est important, la main et le regard qui le donnent le sont aussi. Dans les 350 Restos du Coeur, les bénévoles tentent d'apporter écoute, réconfort et conseil.
Télé 7 Jours : Mais n'entretient-on pas une population "d'assistés" ?
Jean-Jacques Goldman : C'est une vraie question, que se posent les Restos, mais est-il possible, à l'heure actuelle, de se passer de cette forme d'action dans un système où prévalent les lois du marché, en matière de travail et d'urbanisme.
Télé 7 Jours : Essayer de réparer la casse, ça ne suffit pas. Les artistes ne devraient-ils pas s'engager plus radicalement ?
Jean-Jacques Goldman : Je ne vois pas pourquoi, en tant que citoyens, les artistes ne pourraient pas s'engager comme tout le monde. Mais seul le pouvoir politique peut décider de nouvelles formes d'organisation du travail, d'urbanisme et d'éducation.
Télé 7 Jours : Croyez-vous que vos enfants, qui ont entre 11 et 20 ans, verront ces problèmes résolus ?
Jean-Jacques Goldman : J'ai bien peur que les dix prochaines années ne soient pas faciles. C'est une époque de transition mais j'ai confiance. Contrairement à ce que l'on affirme trop souvent, les Français ne sont pas égoïstes. On a au contraire la preuve tangible d'une générosité qui me sidère à chaque fois et je crois en la créativité dont ce pays est capable pour trouver des solutions.
Marc et Mimie : les copains aussi Marc Lavoine : "Notre présence, c'est une goutte d'eau par rapport à ce que font les bénévoles et face à l'immensité des besoins. Mais des milliers de gouttes d'eau font des rivières." Mimie Mathy : "La générosité des bénévoles me fait parfois honte. Je suis si privilégiée ! J'admire ces gens, dont la vie est parfois difficile, qui s'oublient pour se consacrer aux autres. Dès que je peux, j'essaie de venir aux Restos du Coeur. Pour dire aux gens qu'en matière de handicap, et je sais de quoi je parle, on peut toujours s'en sortir."
Pour les Restos Vous pouvez adresser un chèque à Restaurants du Coeur, 75515 Paris cedex 15. Sur 100 francs versés aux restos, un peu plus de 93 francs sont intégralement utilisés sur le terrain. Un commissaire aux comptes vérifie la destination de l'argent. Pour garantir la totale transparence de la gestion, les Restos du Coeur ont choisi d'adhérer (ainsi que d'autres associations auxquelles l'ARC ne s'était évidemment pas jointe), au Comité de la Charte.
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