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Patricia Kaas, "Dans ma chair", Columbia
(Libération, 18 mars 1997)

Patricia Kaas, "Dans ma chair", Columbia
Libération, 18 mars 1997
Hélène Hazera
Retranscription de Monique Hudlot

"Dans ma chair" manque d'entrailles. Sortie aujourd'hui d'un CD "à tubes", pas assez exigeant.

Dès les premières mesures de "Quand j'ai peur de tout" (signé Goldman, et Diane Warren, une Américaine auteur de nombre de succès de Céline Dion), on saisit la confirmation du virage négocié, en 1993, avec l'album "Je te dis vous" : Patricia Kaas exploite au mieux sa mine de voix, débarrassée du côté braillard d'antan, et quand arrive une belle ballade comme "Chanson simple" (adaptation par Philippe Bergman d'un titre de Lyle Lovett), elle sait la restituer avec toute la tendresse du monde, accompagnée par une formation "classique" (cordes, guitare, piano), sans effet vocal superfétatoire. Kaas-délicatesse qu'on retrouve dans l'"Amour devant la mer", encore une réussite du tandem Joëlle Kopf-Michel Amsellem, qui allie à la douceur un peu de mystère : "Mourir devant, courir derrière/ Se taire en attendant/ En attendant que faut-il faire/ Gagner la guerre, ou simplement/ Ne plus vouloir la faire."

"Le cinéma est un art, c'est aussi une industrie", découvrait Malraux jadis. Or, si Patricia Kaas est une artiste, c'est également une industrie, lourde, et pour conquérir le public il faut d'abord plaire aux diffuseurs (radios, télés). Aussi, chaque chanson semble-t-elle viser une cible précise. Un peu comme l'avènement de Vanessa Paradis paraissait avoir poussé vers la manifestation d'une sexualité un peu naïve, ici, c'est l'effet Ophélie Winter qu'on va retrouver dans "Dans ma chair" (message antiviolence comme un écho "post-house" du Perlimpin de Barbara) ou "Je compte jusqu'à toi" (régression jusqu'au pseudo-accent anglais qui sévit actuellement dans les gosiers).

Les chansons de Jean-Jacques Goldman ont pour première qualité de se vendre beaucoup (en ceci il est héritier de Barbelivien); et pointer les naïvetés de ses textes, les tournures maladroites, serait oublier qu'il ne relève en rien du blues, mais de la bluette. Et sur un thème aussi éternel que la jalousie, il sait se montrer tout à fait convaincant : "Je voudrais la connaître/ Savoir comment elle est/ Est- elle ou non bien faite/ Est-elle jolie je voudrais/ Oh je voudrais la voir…"

Si l'album est un miroir, c'est une Patricia Kaas "en amour" qui s'y présente, de l'amour qui panse les blessures. On peut l'entendre dans la voix, entre bonheur et nostalgie. Mais si problème il y a, c'est celui de l'âge de la chanteuse : à tout juste 30 ans, Patricia Kaas a déjà atteint la plénitude de ses aptitudes vocales et d'expression. La jeune femme veut et doit vivre avec les musiques de son temps, fussent-elles éphémères, quand sa maturité laisserait espérer une orientation plus classique, des textes plus difficiles, moins de tubes et plus de grandes chansons, à sa mesure.


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