Jean-Jacques Goldman - En passant
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Jean-Jacques Goldman - En passant
La Libre Belgique, 5 septembre 1997
D.S.
Retranscription de Gauthier Michaux
Sorti presque en catimini, à la fin août, cet alnum ne s'écoute pas "en passant". Même si l'on retrouve Michael Jones à certaines guitares et Carole Fredericks à quelques voix, Jean-Jacques Goldman abandonne la formule rassurante du trio pour se relancer seul. Depuis quelques temps, il n'était pas déraisonnable de penser que Jijigé avait décidé de vivre par procuration, derrière des interprètes comme la Dion ou Khaled, qu'il menait tous au nirvana du succès. Sans vouloir peiner les chanteurs précités, l'auteur Goldman a gardé le premier choix pour lui dans la mesure où, pour son retour solo, il a fait oeuvre particulièrement personnelle. Depuis longtemps à la recherche de lui-même, une quête qu'illusstrait la vidéo "Traces", Goldman ne s'amuse pas à tricher ou à tourner autour du pot. Avec un lucide cynisme, il décortique le language : "Il ya des ombres dans "Je t'aime""/ Pas que de l'amour, pas que ça / Des traces du temps qui traîne / Y'a du contrat dans ces mots-là".
Aujourd'hui, "Le coureur" a le sentiment d'être "un étranger partout", désabusé ("J'ai fait la liste de ce qu'on ne sera plus") non sans envies ailleurs ("On ira"). Mais c'est d'une voix méconnaissable qu'il aborde "En passant", déclinaison de "tout ce qu'on ne sera jamais, déjà", qui termine l'album sur une longue plainte de guitare, tendue vers l'infini.
Superbement illsutré par des clichés en noir et blanc de l'ami Claude Gassian, ce nouveau Goldman fait mouche, en plein coeur.
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