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Jean-Jacques Goldman et Pascal Obispo, les pompiers du succès
(Le Monde, 7 février 1998)

Jean-Jacques Goldman et Pascal Obispo, les pompiers du succès
Le Monde, 7 février 1998
Véronique Mortaigne
Retranscription de Monique Hudlot

Pascal, Florent, Johnny, PolyGram et Sony

Fallait-il, après le flop du concert de Las Vegas et de l'album "Destination Vegas", faire appel à un compositeur et chanteur à la mode, Pascal Obispo, pour sortir d'une impasse où l'absence de grandes chansons et les exigences d'une image de star décalée ont placé Johnny Hallyday ? Les mélodies confectionnées sur le modèle de "Lucie", la chanson qui signa le triomphe d'Obispo l'été passé, avec envolée de voix sur le finale ("Ce que je sais"), ralentissement intermédiaire du couplet et arrangements de cordes, transforment Johnny la rock-star, héros de la ligne destroy, en chanteur du samedi soir.

Dans "Ce que je sais", Johnny parle beaucoup de lui, par le prisme choisi par son entourage look intello-country, largement inspiré de Bruce Springsteen, en philosophe de la solitude universelle, et peu de sa hargne quotidienne, comme c'était encore le cas dans l'album précédent, "Lorada". Empêché de crier par les mélodies d'Obispo, Johnny Hallyday ne se bat plus à l'arme blanche, mais invente une sorte de capoeira punkie, une danse de lutteurs où la souplesse prime sur la force. Peut-on demander au boxeur de sortir du ring pour aller faire des entrechats à l'Opéra ? Pascal Obispo, qui aime les voix de tête, les mélodies sinusoïdales, tend une perche à la pleurnicherie, façon "Quelque chose de Tennessee", pensé par Michel Berger il y a douze ans. L'exemple commercialement édifiant de l'association Obispo- Pagny (1,4 million de "Savoir aimer" vendus à ce jour) a sûrement inspiré ce choix. Mais ce qui fonctionne dans un cas n'est pas garanti dans l'autre.

De l'amour, de la mélodie

Pour Florent Pagny, Pascal Obispo a officié en jeune spécialiste des variétés populaires : moins blues que Goldman, plus rock que Sardou, il joue la nostalgie régulière. Son style s'accorde à merveille avec la voix et le propos de Florent Pagny, qui met d'autres billes dans son sac en faisant appel à Jean-Jacques Goldman pour "Une place pour moi" (la touche blues-country). Y figure également un excellent duo, Patrice Guirao (paroles) et Art Mengo (musique), qui est également chanteur, a travaillé pour Hallyday et bien d'autres, mais n'a pas atteint les scores de vente d'un Obispo, disque de diamant (un million d'exemplaires vendus) pour "Superflu". Si Pascal Obispo n'est pas le seul artisan du succès de l'album "Savoir aimer", en trois chansons, "Savoir aimer", "Mourir les yeux ouverts", "Chanter", et une poignée d'arrangements, il dépouille Pagny de sa hargne sans le priver de son image musicale de desperado fou de rock.

Les deux albums à succès qui portent la marque d'Obispo, tous deux sortis de l'écurie Mercury (qui appartient au groupe PolyGram, dirigé par l'un des patrons de maisons de disques les plus dynamiques du moment, Pascal Nègre, et dont l'ancien PDG, Paul-René Albertini est aujourd'hui à la tête de Sony Music Entertainment France) dessinent- ils les contours d'une nouvelle variété française, comme cela avait été le cas des productions de Michel Berger ? "Pascal Obispo est très moderne dans ses arrangements, explique Yves Bigot, directeur des Victoires de la Musique. Il a su faire la synthèse de la pop, du rock, avec guitares électriques et violons, il fait de la variété, un métier qu'il aime profondément".

Souvent rapproché de Michel Polnareff, à cause du timbre de sa voix, mais en réalité plus proche dans son inspiration d'un Daniel Balavoine, Obispo applique les recettes habituelles du tube (de l'amour, de la mélodie). Il tient son talent en ligne droite de Jean- Jacques Goldman. Ils ont d'ailleurs un ange gardien commun, Robert Goldman, frère et manager de Jean-Jacques, et conseiller d'Obispo. A défaut d'être une tendance, Pascal Obispo représente une équipe. A l'arrivée du jeune talent de la chanson populaire, Pagny a posé des limites. Hallyday, lui, a généreusement accueilli toute la bande d'Obispo : ses paroliers (Zazie, également chanteuse, artiste de Mercury, Lionel Florence, Didier Golemanas...) et certains de ses musiciens, dont Pierre Jaconelli. Obispo est désormais maître de son destin. Sous contrat avec Epic (du groupe Sony), il gère les droits de ses chansons au sein de sa maison d'édition, Laurelenn, créée à l'instar de Jean-Jacques Goldman, patron des éditions JRG, ou de Florent Pagny, créateur des éditions Cuadrada.


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