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Jean-Jacques Goldman et Pascal Obispo, les pompiers du succès (3)
(Le Monde, 7 février 1998)

Jean-Jacques Goldman et Pascal Obispo, les pompiers du succès (3)
Le Monde, 7 février 1998
Véronique Mortaigne
Retranscription de Monique Hudlot

Un habile artisan de tubes mariant romantisme à la française et pop britannique Pascal Obispo défend, à la manière de Gainsbourg, la chanson comme "art mineur".

"Si j'écoutais ce que l'on dit, en me regardant dans la glace, je verrais les lunettes de Michel Polnareff, le nez de Goldman, le reste de Gainsbourg. Je ne suis pas le nouveau quelque chose, je suis moi- même". A la veille d'un concert parisien au Zénith, où sera enregistré un album, Pascal Obispo se défend des tentatives de définition que les médias donnent à son succès. "Je suis devenu vedette, comme vous dites, grâce aux chansons. Sur scène, je peux en chanter treize qui sont déjà passées sur toutes les radios, et que tout le monde connaît par coeur dans la salle, ce qui est beaucoup pour un artiste jeune. C'est ainsi que se créé l'osmose avec le public, qui a l'impression que je suis là depuis toujours".

Pascal Obispo peut s'enorgueillir de trois succès commerciaux : son album, "Superflu", à l'esthétique très post-Beatles, mariant guitares électriques et arrangements de cordes, ceux de Florent Pagny et de Johnny Hallyday. Cependant, il refuse de parler de son rôle de star. "Tout pour la musique", affirme en plaisantant ce chanteur-compositeur dont la voix de tête rappelle celle de Michel Polnareff. Il avait d'ailleurs repris "Holidays" sur l'album "Un jour comme aujourd'hui", "pour le côté décalé" et l'esthétique du début des années 70, revenue à la mode ces temps-ci. Côté références, Obispo lorgne facilement du côté de la pop anglaise et avoue avoir "craqué sur Radiohead" au moment de l'enregistrement de "Superflu", dont le producteur musical est son guitariste et ami Pierre Jaconelli.

En réalité, Pascal Obispo est un habile artisan qui a su se nourrir du romantisme à la française, d'Aznavour à Barbelivien. Il a écouté les montées en puissance des mélodies à succès de Jean-Jacques Goldman et très intelligemment retenu les leçons de Jean-Claude Vannier, cocompositeur de "L'Histoire de Melody Nelson", de Serge Gainsbourg, et qui avait prêté main forte à Obispo, notamment sur les arrangements de cordes d'"Un jour comme aujourd'hui".

Né à Bergerac en 1965, c'est à Rennes, patrie du lyrisme new wave de Marquis de Sade et de la pop légère d'Etienne Daho, que Pascal Obispo fait ses classes de musicien. Il y fonde un groupe de rock plutôt moyen, Senzo.

"A Rennes, c'était un courant, une vague de pop intello, dit-il. Les gens de Marquis de Sade, Philippe Pascal (le chanteur), Franck Darcel (le guitariste, devenu producteur des albums de Daho, et du premier Obispo), étaient très axés sur l'attitude. Ils étaient dans un trip d'auteurs, dans lequel je ne me retrouvais pas. Moi, je suis davantage "art mineur". J'ai été très rapidement attiré par la mélodie, et je suis venu ainsi à la chanson française".

Obispo dit qu'il n'aime pas le show-biz : "Les paillettes, les soirées, c'est sans moi". Cela n'empêche pas, ajoute-t-il "de prendre conscience des réalités, et de ne pas se laisser faire. Nous, chanteurs, sommes notre propre entreprise, nous passons vite à la poubelle. Si je fais une erreur demain, avec les impôts par exemple (Polnareff fut contraint à l'exil américain après plusieurs "erreurs" fiscales), je suis perdu. Notre génération est bien plus au courant. On ne signe plus n'importe quel contrat. On sait qu'il vaut mieux avoir sa maison d'édition plutôt que d'avoir un éditeur qui prend tout sans rien faire".

Sous des dehors un peu noirs, un peu latins, un peu voyous, Pascal Obispo aurait pu être chic et léger. Ce fils de footballeur professionnel des Girondins de Bordeaux aimant "travailler en famille" (avec Zazie, Florence, Jaconelli...) a choisi de rejoindre les rangs des chanteurs de charme, le clan de Nous les amoureux de François Deguelt.


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