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Jean-Jacques Goldman, égal à lui-même
(Non, il n'a pas changé !)

Jean-Jacques Goldman, égal à lui-même
Non, il n'a pas changé !

Le Journal de L'Île de La Réunion, 18 mars 1998

C'est l'histoire d'un maître-chanteur qui partage son butin avec ses copains pour des publics qui ne sont pas forcément les siens. Un type riche et célèbre qui garde les pieds sur terre et la tête dans les étoiles. Un faiseur d'harmonie qui aime bien venir ici pour nous montrer, en premier, ce qu'il vient d'inventer, et pour en parler, sans formalité.

"Je donne une conférence de presse tous les cinq ans et c'est à la Réunion que ça se passe !" Autant dire, pour rire, que les journalistes de cette île de rêve sont des petits veinards. Ce qui n'est pas faux. Même si la presse de France et de Navarre a sous la main cet artiste hors du commun plus souvent qu'à son tour, elle n'en abuse pas et on dirait bien que ça ne le dérange pas.

Ici, en tout cas, JJG se refait une santé, dort comme un bébé, affûte un spectacle tout neuf et, plutôt joyeux, fait volontiers la conversation, même pour répondre à des questions qui font partie du passé ou qui, a priori, n'ont qu'un rapport éloigné avec sa vie. Devenu une sorte de repère dans un univers mouvant, que ça lui plaise ou non, il respecte trop les gens qui lui font confiance pour se désintéresser de ce qui peut les motiver. Et puis, l'homme a toujours l'humour comme recours quand il s'agit d'éluder ou de changer de sujet. Mais il laisse largement l'occasion à chacun de s'exprimer. Pas le genre à bâcler une interview programmée. Une nouvelle entreprise de séduction, en toute simplicité, s'est donc opérée hier avec les intermédiaires privilégiés que nous sommes auprès d'un public qui, pour lui être acquis, n'en est pas moins friand d'infos concernant Mister Goldman. Sur son talent notamment, partagé avec de plus en plus de célébrités pour récolter autant de succès qu'en solo, sans compter le respect qu'il inspire dans le métier. Une référence JJG ? "C'est sûrement le fait d'avoir moins de cheveux, ça aide beaucoup !" ironise le chanteur, dont la dégaine dément la fin de quarantaine, et qui ajoute, en riant : "C'est un métier où on valse tellement que quand il y en a un qui reste...." Et à ceux qui se demandent (on en connaît) pourquoi il ne chanterait pas lui-même les chansons qu'il fait pour Céline, Patricia ou Johnny, il poursuit, sur le même ton : "Je n'écris pas du tout la même chose pour les autres. Vous me voyez chanter "Il me dit que je suis belle..." ? Ce serait bizarre ! Comme ça me parait difficile de mettre les mêmes mots dans la bouche de Johnny et de Khaled... Mon travail, c'est d'essayer de comprendre ce que je peux apporter à chacun".

Côté voix, il vote pour Céline Dion

Mais pas à n'importe qui. "A des gens dont la voix m'intéresse", précise l'auteur-compositeur en citant Céline Dion comme suprême référence, n'espérant pas trouver mieux, et ajoutant que la recette ne fonctionne pas systématiquement, comme on le croit souvent. "Ce n'est jamais gagné. Il faut que la musique et les mots soient cohérents. Mais il y a également les arrangements, l'incertitude du moment tout autant que les goûts du public qui sont parfois surprenants, et puis une part de chance aussi. C'est exactement comme pour un match de foot en fait," constate le Goldman amateur de sport qui donne, en passant, les Teutons gagnants pour le Mondial, et ajoute, hilare, la définition de Lineker : "Le foot, c'est un jeu qui se joue à onze et où les Allemands gagnent à la fin !".

Ce détour par l'actualité devient plus sérieux avec l'évocation de sujets comme le procès Papon sur lequel JJG se garde de porter un jugement. "Je ne sais plus trop quoi en penser... Au début je me disais qu'il fallait l'acquitter pour ne pas en faire un bouc émissaire, ce qui serait confortable pour les autres, mais je trouve assez juste l'avis de l'avocat Klarsfeld qui assure qu'en ne le condamnant pas on dédouane aussi toute une administration ..."

Pressé de questions sur la politique en générale et l'engagement des artistes en particulier, Jean-Jacques Goldman (qui a voté avant de prendre l'avion) dira encore que la mobilisation s'exerce surtout quand les gens sont directement touchés (qu'il s'agisse des "sans-papiers" ou de l'AMI...) et que nombre d'exemples témoignent aujourd'hui d'un réveil de la citoyenneté (fermeture de la centrale atomique Superphenix, périphérique de Lyon...) accompagnant en bonne logique une baisse des pouvoirs politiques. Et à propos du Front national, parti qu'il ne considère pas comme un réel danger pour une France dont l'histoire, estime-t-il, ne permet pas d'envisager une fatalité fasciste, Jean-Jacques Goldman n'a pas renoncé à aller chanter dans ses fiefs sudistes, qu'on se le dise.

Ce qui nous ramène à la musique et surtout aux concerts de cette tournée toute neuve qui débute ce soir à Champ-Fleuri, réservant certaines surprises dans la mise en scène pour un public qu'il aimerait honorer à égalité avec celui de la mère patrie. Ce qu'il fait plutôt bien en venant lui livrer en priorité deux heures de ritournelles nouvelles plus quelques morceaux d'hier en pointillé. Des chansons qu'il aime bien, of course. "Mieux vaut que j'ai envie de les chanter parce qu'après c'est parti pour un an, et tous les soirs !"

Marine


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