JEAN-JACQUES GOLDMAN - MAGICIEN DES MOTS ET DE LA MUSIQUE
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JEAN-JACQUES GOLDMAN - MAGICIEN DES MOTS ET DE LA MUSIQUE
Journal de Montréal, 21 mars 1998
Manon Guilbert
Paris - Il est sans doute l'un des plus grands auteurs-compositeurs français de sa génération. Plusieurs de ses compatriotes et confrères lui doivent leurs plus belles chansons. S'il écrit avec un plaisir évident pour les autres, Goldman sait aussi le faire pour lui. ___________________________________________
Chez lui en France, 'En passant' a déjà quelques mois de vie. Au Québec, avec un décalage d'une demi-année, il vient de rejoindre les rayons des disquaires. Goldman, rencontré dans les bureaux parisiens de Sony Musique, est à la veille d'une tournée qui le mènera pendant les prochains mois aux quatre coins du continent européen.
"J'aime les studios, mais j'ai aussi envie de rencontrer les gens, de réagir avec eux. Il ya déjà 4 ans que je n'avais pas pris la route. Le spectacle est monté autours des nouvelles chansons."
À Goldman, le public européen voue une admiration constante depuis des années. "Bizarrement, je vends toujours le même nombre de disques. Les gens me sont fidèles. J'ai hâte de les revoir."
RENOMMÉE
Depuis 20 ans, JJG est omniprésent dans le paysage musical français. Ici, on n'a pas idée de l'ampleur de sa renommée.
S'il n'est venu qu'à de rares occasions, c'est que le métier le retient là-bas. Pourtant, Goldman personnifie la modestie même lorsqu'il parle de lui-même et de ses chansons.
"Je ne suis pas quelqu'un qui a énormément de chansons. J'écris en moyenne une chanson par mois. Pour moi, elles sont l'expression de la vie. Je suis un flâneur, happé par la vie. Une chanson naît de la rencontre. Mais je ne suis pas que voyeur. Les chansons d'amour, il faut y aller pour voir ce que c'est. Le flâneur, ricane-t-il, se fait parfois renverser par une voiture."
TOILES DE FOND
À ses chansons, Goldman n'accorde aucune responsabilité. Il les compare à des tapisseries, toiles de fond de la vie quotidienne.
"Je fabrique la bande-son des gens. C'est simple et sans prétension. Dans 20 ans, ils se rappelleront peut-être que l'une d'entre elles a accompagné un moment heureux ou malheureux. Je ne revendique pas de me retrouver dans un musée. Met-on les tapisseries dans les musées?"
D'"En passant" on a dit qu'il était triste et nostalgique. Goldman a été très peu étonné de ces critiques.
"Je m'inspire toujours de la même vie, des mêmes expériences. Je n'ai jamais été le comble de l'optimisme. N'ai-je pas écrit un album intitué 'Entre gris clair et gris foncé'? Je n'ai jamais été invité pour animer des mariages, des fêtes de baptêmes ou des bals!"
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