Tissé sur le métier
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Tissé sur le métier
Le Soleil
28 mars 1998 Michèle Laferrière
Jean-Jacques Goldman travaille comme un photographe. Il emprunte des mots qui portent, incisifs et directs, qui donnent le même résultat qu'une photo polaroïd. Sa poésie décrit des gens, des lieux, des situations et des objets, croqués par l'objectif de ses yeux et immortalisés sur papier en une indiscrète fraction de seconde. Son écriture est formidablement dense, précise et simple. On écoute Goldman comme on lit un recueil de nouvelles, suspendu à ses chansons sans refrain, à leurs intrigues, leurs temps forts et leurs conclusions surprenantes.
Sa musique suit la même veine, celle qui mène à l'essentiel de l'art. Goldman n'a pas besoin de samplers ni de bidules techno pour se faire entendre. Ses mélodies tissées sur un bon vieux métier folk-rock ne requièrent qu'une basse, une guitare électrique, un piano et une batterie. Ici un violon et un accordéon, là un saxophone et des choeurs, agrémentent une oeuvre dont la richesse se passe d'inutiles fioritures.
Goldman signe les paroles et la musique de ce bel album qu'il a intitulé En passant. Il faut souligner le concours de l'ingénieur de son Erick Benzi qui a joué, réalisé et arrangé chacune des pièces avec Goldman.
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