Goldman sur la route
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Goldman sur la route
Musique Info Hebdo n° 29, 17 avril 1998
L. Druliolle
Retranscription de Jean-Michel Fontaine
"En passant" fera sa première étape ce soir à Rennes. Début d'une nouvelle tournée que Jean-Jacques Goldman et son équipe ont réglé au cordeau. De ce nouveau spectacle, il parle peu, afin d'en réserver la primeur au public. Discrétion légitime et bien volontiers pardonnée. Trois ans après "Rouge", sa précédente tournée, l'homme est en grande forme, anxieux mais impatient de repartir et de retrouver son public.
Musique Info Hebdo : A l'automne dernier, vous étiez inquiet quant à cette nouvelle tournée... A la veille du grand départ, êtes-vous rassuré ?
Jean-Jacques Goldman : Non. c'est la première fois que c'est aussi compliqué. J'ai peur de ne pas faire le spectacle qu'il faut. La difficulté est de faire cohabiter l'hétérogénéïté des chansons et celle du public. Il a donc fallu beaucoup travailler sur la liste des titres...
Musique Info Hebdo : Parlez-nous de ce nouveau spectacle...
Jean-Jacques Goldman : Nous sommes assis pendant plus d'une heure. Assis et quasi acoustique. Cependant, il se passera des choses : quatre écrans, la scène construite de façon particulière...
Musique Info Hebdo : Comment élaborez-vous vos spectacles ?
Jean-Jacques Goldman : Nous nous réunissons tous. Musiciens, éclairagistes, régisseurs, décorateurs : nous discutons et chacun amène une pierre à l'édifice. En revanche, il n'y a pas de metteur en scène. C'est un travail collectif que je supervise.
Musique Info Hebdo : Vous poussez la perfection jusqu'à la billeterie, tout à fait somptueuse. Quelles indications avez-vous données ?
Jean-Jacques Goldman : (rires) Je dis à l'équipe de L&G Design "je voudrais que le billet soit bien !". On me présente deux à trois projets. Je dis "Non, ça ne me plait pas", "Pas mal", et à un moment "Ça, c'est intéressant". Puis l'idée se développe...
Musique Info Hebdo : La scène reste-t-elle une nécessité ou est-ce devenu un plaisir ?
Jean-Jacques Goldman : C'est un véritable plaisir à présent. J'ai appris à aimer ça. Des répétitions à la mise en scène, en passant par la vie de tournée : j'aime tout. Au début, je ne connaissais que la peur. Puis, petit à petit, j'ai appris le public, la vie en tournée...
Musique Info Hebdo : Comment se déroulent les heures qui précèdent et qui suivent un spectacle ?
Jean-Jacques Goldman : Tout est réglé comme du papier à musique. Nous faisons la balance de 17 h 30 à 18 h 30. Je dîne puis, de 19 h 15 à 20 h 00, je reçois les médias locaux. Ensuite, jusqu'à 20 h 30, je m'isole, je travaille la voix et je joue de la guitare. Lorsque je sors de scène, je quitte immédiatement le lieu et je me rends à mon hôtel où je reste seul une bonne heure. Puis je rejoins les autres pour le souper.
Musique Info Hebdo : Pouvez-vous encore aujourd'hui vivre des événements ordinaires sans que votre célébrité ne les transforme ?
Jean-Jacques Goldman : Bien sûr que non. C'est un peu comme si je vivais dans un village où l'on sait qui je suis mais où je ne connais aucun des habitants. Mais il me suffit de partir à l'étranger pour retrouver les "sensations" de l'anonymat.
Musique Info Hebdo : Les Restos du Coeur, l'album de Céline Dion, la préparation de votre tournée, les répétitions... Comment gardez-vous intacte votre motivation ? Pourquoi travaillez-vous autant ?
Jean-Jacques Goldman : C'est vrai que parfois je ne me rends pas très bien compte ! Beaucoup des projets que l'on me propose me séduisent, je les accepte d'abord... Et constate ensuite que c'est infaisable en 24 heures ! En plus on dort très peu, car il se passe tellement de choses fortes qu'on a du mal à trouver le sommeil. Mais tout cela est tellement passionnant !
Musique Info Hebdo : On vous retrouve également en duo avec Edith Lefel sur le prochain album de Malavoi ?
Jean-Jacques Goldman : Je les apprécie artistiquement et je les connais personnellement. Ils m'ont demandé de participer à ce disque, qui est une sorte d'album "anniversaire". De plus, le groupe reprend une de mes chansons... Ce que je trouve toujours extrêmement flatteur.
Musique Info Hebdo : Est-il vrai que vous auriez refusé d'être nommé aux Victoires de la Musique ?
Jean-Jacques Goldman : Je suis pour les Victoires, c'est la fête de notre profession... J'approuve qu'elle ait lieu, et c'est pour cela que j'y participe avec plaisir. Mais moi, je déteste perdre et je déteste gagner... Alors je me retire de la compétition.
Musique Info Hebdo : Votre tournée, d'une centaine de dates, est déjà "sold out", sans aucune promotion... Vous en êtes à doubler voire tripler la plupart des villes. Êtes-vous surpris ?
Jean-Jacques Goldman : Nous nous sommes basés sur les résultats de la tournée précédente - nous avions fait trois soirs à Bordeaux. Ne sachant pas très bien l'accueil que le public réserverait à "En passant", nous avons décidé d'ouvrir un soir. Il s'avère que c'est insuffisant... J'en suis ravi, mais cela reste assez virtuel pour moi. Ma crainte était de ne pas pouvoir remplir un soir. Jusqu'à me demander si nous allions choisir des grandes ou des petites salles. De même, à Paris, nous avions réservé quatre Zénith, il se trouver qu'aujourd'hui nous devrions en faire une quinzaine. Si je suis surpris ? Je ne sais pas très bien... Le fait est que mon angoisse disparaît.
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"En passant..." Jean-Jacques Goldman en tournée : 6 semi-remorques et 3 bus véhiculeront une soixantaine de personnes : musiciens, techniciens, décors, éclairages, ingénieurs son, habilleuses, merchandising, chauffeurs, régisseurs, catering, sécurité.
Les musiciens : Jean-Jacques Goldman : chant, guitare, violon, piano Michael Jones : guitares Christophe Deschamps : batterie Claude Le Péron : basse Jacky Mascarel : claviers Christophe Nègre : cuivres Son : 5 personnes (dont Andy Scott en façade, Bertin Meynard aux retours) Lumières : 6 personnes sous la houlette de Fred Peveri Décors : L&G Design (Xavier Grosbois, Jean-Michel Laurent) Films : Gilbert Namiand
Merci à Robert Goldman et Alexis Grosbois
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