Rencontre avec Jean-Jacques Goldman
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Rencontre avec Jean-Jacques Goldman ;
Entretien enregistré le
24 avril 1998 à Grenoble
Radio Kol Hachalom, avril 1998
Retranscription de Jean-Michel Fontaine
Propos recueillis par Jean-Michel Fontaine, Philippe Richard, Eric Saya
Jean-Michel Fontaine : Jean-Jacques Goldman, bonsoir.
Jean-Jacques Goldman : Bonsoir.
Jean-Michel Fontaine : Bienvenue sur Radio Kol Hachalom. Tu es actuellement en tournée. Cet automne, tu faisais part de tes appréhensions concernant l'organisation du spectacle. Quel accueil t'a réservé le public, finalement ?
Jean-Jacques Goldman : On a commencé à l'Île de la Réunion. On s'est rendu compte que le spectacle était assez déséquilibré, donc on a pas mal travaillé là-bas sur l'ordre des morceaux. Actuellement, on est en phase de...
Jean-Michel Fontaine : De rodage ?
Jean-Jacques Goldman : ...d'équilibrage, et ça se passe mieux maintenant.
Jean-Michel Fontaine : Est-ce que tu as prévu des concerts dans des petites salles, comme tu as pu en faire au Bataclan, ou au New Morning, ou alors, quelque chose d'analogue à la tournée des campagnes ?
Jean-Jacques Goldman : Non, pour l'instant, c'est pas prévu. Pour l'instant, notre but, c'est d'essayer de réaliser cette tournée convenablement, et ça nous mène déjà jusqu'à décembre. C'est difficile, après décembre, de savoir ce qu'on aura envie de faire. On attend cette période là pour savoir si on a encore envie d'être ensemble, si on n'est pas lassés de la tournée, si on a encore envie, ou de voyager, ou de petites salles, par exemple.
Jean-Michel Fontaine : Tu as l'intention, éventuellement, de changer le contenu du spectacle au cours de la tournée ?
Jean-Jacques Goldman : C'est possible. Pour l'instant, ce qu'on cherche, c'est trouver cette espèce d'équilibre qu'on a toujours eu sur les autres tournées, et qu'on pas tout à fait trouvé encore, on a encore changé de chansons, fait des essais d'autres chansons hier ou avant-hier. Une fois qu'on est bien à l'aise dans le spectacle, on peut éventuellement faire des modifications.
Jean-Michel Fontaine : Tu as des dates pour l'instant, qui sont prévues en France, en Belgique et en Suisse, est-ce que tu as prévu une tournée internationale ?
Jean-Jacques Goldman : Non. Pour l'instant, pas du tout. Les seules possibilités, en dehors de la métropole, ça serait le Québec, c'est-à- dire, tout ce qui est francophone ; évidemment, tout ce qui est France d'Outremer : on a déjà fait la Réunion, mais ça peut être éventuellement la Calédonie, Tahiti, ça sera probablement les Antilles, la Guyane.
Jean-Michel Fontaine : Justement, j'allais te parler du Québec. Tu n'es pas retourné en concert au Québec depuis 1986. Tu es pourtant très populaire là-bas, et encore plus grâce à l'album de Céline Dion. Est-ce qu'il est envisageable que lors de la promotion du nouvel album de Céline Dion, tu leur fasses une surprise ?
Jean-Jacques Goldman : Si on va là-bas, ce ne sera pas du tout dans ce contexte là. Ça sera simplement parce que les musiciens ont envie d'y aller, ce qu'ils m'ont dit récemment. Encore aujourd'hui, ils en parlaient. Si tout le monde a envie, on ira, probablement.
Jean-Michel Fontaine : Pourquoi pas alors ? D'ailleurs, à propos de Céline Dion, son nouvel album que tu as écrit sort à la fin de l'année. Où en est la réalisation de cet album ?
Jean-Jacques Goldman : Il est fini. C'est-à-dire qu'elle a fait ses voix il y a un mois à peu près, un mois, un mois et demi. Nous, on a presque terminé les arrangements. On a les mix à faire, ce que je vais faire à partir de mi-juin. On va le faire en deux phases, comme d'habitude : on va le faire en une vingtaine de jours, fin juin, début juillet, et ensuite, on remixera probablement, une dizaine de jours, quand on pourra, c'est-à-dire vers le mois de septembre ou d'octobre.
Jean-Michel Fontaine : Avec Erick Benzi évidemment ?
Jean-Jacques Goldman : Oui. Avec Erick Benzi pour les arrangements, mais par contre, le preneur de son est toujours Umberto Gattica qui est son preneur de son à elle.
Jean-Michel Fontaine : J'ai entendu parler d'une rumeur que tu vas pouvoir peut-être me confirmer ou m'infirmer. Il paraàt que sur cet album, il y a trois chansons que tu as écrites quand tu avais 17 ans. Est-ce que c'est vrai ?
Jean-Jacques Goldman : Non, ça c'est faux (rires).
Jean-Michel Fontaine : Complètement faux alors ?
Jean-Jacques Goldman : Oui, oui.
Jean-Michel Fontaine : Merci beaucoup. Céline Dion, actuellement, triomphe avec la bande originale de Titanic dans le monde entier. Tu as toi-même fait deux bandes originales de film : une pour "Pacific Palisades", une pour "L'Union Sacrée". Tu avais dit que c'était un exercice de style qui ne te convenait pas nécessairement. Comment as- tu été impliqué dans le projet "Astérix" ?
Jean-Jacques Goldman : Essentiellement par Roland Romanelli, et pour Roland Romanelli, et parce que j'ai dit au producteur que je n'étais pas fait pour faire des musiques de films, et donc, je ne pouvais le concevoir qu'avec lui. Ce que je peux faire, c'est trois thèmes, trois ou quatre thèmes, ou trois ou quatre chansons. C'est évidemment son travail à lui de décliner les thèmes, et d'en faire une vraie musique de film.
Jean-Michel Fontaine : Restons dans l'image si tu le veux bien. Il existe une cassette de tes clips qui regroupe tous tes clips de 81 à 89. Quand aurons-nous la chance de retrouver une cassette avec tous tes clips depuis 89 ?
Jean-Jacques Goldman : Je ne sais pas. Franchement, je ne m'occupe pas beaucoup de ça. Déjà, j'ai du mal à m'occuper des clips [NDJM : avec un ton amusé], donc les compils de clips, ça ne me parait pas une nécessité, je pense qu'il faut demander à la maison de disques, parce que j'avoue extrêmement peu sérieux concernant ces choses là (rires).
Jean-Michel Fontaine : Il existe deux autres cassettes vidéo, également, qui retracent des tournées : une pour la tournée "Traces" et une pour la tournée "Du New Morning au Zénith". Les chansons que l'on peut retrouver sur ces cassettes ne sont que des extraits de chansons. Est-ce que tu penses qu'il est envisageable d'avoir un concert intégral un jour ?
Jean-Jacques Goldman : Non. Parce que ça c'est un a priori pour moi. Je n'aime pas regarder des concerts à la télévision. Je ne souhaite pas que les gens voient des concerts à la télévision, parce que je pense qu'un concert a une dimension qui est enlevée par le film. Ça me gêne beaucoup. Je trouve que juste le fait de filmer un concert enlève ce qui pour moi est l'essentiel du concert, c'est-à-dire ce qui se passe sur le plan humain. J'en mets des extraits anecdotiques, plus ce qui se passe autour, mais j'avoue ne pas avoir beaucoup d'attirance pour le fait de filmer un concert entièrement.
Jean-Michel Fontaine : Soyons encore plus multimédia si tu le veux bien, en parlant un peu d'Internet. Tu as dit à la Réunion lors d'une rencontre avec des lycéens que tu détestais tout ce qui était technique, que tu n'aimais pas les choses, et que les choses ne t'aimaient pas. Que penses-tu d'Internet ?
Jean-Jacques Goldman : Je pense qu'Internet est une fenêtre absolument fondamentale, nouvelle et qui change peu à peu notre façon d'être, qui est un outil extraordinaire. Comme je suis très lent, je ne m'y suis pas encore mis, j'ai du mal à me servir d'un minitel, mais je m'y mettrai peu à peu (rires).
Jean-Michel Fontaine : Tu dois savoir qu'il existe une quinzaine de sites qui te sont consacrés sur Internet. Est-ce que tu les as déjà visités ?
Jean-Jacques Goldman : Non, non, puisque je n'ai pas d'ordinateur chez moi. Je sais pas comment on fait (rire).
Jean-Michel Fontaine : Par contre, je sais que tu es au courant de l'existence d'une liste de discussion qui s'appelle "Là-Bas", qui parle de toi et qui regroupe 200 personnes du monde entier. Quelle impression cela te fait-il de savoir que 200 personnes partagent leurs opinions, leurs réflexions, en même temps, sur tes chansons ?
Jean-Jacques Goldman : (silence de quelques secondes). Je ne sais pas quoi répondre. Cela ne m'est pas indifférent du tout. En même temps, je n'y vais pas pour voir, donc cela ne doit pas me tracasser non plus. Je trouve ça bien. Pourquoi pas. Je trouve que c'est mieux de parler de ça que de la culture des champignons (rires). Je ne sais pas. Je ne sais pas comment dire.
Jean-Michel Fontaine : Tu seras heureux ou surpris, d'apprendre, peut- être, que deux personnes qui, justement, se sont rencontrées sur cette liste, vont se marier cet été. J'imagine que tu as déjà reçu des lettres de personnes qui t'ont dit avoir rencontré l'homme ou la femme de leur vie sur une de tes chansons, soit à l'occasion d'un concert, ou sur un slow. Qu'est-ce que ça te fait de savoir que deux personnes vont unir leur destin grâce à tes chansons ?
Jean-Jacques Goldman : Moi, ça me touche beaucoup, et ça justifie notre métier. Récemment, je disais à un journaliste que la chanson n'était pas forcément ce qu'on appelle un art majeur, un art qui termine dans des musées, qui est fait pour la pérennité, pour la postérité, mais que par contre, c'était un outil de l'immédiat, qu'aucun autre art ne pouvait remplacer. Je disais que moi j'étais un peu, enfin, que nous étions un peu comme le papier peint des gens, c'est-à-dire on était la bande-son de leur existence. On met pas du papier-peint dans des musées, et nous, c'est pareil. Peut-être que cette musique ne restera pas, peu importe, mais je sais que les gens se rencontrent, se regardent, se touchent, font l'amour, font des enfants, se marient, sur ces musiques là. Moi, personnellement, ça me suffit (rires).
Jean-Michel Fontaine : Je vais laisser la place à Eric pour la suite de l'interview.
Eric Saya : Bonsoir Jean-Jacques.
Jean-Jacques Goldman : Bonsoir.
Eric Saya : Des questions concernant un petit peu le monde musical Jean-Jacques Goldman. Certains avaient imaginé qu'un jour, Michel Berger composerait pour Jean-Jacques Goldman le chanteur. De ton côté, as-tu déjà envisagé au cours de ta carrière d'être l'interprète d'un autre ?
Jean-Jacques Goldman : Non. Moi, je ne me considère pas comme un interprète, déjà, au départ. Mon idée, dès le début, était de composer pour d'autres. Je ne me considère pas, sans fausse modestie, être un interprète si intéressant que cela. J'aime bien les vraies voix, les grandes voix, les gens qui travaillent leur voix, évidemment comme Céline, et même comme Hallyday, enfin des gens comme ça. Je suis un peu interprète par hasard. Je ne peux pas envisager d'être juste interprète. Je le suis devenu pour que quelqu'un chante mes chansons, d'une certaine manière.
Eric Saya : Musicalement, souhaiterais-tu intégrer dans tes prochains morceaux des ingrédients nouveaux, par exemple, des harmonies nouvelles, comme avec Khaled, ou par exemple, des arrangements plus électroniques, comme le fait par exemple Daho ?
Jean-Jacques Goldman : Pas de façon consciente. Lorsque j'écoute par exemple cet album là, qui est un album très acoustique, il y a quand même, je crois, un seul titre qui est joué à la batterie. Tous les autres titres sont programmés. Même si ça s'entend pas très clairement, on est tous très influencés par ce que l'on entend, par notre univers musical. Forcément, quand on écoute un album comme ça qui est pourtant assez conventionnel, il ne sonne quand même pas comme un album d'il y a dix ans.
Eric Saya : La jeunesse des années 80 garde en mémoire les refrains des tubes de tes cinq premiers albums solo. Il y a dix ans, le Nouvel Obs' évoquait la "génération Goldman". Aujourd'hui, que penses-tu de cette analyse ?
Jean-Jacques Goldman : Ce qui s'est passé au départ, c'est le succès des chansons rapides, et le fait que les chansons aient touché, effectivement, une partie de la jeunesse à ce moment là. Ensuite, ce qu'en font les journalistes, c'est évidemment d'une banalité et d'une vacuité à leur image. Parler de "génération X" ou "Y" alors qu'il s'agit juste de gens qui se reconnaissent dans un moment de plaisir, dans un moment peut-être de connivence. Mais bon. Si les journalistes étaient cohérents, ça se saurait !
Eric Saya : Merci. Je laisse la place à Philippe.
Philippe Richard : Jean-Jacques, une carrière bien remplie qui peut servir d'exemple pour beaucoup de nouveaux interprètes. Quels sont les conseils que tu pourrais donner à de jeunes interprètes, surtout par rapport aux médias qui font un petit peu la loi, qui décident de passer tel disque ou pas d'autre ?
Jean-Jacques Goldman : Je dirais de ne pas attendre le salut de quelqu'un, que ce soit une maison de disques, que ce soit une personne à qui ils écrivent, que ce soit un programmateur. Il faut savoir que c'est un métier qui ne marche pas comme ça. Par contre, si tu acquiers un vrai professionnalisme, c'est-à-dire, si tu deviens, un guitariste, si tu sais jouer dans un groupe, si tu fais tout cet apprentissage, de savoir comment on fait une chanson, en gros, de dépendre de personne, mais bon, il faut dix ans pour l'apprendre. Si tu fais ça, à un moment, ce n'est plus toi qui est en face des médias et des maisons de disques, ce sont les maisons de disques et les médias qui sont en face de toi. Et qui ont besoin de toi. Ça c'est très clair.
Philippe Richard : En tant qu'auteur-compositeur, écoutes-tu des styles différents : la World Music, parce que tu dis toi-même que tu as du mal à te renouveler (quoique nous tous, nous aimons beaucoup ce que tu fais) ? As-tu le temps d'écouter d'autres influences musicales ?
Jean-Jacques Goldman : Un peu par hasard, c'est-à-dire par des voyages ou des choses comme ça. C'est vrai que par exemple, lorsque j'avais composé "A nos actes manqués", c'était au début une chanson très West Coast, j'avais même demandé à Bruce Hornsby de l'arranger, donc tu vois, c'était vraiment un esprit comme ça. Et puis j'ai fait un voyage aux Antilles, et c'est devenu une chanson de Zouk. On est forcément influencés par ce qu'on écoute. J'avoue ne pas être un découvreur, par rapport à quelqu'un comme Erick Benzi qui va acheter systématiquement tous les disques ethniques qui peuvent sortir, qui connaàt la musique tibétaine, qui connaàt la musique des Inuits, c'est le dernier truc qu'il m'a fait écouter. J'avoue ne pas avoir cette curiosité, ce qui est une erreur.
Philippe Richard : La dernière question : je sais que tu aimes la philosophie et que tu t'intéresses de près aux conditions de vie de certaines personnes. Dans Télé 7 Jours, tu as déclaré il y a quelques années que pour toi, l'un des événements les plus importants de cette fin de XXè siècle, c'était l'effondrement du mur de Berlin. Mais tu exprimais aussi une crainte de voir tous les Juifs d'Europe ou du monde rentrer en Israël. As-tu lu les prophéties bibliques concernant cette chose et crois-tu en Dieu en tant que Juif ?
Jean-Jacques Goldman : Il y au moins dix questions là dans ce que tu viens de dire ! (rires)
Philippe Richard : C'est pour ça que j'ai dit que c'était la dernière !
Jean-Jacques Goldman : Ah ouais d'accord ! J'ai pas dû mettre un rapport entre le fait que les Juifs repartent en Israël et la fin du mur de Berlin. Je vois pas trop le rapport.
Philippe Richard : J'avais lu ça dans Télé 7 Jours, c'est ce que j'avais lu dans les années 90. Enfin, en tout cas, as-tu eu cette crainte, et as-tu déclaré dans un journal avoir eu cette crainte de voir un jour les Juifs rentrer en Israël ? C'était associé par rapport à l'effondrement du mur de Berlin.
Jean-Jacques Goldman : Je me souviens pas de ça. En tout cas, c'est pas une crainte que les Juifs aillent en Israël, je trouve ça très bien ! (rires) Ça me dérange pas du tout ! Au moins, qu'ils aient un endroit où aller ! (rires)
Philippe Richard : Par rapport à Dieu, par rapport à la Bible ?
Jean-Jacques Goldman : Ecoute, j'ai pas du tout été élevé dans la religion, mais avec une grande conscience de notre juda‹té. Je sais, j'ai compris, sur le plan personnel, que la religion n'a pas grand chose à voir avec la foi. C'est-à-dire que pour moi, c'est un instrument extrêmement digne, que je respecte beaucoup, mais un instrument, on va dire, qui a ses extrêmes et parfois des côtés dangereux. Ce sont des lois qui ont été inventées pour qu'il y ait des possibilités de vivre socialement ensemble. Le seul levier pour faire que les gens ne tuent pas, ne violent pas, ne brûlent pas, c'était leur faire peur de l'au-delà, qui était la seule chose qu'ils pouvaient craindre. Ça va, on a compris. Je trouve ça extrêmement digne que les gens aillent dans une église, qu'ils aillent dans une synagogue, qu'ils aillent dans une mosquée, c'est une façon d'être ensemble déjà, d'appartenir à une communauté, c'est une façon de communiquer. Je trouve ça très bien. Mais je trouve ça assez distinct de la question de la foi et de la question de Dieu. La preuve, c'est qu'on a des bigots et des bigotes qui visiblement, n'ont pas rencontré Dieu, mais qui ont rencontré des lois extrêmement précises qui les aident à vivre. D'un autre côté, vous avez des Brassens qui n'ont jamais pratiqué quoi que ce soit, mais qui ont toujours appliqué dans leur existence une attitude extrêmement, pas sainte, mais extrêmement convenable, très juste.
Philippe Richard : Jean-Jacques, au nom de Radio Kol Hachalom, aux noms d'Eric, de Jean-Michel et de moi-même, nous te remercions pour ta gentillesse, d'avoir eu du temps pour nous. Nous te saluons, et nous t'invitons peut-être à une prochaine fois dans notre ville de Grenoble. Merci.
Jean-Jacques Goldman : Je vous remercie pour cet accueil en tout cas.
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