Géraldine rencontre Jean-Jacques Goldman
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Géraldine rencontre Jean-Jacques Goldman
Radio Maguelonne / NRJ Méditerranée
26 avril 1998 Géraldine Gauthier, Damien
Avant que vous ne lisiez l'interview qui suit, juste quelques précisions sur les circonstances de l'interview…
Réaliser un rêve de presque quinze ans est loin d'être aussi facile que ça… Le stress se fait naturellement ressentir et entraîne forcément des attitudes que l'on n'a pas en temps normal… Cependant, Jean-Jacques Goldman est un homme d'une simplicité et d'une gentillesse qui font chaud au cœur et, au nom de Radio Maguelonne, nous tenons à le remercier pour son accueil.
Avant l'interview, nous avons déjà croisé Jean-Jacques Goldman qui allait manger. Et nous avons interviewé Michael Jones alors qu'il mangeait.
Ensuite, nous avons eu une petite demi-heure d'attente et, juste avant de monter dans la loge de Jean-Jacques Goldman, on nous a annoncé que, par manque de temps, nous ferions l'interview avec Radio NRJ Méditerranée. Nous avons donc dû nous partager le temps le mieux possible… Ce qui est loin d'être évident et n'arrange rien au stress. Mais cela s'est bien passé et l'interview globale a presque duré une demi-heure. Du pur bonheur.
Avant de vous laisser lire l'interview que j'ai retranscrite, je tiens à remercier dans un ordre non-exhaustif : Brigitte, Damien, René, Michael et… Jean-Jacques.
Bonne lecture !
Géraldine Gauthier : Bonjour Jean-Jacques Goldman.
Jean-Jacques Goldman : Bonjour.
Géraldine Gauthier : J'aimerais savoir comment se prépare un concert, une tournée. Qui choisit les lieux, les dates, les chansons, les premières parties. Si c'est vous ou si c'est un travail d'équipe.
Jean-Jacques Goldman : C'est forcément un travail d'équipe. Le concert, on commence à y penser à la fin du concert précédent, presque. Parce qu'en général on tourne pendant au moins six mois. Donc, vers la fin, quand tout roule bien, on commence à se poser la question "Qu'est-ce qu'on fera la fois d'après ?" Et, pour le choix des chansons, pour, disons, le principe de ce qui va se passer… bah je décide. Et par contre, par contre (…) ensuite, on travaille à tout une équipe avec les éclairagistes, les gens qui font les films, les gens qui construisent la scène et les musiciens. (…) Pour tout ce qui est dates, endroits, etc, il y a une administration qui s'occupe de ça.
Géraldine Gauthier : Est-ce que vous pensez aller aux Antilles, Guyane, Québec, où vous êtes très attendu et très apprécié ?
Jean-Jacques Goldman : Alors là, on a été à la Réunion, pour commencer. On fait toujours ça. On peut jouer dans des tout petits endroits, ce qui est intéressant sur le plan de la cohésion. On ira certainement aux Antilles. Là, il y a eu un pressing des musiciens qui veulent absolument aller au Canada, donc je ne sais pas si je résisterai ou pas. En tous cas, on est en métropole jusqu'en décembre, déjà. On verra après sur 99.
Géraldine Gauthier : D'accord. Et Ouveillan, c'est dans le programme ou pas ?
Jean-Jacques Goldman : Non, non. C'est Patricia Kaas, je crois, qui est dans le programme cette année.
Géraldine Gauthier : Oui, mais vous avez dit dans le clip de "Elle attend" que vous reviendrez, donc…
Jean-Jacques Goldman : Ah bah ça, j'y retournerai d'ici peu de temps. D'ailleurs ils sont là.
NRJ Méditerranée : Vous êtes l'un des rares artistes français à remplir les salles de vos concerts en quelques jours et des mois avant la date. Comment vous expliquez ça ?
Jean-Jacques Goldman : Je vais vous répondre une banalité mais… Si les gens reviennent c'est qu'ils ont été contents la fois d'avant. En général, c'est la raison. Faudrait plus leur demander à eux. Moi, je suppose ça. Moi je vais voir un concert, je réagis en temps qu'adepte des concerts. Je retourne à un concert quand j'ai été content du concert précédent.
NRJ Méditerranée : Est-ce que vous arrivez à cibler parfaitement votre public ? Est-ce que c'est toujours le même depuis le début ? Qui on trouve, en fait, dans une salle de concert de Jean-Jacques Goldman ?
Jean-Jacques Goldman : D'abord, c'est impossible de savoir. En fait, on choisit pas un public, on est choisi par un public. La première chanson que j'ai faite, c'était en 81, c'était "Il suffira d'un signe" qui est le contraire d'une chanson adolescente, je trouve. Je sortais de quinze ans de groupes de rock, de choses comme ça et, curieusement, les gens qui m'ont suivi, c'était à 99% des jeunes filles de treize à quinze-seize ans quoi. Et donc c'était vraiment une surprise parce que l'album et les chansons étaient pas spécialement féminin - adolescent, quoi. Et maintenant, il me semble, c'est en gros le même public, moins féminin parce qu'il s'est masculinisé avec le temps. Mais ce sont les mêmes personnes qui, maintenant ont une trentaine d'années, trente - quarante ans et qui sont restés fidèles, voilà.
Géraldine Gauthier : Et si on vous proposait le bœuf idéal avec des personnes vivantes ou disparues, qui choisiriez-vous et quel(s) morceau(x) interpréter ?
Jean-Jacques Goldman : Je pense que, dejà, reprendre le groupe "Blind Faith" avec Stevie Winwood, avec Clapton. Et je ferais pas le bœuf, je pense. Je les mettrais sur scène et j'irais dans la salle (rires).
Géraldine Gauthier : Et pour faire le bœuf, vous choisiriez qui ?
Jean-Jacques Goldman : Oh bah mes musiciens font très bien l'affaire et puis ils sont très indulgents avec moi. Donc on fait ça pendant les balances et c'est très bien.
Géraldine Gauthier : Vous avez encore des contacts avec Tai Phong ou d'autres groupes d'avant : Phalanstère…
Jean-Jacques Goldman : Phalanstère… Oh oui ! Je travaille avec le bassiste qui est devenu éditeur et prof de guitare. Et donc qui fait toutes mes partitions, en particulier, donc qui est resté un ami. Le groupe Tai Phong il y a pas mal de disparus. Je revois de temps en temps, m'enfin sans amitié particulière, quelques membres. Et sauf Michael Jones qui était le dernier bassiste de Tai Phong.
NRJ Méditerranée : Aujourd'hui on dit, enfin, tout le monde dit du bien de vous. On sait que vous travaillez pour de grands grands artistes - Céline Dion, notamment - et on se souvient, au milieu des années 80, on a dit beaucoup de mal de vous. J'ai retrouvé des coupures de presse dans "L'Evénement du Jeudi", un peu partout, où on disait que vous étiez un "chanteur navrant", un "Balavoine enrhumé", des choses comme ça… Quel regard vous avez aujourd'hui ? Est-ce que vous en riez de ça, finalement ? Parce que c'est peut-être les mêmes personnes qui vous ont descendu en flèche qui, aujourd'hui,…
Jean-Jacques Goldman : Non, non, ils persistent en général. J'ai eu une très mauvaise critique de disque dans "Libé" en disant que l'album était très très mauvais, quoi. Le dernier que j'ai fait. Il a aussi, encore, des articles d'une nouvelle qui dit, en gros, qu'il y a complot, en gros, entre la C.I.A., le K.G.B. et moi pour faire main-basse sur la variété française, des choses comme ça. Donc il y a une assez grande cohérence, quoi, quand même (rires).
NRJ Méditerranée : Et pourquoi on s'acharne contre vous ? Est-ce parce que…
Jean-Jacques Goldman : Non, non. On ne s'acharne pas ! Pas du tout ! Parce qu'il y a beaucoup de gens qui disent du bien aussi.
NRJ Méditerranée : Oui, m'enfin ceux qui disent, par exemple, que vous n'êtes pas un créateur, enfin, je comprends pas comment on peut… comment ils peuvent dire ça. Est-ce que c'est parce qu'ils ne supportent pas le succès, ou … ?
Jean-Jacques Goldman : Je sais pas. Je sais pas très bien. Je sais pas très bien. La dernière de la fille du Monde, c'était j'avais été commandité par la maison de disques pour faire un succès avec Céline Dion parce qu'elle avait un énorme succès dans le monde. Et c'est juste, un tout petit détail, c'est que moi, mon album est sorti avant qu'elle ait du succès dans le monde. Et qu'elle était, avant que j'ai commencé à travailler avec elle, elle était inconnue. Pourquoi ils se sentent obligés de mentir pour raconter des histoires ? Je l'ignore. Je l'ignore.
Géraldine Gauthier : Ça en est où, d'ailleurs, l'affaire avec le plagiat, l'histoire de plagiat avec le garçon du Québec ?
Jean-Jacques Goldman : Ah oui ! Bah je ne sais pas. C'est plaidé actuellement.
Géraldine Gauthier : Une autre question, qui n'a rien à voir : à propos des nouvelles versions de "Pas toi" et "Think" au New Morning, et "Elle attend", donc, à la radio et le clip. Pourquoi n'y a-t-il pas eu de single de sorti de ces titres-là ?
Jean-Jacques Goldman : J'ai pas bien compris.
Géraldine Gauthier : Vous avez fait la version "Pas toi" au New Morning, qui est beaucoup passée à la radio, et "Think" aussi, qu'on a…
Jean-Jacques Goldman : Et il y a pas eu de single de "Pas toi" ? ! Si…
Géraldine Gauthier : Non. Je vous assure… Et "Elle attend" aussi, version radio et clip, il y a pas eu de single.
Jean-Jacques Goldman : Ah bon ? ! Je savais pas (rires). Excusez-moi. Bah… Si on le sort commercialement ou pas, non, j'avoue… pas suivre ça de très près. … Mais… Parce que moi, j'en ai vu, mais peut-être, oui, peut-être que c'était des exemplaires pour les radios ?
Géraldine Gauthier : Ah, peut-être, oui.
Jean-Jacques Goldman : Ah peut-être pour les… Ce sont deux chansons "live" ?
Géraldine Gauthier : Oui.
Jean-Jacques Goldman : Ah peut-être qu'on ne sort pas de single "live". Ouais, ouais, je sais pas.
Damien : Pascal Obispo a dit de vous que vous étiez le patron. Est-ce que vous, vous avez un patron ?
Jean-Jacques Goldman : Bah, il y en a un qu'on appelle "le Boss", c'était Springsteen (rires). Donc chacun a….
Damien : Et français ?
Jean-Jacques Goldman : Oh, je dirais… Berger. Ouais. Enfin moi, mon patron ça a été lui. Enfin, c'est lui qui m'a le plus influencé.
NRJ Méditerranée : J'avais vu un reportage sur France 2, vous étiez à Los Angeles avec Céline Dion, c'était après la sortie de l'album "D'Eux". Vous étiez en train de regarder les images de son clip et il y avait des images qui vous déplaisaient, que vous souhaitiez enlever, ensuite vous étiez présent quand elle adapte en anglais la chanson. Pour vous c'est important d'être là, quand vous travaillez pour un artiste, de A jusqu'à Z ? C'est vraiment une volonté de…
Jean-Jacques Goldman : Ouais. Moi je crois qu'une chanson, c'est beaucoup plus qu'une chanson, quoi. C'est de la musique, c'est des mots, c'est des arrangements, mais c'est aussi une voix. Je pense que si j'ai apporté quelque chose à Celine… plus que tout, c'est dans la direction vocale, je dirais. Et c'est aussi une image. Je crois que tout ça est vraiment extrêmement… Il faut cette cohérence-là, me semble-t-il, pour que quelque chose touche les gens.
Géraldine Gauthier : Pour rebondir sur Céline Dion, justement, j'ai entendu dire sur internet, que trois des chansons que vous lui aviez écrites, vous les aviez écrites à dix-sept ans.
Jean-Jacques Goldman : Non. Euh.. Du prochain album ?
Géraldine Gauthier : Oui.
Jean-Jacques Goldman : Non.
Géraldine Gauthier : Et il y en a deux qui sont en réarrangement, c'est ça ?
Jean-Jacques Goldman : Qui sont ?
Géraldine Gauthier : En réarrangement… Ça ne lui plaît pas, ou… ?
Jean-Jacques Goldman : Euh.. Non. Non, on est encore en train de travailler mais elle a tout chanté et… On va peut-être rajouter un ou deux trucs mais c'est même pas sûr, donc… Ce sont des supputations, on va dire.
Géraldine Gauthier : Pas de duo cette année ?
Jean-Jacques Goldman : Non, non.
NRJ Méditerranée : Quels souvenirs vous gardez de votre expérience sur scène à trois avec Carole Fredericks et Michael Jones ? Je crois savoir que vous êtes en train d'écrire pour eux, en ce moment aussi ? Est-ce que c'est une expérience qui pourrait se renouveler, éventuellement, ou… ?
Jean-Jacques Goldman : Ouais. Bah on n'est jamais très loin l'un de l'autre, hein ! Là, Carole est en train de préparer un album et je vais sûrement y participer. Michael, non, parce qu'il est en tournée, donc… Ça, c'est pas vrai. Et les souvenirs que j'ai, c'est… franchement, que des bons souvenirs. Le problème c'est qu'on n'avait plus de chansons à chanter… voilà. Mais sinon on a que des bons souvenirs.
NRJ Méditerranée : Il y a chez vous, un peu, un côté "Tour d'ivoire", enfin, c'est un peu comme ça qu'on vous présente souvent et en même temps,…
Jean-Jacques Goldman : C'est… dans quel sens ?
NRJ Méditerranée : Un petit peu inaccessible… On vous voit pas souvent, vous remplissez les salles sans, sans… sans coller d'affiche. Enfin… C'est un peu ce côté "Tour d'ivoire" et en même temps vous n'hésitez pas à mouiller votre chemise pour les grandes causes comme, comme L'Ethiopie, comme "Touche pas à mon pote", ou comme "Les Restos du cœur". Vous souhaitez être très présent pour ce genre de choses ?
Jean-Jacques Goldman : Je souhaite être présent pour ce qui m'intéresse. C'est juste de l'égoïsme, je dirais. Je fais ce qui me plaît, franchement. Je fais ce qui me plaît. Je l'ai pas toujours fait… Il y a eu des moments où j'étais obligé d'aller faire des émissions de télé qui me plaisaient pas forcément. Maintenant, j'ai pas besoin de le faire… Je le fais pas, quoi. C'est, vraiment, extrêmement égoïste, quoi. Voilà. Faut pas chercher plus loin que ça.
NRJ Méditerranée : C'est un vrai luxe ?
Jean-Jacques Goldman : Ouais. C'est un vrai luxe. Ouais. Mais bon, j'ai payé pour ça. Enfin,. au début, je me rappelle avoir fait des FR3 sur des foires, Je me rappelle plus où… A Tours… où à droite il y avait des bestiaux, à gauche il y avait des réfrigérateurs, enfin… J'ai tout fait, quoi, quand même. Bon, maintenant, aux autres de le faire, quoi. Ça va, j'ai donné (rires). Je parle pas des premiers concerts et tout ça.
Géraldine Gauthier : Justement, en parlant de concerts et de conditions un peu particulières, vous aviez fait pour la tournée "Rouge", une tournée des campagnes. Est-ce que vous compter refaire quelque chose du même genre pour cette tournée-ci ou… ?
Jean-Jacques Goldman : Là, la tournée va être assez longue. Donc euh… C'est jusqu'à fin décembre. Donc c'est difficile de faire des prévisions après parce qu'on sait pas dans quel état de fraîcheur, déjà physique, et puis aussi de fraîcheur d'envie, on sera donc, tout ce dont on a parlé auparavant… c'est-à-dire les Antilles, le Québec… ou des petites salles sont des choses vraiment… on rejoint aussi la question précédente, qui seront des choses luxueuses d'envie, quoi. C'est-à-dire si on a envie de faire des petites salles, on fera des petites salles… Mais peut-être qu'on aura envie de se quitter à ce moment-là, de prendre un petit break,… Je sais pas.
NRJ Méditerranée : Est-ce que vous vivez avec votre temps ? Est-ce que, par exemple, des choses comme internet, comme le multimédia, c'est des choses qui vous intéressent et que vous suivez de près ou pas du tout ?
Jean-Jacques Goldman : Non. Non, non. Je le fais quand je sens que c'est obligatoire, donc… Pour l'instant je suis en train, je suis en train de savoir, à peu près, comment marche un minitel, donc laissez-moi encore (rires), deux-trois ans pour me mettre à internet. Pareil à l'informatique musicale. Un jour, je me suis rendu compte qu'il fallait que j'y passe donc… Bon, je suis allé faire un stage et puis je l'ai fait ! Maintenant je travaille comme tout le monde avec des ordinateurs, parce que, évidemment, c'est infiniment plus facile. Mais il me faut du temps pour arriver à ça. Donc, internet, ça sera pour 2010, quand on sera sur un autre principe avec Mars et Venus.
Damien : Justement une question un peu anecdotique, dans "Quelque part, quelqu'un" vous parlez des "Six planètes en plus de notre Terre" et j'ai toujours…
Jean-Jacques Goldman : Il y a une erreur, on m'a dit.
Damien : C'est une erreur ou c'est… ?
Jean-Jacques Goldman : Je sais pas, moi j'avais regardé dans "Le Quid" ou un truc comme ça…
Damien : C'est neuf planètes alors…
Jean-Jacques Goldman : Il y a neuf planètes, c'est vrai ? !
Damien et Géraldine : Oui, oui, c'est vrai.
Jean-Jacques Goldman : Bon bah c'est une erreur…
Damien : On voulait savoir si ça cachait un message particulier ou si c'était simplement une erreur…
Jean-Jacques Goldman : Mais… non, non. Ça demande à être vérifié parce que je me suis vraiment documenté.
Damien : Ah mais là, c'est garanti.
Jean-Jacques Goldman : C'est sûr ?
Damien : Ouais.
Jean-Jacques Goldman : Alors c'est une erreur.
Damien : Il y en a huit en plus de notre Terre.
Jean-Jacques Goldman : Voilà, il m'est arrivé… Comment ?
Géraldine Gauthier : Les plaies d'Egypte aussi, dans la même chanson, il paraît que c'est pas le bon nombre.
Jean-Jacques Goldman : Ah bon ? ! Bah… C'est terrifiant, alors ! (rires)
Damien : Le Quid est à revoir alors…
Jean-Jacques Goldman : Mais là on m'a dit la même chose, on m'a dit… quelqu'un m'a dit : "Mais pourquoi vous dites "des ciels" dans "En passant" ? C'est "des cieux"." Là, je me suis décomposé et j'ai regardé quand même dans le dictionnaire… On a le droit de dire "des ciels" sur le plan poétique. Et l'autre remarque qu'on m'a faite aussi, c'est… (Note de Géraldine : On entend le public clamer "Jean-Jacques ! Jean-Jacques !") Là, je vais perdre mes moyens…
NRJ Méditerranée : Ça fait quoi d'entendre ça ?
Jean-Jacques Goldman : Ça fait exactement ça. Ça fait un silence à l'antenne. Enfin, un autre problème comme ça… Ah oui ! A un moment je me suis dit… Je dis "un après-midi", non ? Quelque chose comme ça… Et puis à un moment je me suis dit mais c'est "une après-midi", en fait.
Damien : On peut dire les deux, il paraît.
Jean-Jacques Goldman : Et on peut dire les deux. Voilà. Donc on peut faire des erreurs comme ça.
NRJ Méditerranée : Moi j'ai une question d'un auditeur d'NRJ, qui est ce soir dans la salle, qui a vu, beaucoup, beaucoup de vos concerts et qui, en fait, aime tout particulièrement deux chansons, à savoir "Fais des bébés" et "Elle avait dix-sept ans", de l'album "Rouge" et, il ne les a jamais entendu sur scène. Il aurait bien aimé savoir pourquoi ? Voilà. Va-t-il les entendre ce soir ?
Jean-Jacques Goldman : Non. Il ne les entendra pas ce soir. A mon avis il va pas les entendre de si tôt. Parce que c'est deux des chansons les plus… on va dire les plus "hard", quoi. Qui sont très très électriques. Et… ça, c'est un concert spécialement acoustique. Donc, il va être un peu déçu.
Géraldine Gauthier : Et "Petite fille" ?
Jean-Jacques Goldman : Non, il n'y a pas "Petite fille" non plus.
Géraldine Gauthier : Oui, mais vous imaginez un jour la rejouer sur scène ?
Jean-Jacques Goldman : Ah oui, oui. J'ai failli, là, sur ce concert-là. Parce qu'il y avait un saxophoniste, ouais. Donc, à mon avis… Faudrait qu'il les reprenne lui-même.
Géraldine Gauthier : Et… "Natacha", qui n'aurait pas dépareillé sur l'album "Rouge", puisque c'est la même teinte…
Jean-Jacques Goldman : Oui, tout à fait, oui.
Géraldine Gauthier : Et j'aurais aimé savoir comment vous est venue l'inspiration de cette chanson, si c'est possible. Et savoir si c'était fait exprès que l'album soit sorti le jour de la sainte Natacha.
Jean-Jacques Goldman : Non. Non, non. C'est un hasard aussi (rires). Je suis désolé d'être aussi peu détaillé (rires).
Géraldine Gauthier : Non. C'est pas grave.
Jean-Jacques Goldman : Euh… Non, je crois que c'est le thème de piano qui est venu d'abord et qui portait en lui un texte de ce genre, quoi. C'est-à-dire triste et slave.
Géraldine Gauthier : Et il était en préparation pendant "Rouge" ou bien il est venu après ?
Jean-Jacques Goldman : Non, non. C'est venu après.
Géraldine Gauthier : Après ?
Jean-Jacques Goldman : Oui.
NRJ Méditerranée : J'ai des questions très courtes. Vous répondez si vous voulez ou pas. Quel est votre livre de chevet ?
Jean-Jacques Goldman : Le journal.
NRJ Méditerranée : Lequel ?
Jean-Jacques Goldman : Bah, on va pas faire de pub ! (rires)
NRJ Méditerranée : Votre dernier film vu au cinéma ?
Jean-Jacques Goldman : Euh… Je vais très très peu au cinéma… J'ai bien peur que ce soit "Le Titanic" (rires).
NRJ Méditerranée : Et la réaction ?
Jean-Jacques Goldman : Bah je trouve ça pas mal, quoi.
NRJ Méditerranée : Le dernier CD acheté ?
Jean-Jacques Goldman : "All Saints".
NRJ Méditerranée : Est-ce que la politique vous intéresse ?
Jean-Jacques Goldman : Oui.
NRJ Méditerranée : Quelle importance accordez-vous à l'argent ?
Jean-Jacques Goldman : Une importance relative. C'est-à-dire que je crois qu'il en faut. Mais à partir du moment où on en a, ça ne m'intéresse plus. Enfin.. C'est pas la peine d'en avoir beaucoup, quoi.
NRJ Méditerranée : Qu'est-ce qui vous effraie ?
Jean-Jacques Goldman : Les pannes techniques (rires).
NRJ Méditerranée : Si je vous dis la Coupe du Monde, en France… Ça vous inspire quoi ?
Jean-Jacques Goldman : Le mixage de l'album de Céline Dion du 15 au.. (rires) du 15 juin jusqu'au 10 juillet.
NRJ Méditerranée : Le 21ème siècle ?
Jean-Jacques Goldman : Bienvenue.
NRJ Méditerranée : Qu'aimeriez-vous qu'on vous pardonne ?
Jean-Jacques Goldman : (long silence) Les fautes d'orthographe.
NRJ Méditerranée : Et une dernière, c'est une date : 11 octobre 2001.
Jean-Jacques Goldman : 50 ans ! (rires)
NRJ Méditerranée : Est-ce que vous y avez pensé, déjà ?
JJG (qui ne l'écoute plus et continue de rire) : Vous voyez ? (rires)
NRJ Méditerranée : Vous souhaitez faire quelque chose de particulier ?
Jean-Jacques Goldman : Je déteste les fêtes.
Géraldine Gauthier : Pour la tournée de Gildas Arzel vous étiez musicien caché derrière lui et…
Jean-Jacques Goldman : J'étais pas caché ! (rires) C'est vrai qu'il est large mais… j'étais quand même pas caché.
Géraldine Gauthier : On vous voyait très très timide et très discret dans votre coin, en fait. Et…
Jean-Jacques Goldman : Vous étiez là alors ?
Géraldine Gauthier : A Lyon.
Jean-Jacques Goldman : Ah oui. Au transbordeur ?
Géraldine Gauthier : Oui. C'est là que je vous ai transmis la lettre pour l'interview.
Jean-Jacques Goldman : D'accord.
Géraldine Gauthier : Et est-ce que ça vous a amusé de… ?
Jean-Jacques Goldman : Ah j'ai adoré ça, ouais.
Géraldine Gauthier : Et est-ce que vous seriez prêt à le refaire pour Gildas, Michael ou Carole ?
Jean-Jacques Goldman : Ah ouais ! Ah oui, j'adore ça ! Enfin, il n'y a rien que j'aime autant que ça.
Géraldine Gauthier : Le fait d'être dans de petites salles avec peu de personnes…
Jean-Jacques Goldman : Ah oui, et puis surtout avec une seule chose à faire (rires).
Géraldine Gauthier : A propos de livres dont on parlait tout à l'heure, il y a un livre qui m'a marqué quand je l'ai lu, il n'y pas très longtemps, ça s'appelle "Le Prophète" de Kalhil Gibran.
Jean-Jacques Goldman : Oui, oui.
Géraldine Gauthier : Et en fait, le dernier chapitre me fait énormément penser à "Puisque tu pars"…
Jean-Jacques Goldman : Oui, oui, oui.
Géraldine Gauthier : C'est un fait exprès ? C'est pas une coïncidence ?
Jean-Jacques Goldman : Oui, oui, il y a beaucoup de choses du "Prophète" qui reviennent dans des phrases. En particulier sur sa conception de l'amour, en particulier sur l'histoire du…
Géraldine Gauthier : Les piliers d'un temple ?
Jean-Jacques Goldman : Comment ?
Géraldine Gauthier : Les piliers d'un temple…
Jean-Jacques Goldman : Voilà. Les piliers d'un temple qui doivent être suffisamment écartés pour que le toit tienne. Il y a d'autres choses que je ne trouve pas… ou je ne suis pas d'accord avec, mais… Et puis le fait de cet homme qui est venu, comme ça, et qui est questionné au port, je trouve ça vraiment… Je trouve que c'est un livre assez attachant, quoi.
Géraldine Gauthier : Donc, "Puisque tu pars", l'inspiration, c'est…
Jean-Jacques Goldman : Non. L'inspiration, au départ,… Enfin, la volonté, au départ, c'est que quand je quittais la scène, les gens chantaient "Ce n'est qu'un au revoir" que je trouve une chanson spécialement laide. Et donc, je me suis dit, ça serait bien qu'ils aient une chanson sur le départ et une chanson positive sur le départ. C'est-à-dire qui ne soit pas forcement triste mais qui puisse montrer tout ce qu'il y a de positif dans le fait de se séparer de quelqu'un, dans le fait que quelque chose d'autre commence, le fait d'en avoir tiré… de plus se réjouir d'avoir été ensemble que de se séparer. Enfin des choses comme ça. Donc c'était ça le déclenchement. Et ensuite, voilà. A partir de ce moment-là j'ai commencé à travailler sur cette notion du départ en lisant pas mal de trucs.
Géraldine Gauthier : Une grosse énigme pour beaucoup de monde, c'est la chanson "Ton autre chemin" : Savoir de quoi elle parle et à qui elle est destinée, en fait.
Jean-Jacques Goldman : Bah, ça peut être… Chacun peut la prendre à sa façon. Il y en a certains qui ont pensé que c'était pour des toxicomanes, des choses comme ça. Là, en ce qui me concerne, c'était vraiment une rencontre avec un ami d'enfance qui, visiblement, était sur une autre planète sur le plan psychiatrique et, donc, c'était ça qui m'avait inspiré cette chanson.
Géraldine Gauthier : Vous avez revu cet ami depuis ?
Jean-Jacques Goldman : Non. Non, non. Non, non. Non, non.
Géraldine Gauthier : Et pour "Confidentiel", c'est une chanson sur la mort ou c'est une chanson, simplement, sur la séparation amoureuse ?
Jean-Jacques Goldman : Ah non ! C'est une chanson sur l'amour. Oui.
Géraldine Gauthier : Sur l'amour ?
Jean-Jacques Goldman : Oui. Sur une séparation amoureuse. Mais elle a été beaucoup prise sur une chanson sur la mort ! Et je sais pourquoi. C'est parce que je devais faire l'émission "Champs Elysées", à l'époque, début janvier ou début février 86 et, donc, je devais chanter "Je te donne" qui est une chanson gaie, enfin qui était la chanson de l'époque, et dix jours avant, Balavoine est mort. Et donc je ne me sentais pas de chanter cette chanson qui était… Et c'était une émission en directe. Donc j'ai annulé l'émission. Et… ensuite, en discutant avec les organisateurs, j'ai dit "Je ne peux pas chanter "Je te donne" mais, éventuellement, je peux chanter cette chanson-là, en fin d'émission, en changeant un peu le texte". Et, effectivement, le texte peut s'adapter à ça. Depuis ce jour-là, cette chanson-là porte cette connotation. Voilà.
Géraldine Gauthier : Et "Tu manques", c'est une chanson dont beaucoup connaissent pour qui elle est destinée et il y en a beaucoup d'autres qui ne savent pas. Donc j'aurais aimé savoir si…
Jean-Jacques Goldman : Peu importe ! Quelqu'un, effectivement, qui a disparu et qui m'était extrêmement cher. Voilà.
Géraldine Gauthier : D'accord. Il y en a qui pensent Sirima, d'autres votre papa…
Jean-Jacques Goldman : C'est l'un des deux… (silence gêné). Et c'est pas Sirima.
Géraldine Gauthier : Merci. Et, pour terminer, donc, puisqu'on vous réclame beaucoup… Quel artiste du moment appréciez-vous plus particulièrement ? Qu'écoutez-vous en ce moment ?
Jean-Jacques Goldman : Là, je vous dis… J'ai écouté le truc des "All Saints" que je trouve bien. Je trouve l'album de Clapton remarquable… Et dans les Français, il y a plein de trucs qui me plaisent. Ça me vient pas en tête mais… Voilà.
Géraldine Gauthier : Merci Jean-Jacques Goldman.
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