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Goldman: un grand frère au succès modeste
(Construire n° 18, 28 avril 1998)

Goldman: un grand frère au succès modeste
Construire n° 18, 28 avril 1998
http://www.construire.ch/sommaire.htm Patricia Brambilla

JJG revient, au singulier, pour une tournée intimiste dans l'esprit de son dernier album, «En passant». Portrait d'un flâneur professionnel.

Il n'aime pas les biographies. Le côté nom, prénom, photo, signe particulier, le ferait plutôt fuir. Comme si les identités confinées, figées sur papier cartonné, le mettaient à l'étroit. Jean-Jacques Goldman serait plutôt du genre silhouette floue, comme ces photos prises au vol, ces instantanés noir et blanc un peu tremblés. Il se faufile. Entre cent vies peut-être.

Et surtout entre les colonnes de voitures : sur sa moto, costume anthracite, c'est incognito qu'il aime traverser les rues de Paris. Un vrai clandestin de la vie, qui préfère nettement l'ombre douce aux rapides lumières.

Depuis toujours, Jean-Jacques Goldman refuse de faire la couverture des journaux. Il a même décliné une invitation d'Anne Sinclair à l'émission 7 sur 7, «parce que, confiait-il au magazine TV Hebdo, paraître dans un tel rendez-vous consiste à outrepasser mes compétences et mon importance».

Un peu falot, JJG ? Non, profondément humble, un vrai passe-muraille qui met son ego en sourdine pour mieux servir sa Gibson. Comme si, avant l'homme, il y avait la musique. Et que, plus importante que toutes les extravagances artistiques, il y avait d'abord la nécessité de dire. De se battre, guitare à la main, contre l'indifférence et la vanité des jours. De noyer la solitude de vivre sous l'abondance des notes.

Depuis vingt ans, ce chanteur, qui se dit volontiers de variétés, n'a pas cessé d'écrire et de composer. Né à Paris en 1951, études de sociologie, parcours sans accroc. Et puis, violon, piano, guitare. Et la musique entre amis. Pas vraiment envie de chanter, juste de composer pour les autres. Mais comme personne ne voulait de ses chansons, il s'est mis à les interpréter lui-même. Tant mieux.

Depuis le début, il aligne les tubes et, à l'insu d'une certaine presse, Goldman s'est taillé une solide audience. Les albums Rouge (1993) et Singulier (1996) ont tous deux dépassé le disque d'or en Suisse romande et le dernier né, En passant (distr. Sony Music), est déjà disque de platine plus de 50 000 exemplaires).

Les raisons du succès ? Une musique aux jaillissements sincères, sans excès de sophistication. Des mélodies simples, de celles que l'on retient. Mais ne comptez pas sur lui pour scander des paroles triomphalistes ou claironner des vérités cousues de fil blanc. C'est la nuance qui l'intrigue, c'est le doute qui le séduit. Parce qu'il sait l'éphémère, «les déroutes anciennes qui reviennent à pas de loup». Il sait les fêlures et les incertitudes qui cisaillent les vies.

Blues slaves ou rocks syncopés, autant de formes musicales pour cerner le sanglot. Et même s'il est plus enclin à l'esthétique de la tristesse qu'à l'apologie niaise de la joie de vivre, Jean-Jacques Goldman n'a rien d'ennuyeux. Parce que, paradoxalement, ses mots justes donnent du courage.

Voilà un «flâneur professionnel» qui sait s'arrêter sur les petites gens, croquer un instant, immortaliser une inconnue. Ce qu'il affectionne ? S'asseoir à une terrasse de café et guetter la vie autour de lui. Prendre des notes dans son cahier Clairefontaine. Des notes pour plus tard, quand il mettra des mots sur des musiques.

Après avoir écrit pour les autres, donné la gloire à Céline Dion en France, couronné Johnny Halliday et fait rayonner Florent Pagny, il pense à lui. Avec un album, "En passant", et une tournée solo. Voilà qui clôt sept ans de trio, avec Carole Fredericks et Michael Jones, et qui annonce une ère plus intimiste. En total contraste avec l'apocalyptique représentation de "Rouge" en 1994, qui avait rassemblé sur scène les quarante choristes de l'ex-armée soviétique.

Finies les heures flamboyantes, bienvenue aux heures pensives. On retrouvera donc sur scène ce témoin du quotidien en costume de simplicité. Ce sera le grand frère, celui qu'on croit connaître depuis toujours. A qui on dirait «tu» sans hésiter. Parce qu'il est de la famille. Celle du coeur, à défaut de celle du sang.

Deux ou trois choses que l'on sait de lui -----------------------------------------

Naissance: le 11 octobre 1951, à Paris.

Groupes qu'il a fondés: Taï Phong (1975 - 1980) et Fredericks-Goldman-Jones (1990 - 1997).

Disques clés:

«Non homologué» (1985) «Entre gris clair et gris foncé» (1987) «Rouge» (1993) «En passant» (1997)

Mégatubes:

«Il suffira d'un signe» «Encore un matin» «Envole-moi» «Quand la musique est bonne»

Aime : le foot, au point d'avoir divisé sa tournée en deux étapes, avec une pause au milieu... de manière à ne rater aucun match de la Coupe du monde de football.

Pseudonymes: quand il compose pour les autres, il se cache parfois sous les noms de Sam Brewsky ou O. Menor.


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