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Goldman, juste quelqu'un de bien
(Le Matin (Suisse))

Goldman, juste quelqu'un de bien
Le Matin (Suisse)
mardi 5 mai 1998 Mary-Claude Taillens

(Première page) Le Juste (photo) Malgré son succès, Jean-Jacques Goldman est resté lui-même : modeste et chaleureux. La musique rythme sa vie. Question confort, il a demandé de limiter les spectateurs lors de sa tournée romande les 8, 9 et 11 mai. Interview.

(Dernière page) Goldman, juste quelqu'un de bien [Photo de Claude Gassian, légendée "JJG, une superstar qui se soucie de son public avant de songer à faire salle comble"]

Celui pour qui la musique est bonne a une préoccupation première, le confort des spectateurs. Rencontre avec un bienheureux, simple et chaleureux.

Grenoble Mary-Claude Taillens

Devant la porte de sa loge, point de garde du corps musclé, prêt à rembarrer l'éventuel importun. Dans son entourage immédiat, personne pour faire barrage. Jean-Jacques Goldman, l'auteur de tous les succès, a sur rester simple, chaleureux, modeste et attentif. Attentif, avant tout, au confort de son public. Bien que ses concerts puissent battre tous les records d'influence, il a exigé, selon les dimensions de la salle, un nombre de places limité afin que tout un chacun soit à l'aise et profite pleinement d'un moment d'exception que l'interprète de "Sache que je", "Là- bas" ou "On ira" s'efforce de lui donner. Ainsi, l'Arena de Genève, le 8 mai prochain, n'accueillera "que" 4 500 personnes. Il en sera de même à Neuchâtel, le 9, et à Malley-Lausanne, le 11. Faut-il le préciser ? Les trois dates de Suisse romande affichent complet. Mais une date supplémentaire est déjà agendée au... 26 novembre, également, à l'Arena de Genève. La location est ouverte depuis vendredi dernier. A une demi-heure d'entrer en scène, cet homme d'exception accorde bien volontiers une interview, en toute simplicité.

Mary-Claude Taillens : Vous avez signé quelques uns des plus grands succès de la chanson française, vous écrivez pour les plus grands. Vous déclarez pourtant que vos chansons ne font que rassembler des choses qui traînent...

Jean-Jacques Goldman : C'est vrai. Ce que j'écris peut venir d'un article de journal ou d'un livre, voire d'une rencontre, aussi fugitive soit-elle. Jamais je ne me suis levé un matin en me disant : "Tiens, je vais prendre cette route-là pour que naisse une chanson".

Mary-Claude Taillens : Serait-ce que tout événement, aussi minime soit-il, est bon ?

Jean-Jacques Goldman : Je le pense. C'est particulièrement vrai des moments inattendus, d'un événement a priori sans importance, mais qui, tout à coup, vous touche. Par exemple, ce brouhaha que l'on entend, là, juste à côté (ndlr : 3 500 personnes scandant "Jean-Jacques, Jean-Jacques").

Mary-Claude Taillens : Que ressentez-vous en entendant ces appels ?

Jean-Jacques Goldman : J'y suis habitué. Je ne l'entends sans doute pas de la même façon, mais cela m'impressionne encore.

Mary-Claude Taillens : En écoutant "En passant", votre dernier album, on se prend à penser que c'est celui du temps qui passe. Êtes-vous habité par peur de vieillir ?

Jean-Jacques Goldman : La peur, non, la conscience, oui... A 20 ans, le temps qui passe est absolument abstrait et virtuel. A 45, cela devient quelque chose de palpable. Mais je me rassure en pensant que je subis le sort de milliards d'autres gens. Je m'efforce d'être capable d'avoir le même destin que Mme et M. Tout-le-Monde.

Mary-Claude Taillens : Tout de même, Mme et M. Tout-le-Monde n'entendent pas chaque soir des milliers de personnes qui les appellent par leur prénom.

Jean-Jacques Goldman : Chacun a sa tâche. Certes, je vis quelque chose d'exceptionnel dans le sens que j'exerce un métier qui me passionne et qui me procure beaucoup de joie et de plaisir. Mais, si j'étais boulanger, je vivrais avec la même intensité si mon pain était bon et que ce geste tout simple rende les gens de mon quartier heureux. Il ne faut pas oublier que tout succès est éphémère et peut disparaître avec la mode.

Mary-Claude Taillens : Dans "Juste quelques hommes", vous terminez en insistant sur "quelques hommes justes". Vous en connaissez ?

Jean-Jacques Goldman : Il y en a à tous les coins de rue. Malheureusement, dans les journaux et à la télévision, on parle plus souvent d'un pédophile qui s'évade que d'un juste. Je rencontre chaque jour des hommes qui accomplissent les tâches qu'ils se sont données, ceux-là sont des hommes de bien. Ils traversent leur temps, avec enthousiasme et droiture. Au cours du spectacle, j'évoque un instituteur que personne ne connaît et qui est un homme juste.

(encart en fin d'article)

"En passant" par JJG

Les flonflons des Choeurs de l'Armée Rouge sont bien loin. Jean-Jacques Goldman est revenu, sans vraiment l'avoir abandonnée, à une formule plus acoustique. Il arrive tout seul avec sa guitare et s'adresse à son public. Un public à l'aise, puisque Goldman, soucieux avant tout de son confort, a fixé un nombre maximal de places vendues. Et, n'en déplaise à son producteur, pas question de dépassement. On apprécierait que d'autres suivent son exemple. Un concert s'apprécie mieux quand il y a possibilité de se déplacer et de respirer.

Mais revenons à JJG et à sa solitude d'homme de scène exceptionnel. Seul, il ne le reste guère, car immédiatement quelques milliers de voix l'accompagnent. Toute la salle connaît les paroles, chante juste. JJG est ensuite rejoint par Michael Jones, compagnon inséparable qu'un album solo n'a pas réussi à accompagner, et c'est tant mieux. Les autres musiciens arrivent tantôt d'un côté de la scène, tantôt du dessous en un ballet parfaitement synchronisé. La magie ne tarde pas à opérer et le plus réfractaire - mais y en a-t-il un dans la salle ? repartira avec dans le coeur comme une impression d'avoir rêvé tout éveillé. A signaler encore, en avant-programme, un bonhomme plus que sympathique, qui, à sa manière, chauffe les spectateurs. Il ne parle pas, il ne chante pas, mais il séduit. Surprises, surprises !


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