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"Traffic"
(Radio Suisse Romande - Première)

"Traffic"
Radio Suisse Romande - Première
11 mai 1998 Cécile Schmidt

Cécile Schmidt : Comment se passe votre vie au quotidien ? Parce que bon, vous êtes un chanteur célèbre, vous vendez énormément de disques ; est-ce que vous êtes plutôt dans une tour d’ivoire, un petit peu en retrait ou est-ce que vous vivez finalement comme tout le monde, vous descendez dans la rue, vous faites vos courses, vous partez en vacances, comment ça se passe ?

Jean-Jacques Goldman : Ben, heu... d’abord je suis pas si célèbre que ça, en particulier à l’étranger, là, je suis entièrement tranquille. Et en France, j’habite à Paris, qui est une ville extrêmement anonyme ; c’est-à- dire que vous pouvez croiser des gens dans la rue, qui vous reconnaissent, mais ils sont extrêmement blasés, donc ils disent "tiens, untel", et voilà ; et une fois que vous êtes habitué dans votre quartier, en général, vous passez anonymement.

Cécile Schmidt : Vous n’avez jamais souffert de ne pas pouvoir aller à certains endroits ?

Jean-Jacques Goldman : Ben d’abord, je suis pas un grand sorteur, euh, je sais pas si ça se dit sorteur, donc c’est un néologisme d’aujourd’hui (il rit)... Je suis souvent enfermé chez moi, donc je souffre pas tellement de ça. Quand je me promène, c’est en général en moto donc j’ai un casque, donc je dis pas qu’il n’y a pas certains moments dans des trains, ou en allant voir les concerts des autres... Il faut prendre quelques précautions, pas forcément rentrer une demi-heure heure avant... Voilà. Mais en gros, je n’ai pas de gros problèmes.

SACHE QUE JE

Cécile Schmidt : votre dernier album, il sonne d’une façon très personnelle, en tout as, j’ai l’impression que vous avez avancé pour pouvoir vous livrer un petit peu plus, déjà au niveau des arrangements, des mélodies... On a l’impression que c’est plus fin, plus ciblé, que ça sonne presque comme quelque chose qui vous correspond cette fois à 100 %, en tout cas au niveau de votre histoire. Vous êtes d’accord avec moi ou pas ?

Jean-Jacques Goldman : Euh... Je me rends pas compte de ça. Chaque fois qu’on fait un album, on fait l’album qu’on doit faire. Je me pose pas des questions si c’est de telle direction ou telle direction. J’ai fais Rouge, c’est parce que j’ai composé 12 chansons qui étaient dans cet esprit là. J’ai fais Entre Gris Clair et Gris Foncé, c’est parcque j’étais dans cet état d’esprit. Quand on compose des chansons, sauf quand on compose pour les autres ; quand je compose pour moi j’ai pas d’a priori, je fais des chansons qui me plaisent, qui semblent me correspondre, et puis à la fin,on leur trouve peut-être une analogie, peut-être un point commun, qui sont en fait les 3 années qu’elles ont traversé. Voilà.

Cécile Schmidt : Mais c’est pas voulu au début?

Jean-Jacques Goldman : Non.

Cécile Schmidt : Y’a pas une idée concept, par exemple ou vous dites je vais développer telle ou telle idée ou telle façon de jouer ou d’aborder la musique ?

Jean-Jacques Goldman : Non...non non non, ça vient naturellement en général, lorsqu’on a une envie. Je me rappelle de Maxime Leforestier qui était vraiment LE guitariste acoustique, toutes ses chansons étaient basées autour de la guitare acoustique, puis un jour il a rencontré le synthé, ça a été pour lui une grande découverte puis surtout un grand centre d’intérêt ; il a fait un album entier au synthétiseur parce que c’était son environnement à ce moment là. Voilà.

Cécile Schmidt : Et vous, il vous arrive d’expérimenter certaines choses, de vous amuser, j’imagine que vous devez avoir votre propre studio.

Jean-Jacques Goldman : J’ai un home studio extrêmement simple que n’importe quel musicien peut avoir, et je suis pas un grand expérimenteur non plus... expérimentateur, expérimentiste, expérimen... enfin bon, je n’expérimente pas des masses, je reste très classique dans ma façon de faire.

QUAND LA MUSIQUE EST BONNE

Cécile Schmidt : En revanche, est-ce que vous êtes à l’écoute des nouvelles tendances, des nouvelles technologies, est-ce que vous allez les découvrir, est-ce que vous écoutez des albums des musiques actuelles, des musiques électroniques, est-ce que vous ouvrez les oreilles, comme ça, aux alentours ?

Jean-Jacques Goldman : Mais forcément, ne serait-ce qu’en écoutant la radio, ne serait-ce qu’en se promenant, ne serait-ce qu'en allant dans un restaurant, il y a de la musique qui passe et consciemment ou inconsciemment on est forcément influencé par ces nouvelles rythmiques, même si ça s’entend pas très précisément.

Cécile Schmidt : Est-ce que parfois, vous partez à la rencontre de certains artistes, c’est à dire est-ce que il y a des fois où vous vous dites tiens, ce musicien-là, ce chanteur ou ce guitariste, qu’il soit français ou étranger, est-ce que vous essayez parfois de rencontrer telle ou telle personne ?

Jean-Jacques Goldman : Oui... oui oui, oui oui. Oui, ça m’arrive, oui

Cécile Schmidt : Qui par exemple récemment vous aviez envie de voir ?

Jean-Jacques Goldman : Ça va vous paraitre une lapalissade mais il y avait 6 ans, 5-6 ans, une chanteuse qui me bouleversait, que personne ne connaissait ou pas grand monde et qui s’appelait Céline Dion et j’ai demandé à la rencontrer. Il y a un chanteur-guitariste que j’ai rencontré il y a une dizaine d’années, que je trouve extrêmement talentueux, qui s’appelle Gildas Arzel et je les solicite pour travailler avec eux ou pour qu’ils travaillent avec moi.

Cécile Schmidt : Est-ce que, justement, lorsque vous allez composer pour d’autres artistes, là vous me citez deux cas où c’est vous qui allez à la rencontre des gens, mais est-ce qu’il vous arrive qu’on vous passe commande et comment vous réagissez dans ces cas là ?

Jean-Jacques Goldman : Ces deux cas sont les seuls où j’ai sollicité, dans les autres cas, en général, ce sont des sollicitations, donc des rencontres que je fais au cours d’une émission ou au cours d’un...(il hésite) ou en les croisant dans un couloir ou tout ça ; ou par des amis communs et puis là ils me sollicitent.

Cécile Schmidt : Est-ce qu’il faut se mettre en condition pour composer pour justement une personne qu’on vous présente. On vous dit, ben voilà, elle chante mal... Est-ce qu’il faut apprendre à la connaitre ou bien est- ce que vous allez peur-être lui donner des chansons que vous aviez faites pour vous ou comment ça se passe ?

Jean-Jacques Goldman : Non, c’est toujours des chansons spécialement pour cette personne, il faut que je trouve l’idée, il faut que je trouve l’angle, que j’aie l’impression d’être utile. Voilà... de pouvoir lui apporter quelque chose éventuellement.

BONNE IDEE

Cécile Schmidt : Vous avez d’autres projets ? Bon, j’imagine que là, la tournée avant tout ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, la tournée prend beaucoup de temps, j’ai quelques projets mais qui n’ont rien d’original, qui sont simplement des artistes avec qui j’ai déjà travaillé et avec lesquels je vais continuer.

Cécile Schmidt : Encore une chose. A part la musique, vous avez d’autres centres d’intérêt ? Est-ce qu’il y a des choses qui vous passionnent, qui vous intéressent ?

Jean-Jacques Goldman : Mais énormément, énormément. Ne serait-ce que lire un journal tous les jours, écouter les informations, ne serait-ce que...(il réfléchit) aller jouer au tennis, faire du ski. La vie en général m’intéresse énormément.

Cécile Schmidt : Donc vous n’êtes pas toute la journée à penser musique, à en faire ou à en composer ?

Jean-Jacques Goldman : Non... non non

Cécile Schmidt : Et vous n’avez pas non plus de plan préétabli en vous disant tous les tant d’années, je sors un album, je fais ci je fais ça ; un plan de carrière tout tracé ?

Jean-Jacques Goldman : Non, non non. Mais ça, c’est un peu un luxe ; j’avais des échéances au début parce que c’étaient des échéances professionnelles, il fallait que je sorte un album à telle période. En plus, il y a un rapport de force avec la maison de disques qui est ce qu’il est au début. Et puis je devais faire beaucoup de promotion. Et puis arrive un moment, au bout de quelques années où il n’y a pas que des désavantages de vieillir. On a aussi plus de facilité et c’est vrai que je fais en fonction de mes envies.

Cécile Schmidt : En regardant en arrière, il y a des choses que vous regrettez d’avoir faites, au niveau professionnel, au niveau musical, des choses que vous reniez même, entre guillemets ?

Jean-Jacques Goldman : Moi je pense qu’il y a jamais de choses entièrement positives ou entièrement négatives. C’est un peu désespérant comme vision, mais c’est un peu entre gris clair et gris foncé, entre guillemets. Par exemple, le fait que j’ai commencé assez tard, que je regrette un peu ; je me dis aussi que c’est dans cette attente que j’ai probablement puisé des choses qui m’aident beaucoup maintenant, don voilà. Hallyday, il a commencé à 16 ans. A 16 ans, c’était une star, c’est très bien, il a gagné du temps, je pense qu’il en a perdu aussi. Donc c’est pas forcément très très bien d’être ne superstar à 16 ans non plus. Donc ça donne une autre vision de l’existence. Donc voilà, c’est comme ça. Bon c’est ainsi et voilà; tant pis ou tant mieux.

Cécile Schmidt : Et bien je vous remercie beaucoup Jean-Jacques Goldman.

Jean-Jacques Goldman : Mais merci à vous

ON IRA


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