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Goldman, entre charme et réserve
(La Voix Du Nord )

Goldman, entre charme et réserve
La Voix Du Nord
17 mai 1998 Virginie Carton

[Annonce en première page]

Goldman, entre charme et réserve

[commentaires]

Jean et tee-shirt, un chanteur décontracté et proche de son public. Mais discret dans la vie : "Moins on parle de moi et mieux je me porte".

Humilité ou timidité ?

[Article]

[titre] Goldman, entre charme et réserve

[sous-titre] Rencontre avec un chanteur pas bavard avant son concert lillois

[article]

Il joue au ping-pong avant ses concerts (enfin pas cette fois : On n'a pas acheté de table") et fait une partie de scrabble après ("juste après manger. Souvent jusque quatre heures du matin"). Il a 46 ans, trois grands enfants de 22, 18 et 13 ans, et "pas de femme". Jean-Jacques Goldman, jean et tee-shirt noirs, très mince, n'est pas quelqu'un d'expansif. Il se montre néanmoins (il n'aime pas ce mot, néanmoins) assez ouvert et sympa. Accepte les interviews, même s'il confie avec une certaine timidité : Moins on parle de moi et mieux je me porte."

L'humilité, certainement l'une des clés de son succès, mais aussi son grand professionnalisme. Il ne conçoit pas de bâcler le moindre détail de ses spectacles, jusqu'à la qualité exceptionnelle de ses tickets d'entrée : Ça doit vous coûter très cher ?", "On gagne bien assez comme ça et puis je trouve ça plus marrant." Pas question non plus de travailler uniquement en solo. Et autour du dîner d'après concert, il remarque en s'adressant à ceux qui l'entourent : Il n'est pas une chanson à laquelle vous n'ayez pas apporté une note personnelle", ce qui semble le réjouir.

"Abruti" après chaque concert, Jean-Jacques est, indubitablement, quelqu'un qui respecte ceux qui l'aiment, quelqu'un qui sait donner.

[photo avec le titre suivant]

(Une heure avant d'entrer en scène, J.-J. n'est pas loquace mais sympa.)

[interview]

[titre] Quelques questions avant la scène

Virginie Carton : J'ai un quart d'heure pour vous poser toutes mes questions sur vous...

Jean-Jacques Goldman : Ah bon ?

Virginie Carton : Ce sont les consignes que nous avons reçues : vous devez vous habiller, vous concentrer...

Jean-Jacques Goldman : M'habiller ? (sourire) Je vous le dis tout de suite, j'y vais comme ça ! Je change juste de tee-shirt.

Virginie Carton : Vous donnez quatre concerts ici, à Lille, près de trente mille personnes vont venir vous voir dans cet endroit en l'espace de six mois, que ressentez-vous par rapport à ce phénomène ?

Jean-Jacques Goldman : Je ne peux pas répondre.

Virginie Carton : On m'avait prévenue que vous n'étiez pas loquace...(sourire)

Jean-Jacques Goldman : On ne peut pas répondre à cette question.

Virginie Carton : Bon, je la pose autrement : est-ce que vous vous habituez au succès ?

Jean-Jacques Goldman : On ne peut jamais s'habituer à ça.

Virginie Carton : Tout ce que vous faites, marche. Comment faites-vous ?

Jean-Jacques Goldman : Non, tout ce que je fais ne marche pas. Mais on ne parle pas des choses qui ne marchent pas. J'ai fait une musique de film et puis une chanson pour Charlebois qui n'a pas marché.

Virginie Carton : Comment gérez-vous la célébrité ?

Jean-Jacques Goldman : Ma relation avec le public est très respectueuse. Quand je me promène à Paris, par exemple, les gens ne m'accostent pas facilement.

Virginie Carton : Vos chansons parlent souvent d'amour et en même temps de séparation et de solitude.

Jean-Jacques Goldman : Il y a souvent des départs dans les histoires d'amour, non ? Beaucoup de route...

Virginie Carton : Chaque chanson vous rappelle un souvenir de votre vie ?

Jean-Jacques Goldman : Un état d'esprit.

Virginie Carton : Les artistes pour lesquels vous travaillez, vous les choisissez comment ?

Jean-Jacques Goldman : Les femmes ?

Virginie Carton : Ce sont des femmes qui ont une voix. C'est d'abord la voix qui vous intéresse ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, la voix, que la voix. (sourire)

Virginie Carton : Vous ne vieillissez pas...

Jean-Jacques Goldman : Il y a des liftings, de la chirurgie esthétique...

Virginie Carton : Ça ne se voit pas (sourire). Vous commencez à porter des costumes...

Jean-Jacques Goldman : J'en ai porté une fois, aux Victoires de la musique, parce que j'étais entre Hallyday et Obispo qui étaient tous les deux en costume, mais je n'en porte pas d'habitude. Mais si nous allons à un enterrement ensemble, je porterai un costume.

Virginie Carton : Au début de votre carrière, on lisait dans les journaux de fans que votre femme s'appelait Catherine.

Jean-Jacques Goldman : Je n'ai pas de femme.

Virginie Carton : Comment vous définiriez-vous, en quelques mots ?

Jean-Jacques Goldman : Veinard.


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