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Jean-Jacques Goldman, le retour du grand frère
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Jean-Jacques Goldman, le retour du grand frère
La Libre Belgique, le 22 mai 1998
Dominique SIMONET
Retranscription de Catherine Liaeter
Trois fois en mai à partir de ce soir, trois autres en octobre, toujours à Forest-National : pas de doute, l'aura de Jijigé est intacte et la Goldmania en marche
Qu'il y ait un mystère Goldman, c'est à n'en pas douter. A l'aube série de six concerts à Forest-National, on est en droit de se demander comment la star francophone des années 80, à laquelle était soi-disant attachée une génération, parvient à renouveler son auditoire sans faire fuir les fidèles de la première heure.
Oh, il a bien sa réponse, qu'il nous confiait à la sortie de son album "En passant", à la rentrée 97 : "Cet attachement est surtout lié au fait que je ne me pose ni en exemple, ni en donneur de leçons". Léger sourire au coin des lèvres, le regard aussi perçant que perdu sur la ligne bleue des Vosges, celui que tant de gens aimeraient avoir comme pote ou comme frérot voit clair et pénètre, en les partageant, au coeur des préoccupations non pas d'une génération, mais de l'humanité.
Ce qui l'amène bien au-delà du positivisme niais dont on l'affublait - et son passé boy-scout n'arrangeait rien à l'affaire. Sorti de l'expérience Taï Phong (cf. "Sister Jane' en 1975), ce fils d'immigrant juif polonais, né à Paris en 1951, ne rêvait que de faire partie de la société, de s'intégrer comme on rabâche aujourd'hui. Et les sentiments de doute ou de passion, et les valeurs humanistes ou généreuses qu'il défend de trancher avec le nihilisme ambiant, début des années 80.
Ces valeurs tranchent toujours aujourd'hui, mais avec une forme de désespoir lié au sentiment de désappropriation que peut ressentir chaque petite goutte d'humanité face aux globalisations et autres mondialisations. Dans un cas, comme dans l'autre, la réponse goldmanienne est : ta richesse est en toi, à toi de la faire s'épanouir parmi les frères humains qui avec toi vivent.
Car, selon Jijigé, l'épanouissement personnel ne se réalise que dans une grande fraternité, jusque dans la mort: "Les grands mausolées (sont plus pathétiques que les croix sans nom. J'aimerais presque être enterré dans une fosse commune".
******************* PAR ICI LES TOMATES *******************
Pour peu que l'on sache, chez Jean-Jacques Goldman, les mots et l'attitude coïncident. L'anti-héros de la chanson est aussi un anti-hypocrite, ce qui, dans le business du show, ne lui vaut pas que des amis. Et s'il a souffert des tirs concentrés de tomates médiatiques, l'espèce d'unanimité dont il bénéficie aujourd'hui le gêne tout autant aux entournures.
Pourtant, rien ne semble devoir arrêter le succès de cet homme à la plume d'or. Quand il n'est pas là pour occuper le paysage musical, d'autres - Johnny Hallyday, Patricia Kaas, Florent Pagny, Céline Dion, Khaled - s'en chargent pour lui et même, de plus en plus souvent, le reprennent à toutes les sauces, comme Mel Groove le fit talentueusement avec "Pas toi".
Et quand il réapparaît sur la pointe des pieds, presque 'En passant", fin août 97, le public lui saute au cou, qui l'ovationnera à partir de ce soir à Forest-National, sur l'air de "On ira".
Ne lui en déplaise, la Goldmania n'en est pas à sa coda.
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Concerts des 22, 23, 24 mai et 8, 9 octobre complets. Restent des places pour le 10 octobre. Albums chez Sony Music.
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