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Le sans-faute de Goldman
(La Libre Belgique, le 25 mai 1998)

Le sans-faute de Goldman
La Libre Belgique, le 25 mai 1998
Etienne Tordoir
Retranscription de Catherine Liaeter

Le chanteur est passé par ici, il repassera au même endroit dans quelques mois pour un spectacle proche de la perfection

A un moment de leur carrière, tous les artistes connaissent un passage à vide. Jean-Jacques Goldman, lui, transcende. En offrant sa plume à la vieille garde (Johnny Hallyday) et aux Algériens de France (Khaled), en associant ses comparses (Michael Jones & Carole Fredericks) à son propre nom, en investissant toute son énergie dans les "Restos du coeur" de Coluche, il dépasse largement son rôle de chanteur.

Sans jamais devenir un simple porte-drapeau, il séduit les enfants, les adolescents ainsi que leurs parents. Vendredi dernier, devant une salle forestoise acquise à sa cause, il a certes utilisé quelques ficelles du métier mais a surtout séduit par une sincérité et un humour omniprésents. Renonçant aux premières parties traditionnelles, le chanteur confie le rôle de "chauffeur de salle" à un cameraman et à une musique aux relents "technoïdes". Sur le même schéma que "La fureur", l'émission d'Arthur sur TF1, il sort quelques visages du public de l'anonymat en utilisant le prétexte d'un concours de grimaces (si !), d'un prétendu anniversaire (si, si !) ou d'une veillée de Noël imaginaire (de plus en plus fort !). Avant de passer aux choses sérieuses, le public est même invité à reprendre "Alexandrie, Alexandra" de Cloclo pour une prétendue fête nationale égyptienne...

*************** SANS TEMPS MORT ***************

Ensuite, seul à la guitare acoustique, Goldman nous offre une leçon de crescendo. En passant naturellement du rire (celui qui fait mal aux zygomatiques) aux larmes (des vraies qui mouillent les joues), le chanteur nous guide dans le labyrinthe de sa carrière.

Exhumant tantôt une "vieillerie du premier album" et s'excusant, en clin d'oeil, "d'avoir eu aussi peu d'idées" pour ce spectacle, il retrouve devant 8 000 spectateurs la même proximité magique de sa dernière tournée atypique qui le mena du club de jazz parisien New Morning à la salle omnisports de Jodoigne.

Acoustique et électrique, accents tziganes et Cajuns, soupirs discrets et choeurs fignolés, tous les genres musicaux s'emmêlent inextricablement et se mettent au service de textes magnifiques, de refrains à la fois populaires et intelligents.

Pendant deux heures et quart, Goldman nous offre des versions remaniées de ses classiques, de "La vie par procuration" à 'Quand la musique est bonne". Il s'attarde aussi longuement sur les titres de "En passant". La fragilité de "Quand tu danses" et la tendresse de "Nos mains", mis en image par des dessins d'enfants, prennent une dimension nouvelle.

Il tergiverse magnifiquement entre blues décharné du Bayou de Louisiane et foisonnement électrique à faire rougir ZZ Top. Il empoigne un violon, comme à la soirée des "Restos" au Zénith et envoie un pied-de-nez hilarant aux "boys bands" qui dénaturent son répertoire (haro sur Worlds Apart !). Pour "Là-bas", il initie même un karaoké en offrant le rôle de la chanteuse beur Sirima au public. Frissons garantis. Il nous prouve enfin qu'une fois gommée l'horripilante interprétation technique de Céline Dion, "Pour que tu m'aimes encore" devient une vraie chanson d'amour, sensible et sans trémolos excessifs...

Une fois encore, sans jamais grossir le trait, Jean-Jacques Goldman repousse les frontières de la perfection. Un spectacle qui laisse simplement sans voix...


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