Goldman - Dion, retrouvailles
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Goldman - Dion, retrouvailles
VSD n° 1097, 3 septembre 1998
Marie-Stéphane Lohner
Retranscription de Céline Vallet
Face au mur blanc de la pièce insonorisée, Céline Dion danse et saute en agitant les bras au fur et à mesure que la musique cogne dans sa tête. En rythme, sa queue de cheval fouette ses épaules de plus en plus vite et de plus en plus fort. C'est le moment choisi par Jean-Jacques Goldman pour entrer à son tour dans le studio. On s'étreint, on s'embrasse, c'est "tellement le fun" de travailler ensemble ! Superstitieuse, Céline est ravie de retrouver le lieu qui a vu naître leur premier album "D'eux", qui s'est vendu en France à quatre millions d'exemplaires. Puis comme un sportif de haut niveau qui s'étire et chauffe ses muscles, elle assouplit sa voix en une longue série de vocalises. Une heure plus tard, elle s'arrête. Elle a faim et veut manger des pâtes : "Bolognaise, mon chéri !" Chéri, c'est René Angelil, son imprésario de mari, qui, en compagnie d'une des soeurs de Céline, se tient discrètement derrière la console de l'ingénieur du son. A côté d'eux, empruntés et serrés les uns contre les autres, les membres du staff de Sony France - Angleterre - Canada - Etats-Unis. Il est 22 h 30 lorsque commence l'enregistrement. Jean-Jacques s'approche de Céline et lui fredonne les premières mesures de "Zora sourit". Premier essai, première grimace. Un peu trop de basses et pas assez d'aigus. La balance... Bon, il faut recommencer. Sur cette nouvelle console, Umberto Gatica, l'ingénieur du son de Céline tâtonne. Il ne connaît pas encore bien la machine. Frémissements d'impatience dans l'équipe de Sony et inquiétude sur le visage de René. Pour détendre l'atmosphère, Céline imite la voix des camionneurs canadiens en train de commander une "grosse molle" (une bière Molson). Le malaise est passé. Le travail reprend. Cette fois, c'est la bonne. Dans la lumière tamisée, René essuie une larme.
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