Céline… en douceur
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Céline… en douceur
Le Nouvelliste (Trois-Rivières), 5 septembre 1998
Roland Paillé
Retranscription de Monique Hudlot
Son nouveau disque "S'il suffisait d'aimer" arrive mardi dans les magasins.
Ça y est. Le nouveau disque de Céline est arrivé. En français. Dans la langue de Molière, il suit "D'eux", du réalisateur Jean-Jacques Goldman. C'est d'ailleurs lui qui signe le p'tit nouveau, "S'il suffisait d'aimer".
Ce qui surprend à la première audition, c'est qu'il est tout en douceur. Sauf une plage ("Dans un autre monde"), ce CD est relativement doux. Tantôt en ballade, tantôt blues ou encore gospel, ces douze nouvelles chansons constituent un disque gentiment pop.
Tout au long de ce disque, on reconnaît la plume musicale de Goldman. Quant à la chanteuse, sa voix est claire et limpide. Ce qui est bien, c'est qu'on ne rencontre pas d'envolées vocales spectaculaires à la Whitney Houston. Comme de la poudre… aux oreilles. Comme les Américains aiment tant et comme la chanteuse avait commencé à faire il y a quelques albums. Les artifices ont laissé leur place à une voix plus expressive et à la qualité de l'exécution artistique. Et c'est tant mieux ainsi. Par contre, la prononciation n'est pas toujours adéquate. Ça semble parfois être dû au débit des mots - ça se bouscule -, d'où les syllabes escamotées. Dans cette situation, le livret devient un outil fort utile.
On note que Goldman a encore une fois très bien saisi les possibilités de l'instrument pour lequel il devait composer. La chimie entre son écriture et la voix est remarquable : les deux ne font qu'un. Et cette combinaison gagnante est fort bien complétée par les arrangements d'Erick Benzi, qui s'est fait remarquer en réalisant le disque "Au nom de la lune", de l'Indonésienne Anggun.
D'ailleurs, il n'est pas le seul collaborateur d'Anggun à se retrouver sur "S'il suffisait d'aimer". C'est aussi le cas du guitariste Gildas Arzel, du bassiste Yannick Hardoin et même de l'assistant (ingénieur du son) Nicolas Duport. En plus, on a eu recours au même studio, le studio Méga à Paris, pour l'enregistrement et le mixage des deux disques en question.
On soulignera aussi que, même si ce disque a été capté à Londres, Paris et Los Angeles, le Québec est bien présent, comme en fait foi la chanson "On ne change pas", qui a un côté autobiographique. On peut y entendre : "Une petite fille maigre marche à Charlemagne, inquiète et me parle tout bas". Où donc est née Céline ? Bien sûr, à Charlemagne.
Dernier point mais non le moindre, le livret est très clair au point de vue esthétique et il reproduit les textes des chansons dans un caractère très lisible. Il faut le souligner quand c'est le cas, car trop souvent, la lecture de ces livrets nécessite un microscope. Hélas !
Finalement, que ceux qui en ont contre la domination de Céline Dion et le monopole de l'attention qu'elle exerce s'arment de patience puisque ce nouvel album sera suivi, cet automne, par un disque de Noël. Dernier potin : elle a dû abandonner sa longue tignasse à cause des deux heures de préparation que cela nécessite avant chaque spectacle et du poids à supporter.
Le disque arrive dans les magasins ce mardi 8 septembre.
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