Une Céline en or
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Une Céline en or
Le Droit, 12 septembre 1998
Michel Defoy
Retranscription de Monique Hudlot
La superdiva n'est jamais aussi à l'aise qu'aux côtés d'un Goldman. Céline Dion, "S'il suffisait d'aimer" (Sony Musique)
Jean-Jacques Goldman est la meilleure chose qui soit arrivée à Céline Dion depuis le début de sa carrière internationale.
Tout occupée à conquérir les États-Unis (et le monde, donc), la superdiva s'était mise à négliger sa première voix pour se compromettre dans d'insipides entreprises anglophones (du genre "Let's Talk About Love").
Arriva alors Goldman, troubadour français valant son pesant d'or, pour offrir à la star une poignée de riches chansons, toutes pépites nettoyées de leur gangue et n'attendant que d'êtres cueillies.
On connaît la suite : Céline a extrait de ce lot gagnant son meilleur album ("D'eux"), écoulé à quelques millions d'exemplaires, du rarement vu en zone francophone.
Trois ans plus tard, le duo remet ça : "S'il suffisait d'aimer" revisite le filon qu'on avait eu le bon sens de ne pas épuiser la fois précédente.
Goldman, en bon prospecteur, y avait laissé quelques tubes dorés ("On ne change pas", "En attendant ses pas").
Ailleurs, on remarque peut-être un peu de pyrite de cuivre ("L'abandon", "Je chanterai"), scories oubliées au tamis, mais il y a dans l'ensemble assez de carats dans cette production pour qu'on puisse en parler comme d'un futur disque d'or.
Dans les faits, jamais Céline n'a eu aussi bonne mine (sauf peut-être à l'époque Plamondon) et on espère que "S'il suffisait d'aimer" n'est pas qu'une étape sur la trajectoire (ascendante) de la vedette.
Car il y a ici, sans aucun doute, un sacré gisement à exploiter.
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