Céline dans l'univers Goldman
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Céline dans l'univers Goldman
Progrès-dimanche, 13 septembre 1998
Christiane Laforge
Retranscription de Monique Hudlot
Le dernier album de Céline Dion est surtout celui de Jean-Jacques Goldman. Les textes, la musique, la réalisation, tout est de lui. La voix de Céline devient un instrument qui s'ajoute aux autres dans le reflet de l'univers du compositeur et de l'auteur.
"S'il suffisait d'aimer" est une succession de chansons interprétées d'une voix souvent feutrée. Tout est bien fait, bien poli. Le jeu des musiciens, l'interprétation, la présentation, la progression. Il manque pourtant l'essentiel à cette machine impeccable : une âme.
À la première audition de ce disque, on se surprend à tendre l'oreille, non par séduction mais pour comprendre les mots. À la quatrième écoute, à moins de lire les textes en même temps qu'on les entend, on ne saisit pas ce qui est dit. La diction fait terriblement défaut à l'interprète. Trop de syllabes escamotées, des articles muets, surtout quand ils commencent par "l".
On a l'impression que le travail a été ardu et que la chanteuse demeure étrangère aux mots qu'elle chante. Curieuse prémonition que la photographie de la pochette, où le visage de la vedette illustre un infini ennui.
À souligner, cependant, l'écriture de Goldman, surtout pour la force évocatrice de "Zora sourit" signée de J.J.Goldman/J.Kapler.
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