Au bout des rêves de Caroline
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Au bout des rêves de Caroline
Entre variété et chanson française
Magazine des arts et du divertissement Le Soir (Belgique), le 4 novembre 1998
Le "showbiz" est bien souvent prometteur de cruelles déconvenues. Pour Caroline Jokris, dont le second album, "Sans détours", vient de voir le jour, l'aventure se transforme peu à peu en conte de fées. Un conte de fées où le Prince Charmant aurait pour nom Jean-Jacques Goldman...
La jeune Bruxelloise est précoce, s'intéresse à la danse, au solfège et écrit très tôt ses premières chansons, inspirée par quelques incontournables de la variété française, tout en expliquant à ses parents dubitatifs que c'est actrice qu'elle veut devenir. A 11 ans, elle assiste à un concert de Jean-Jacques Goldman dont de nombreux posters tapissaient déjà sa chambre de petite fille: J'étais à Forest-National, et j'ai eu une sorte de déclic. Je me suis dit que c'est "ça" que j'allais faire.
De rencontres en rencontres, elle enregistre un premier disque, dédié comme il se doit "à celui". Tout me plaît chez lui : sa musique, ses textes et la manière dont il a géré sa carrière. C'est vrai qu'il porte bien son nom puisque tout ce qu'il touche semble se transformer en or. Je ne l'ai rencontré que très furtivement, sans avoir vraiment eu l'occasion de lui parler.
Plutôt timide, elle avoue préférer attendre qu'un artiste qu'elle apprécie vienne vers elle plutôt que de sauter à son cou en lui assurant aimer tout ce qu'il fait ! Loin d'être une fan "hystérique", Caroline ne perd pas espoir de rencontrer un jour son idole :
Je suis certaine qu'il a reçu mon premier album, sans savoir s'il l'a écouté. Pourtant, le titre du disque qu'il a écrit pour Céline Dion, "Pour que tu m'aimes encore", rappelle étrangement celui d'une de mes chansons qu'on pouvait y trouver "Puisque tu m'aimes encore". Je me suis toujours demandé s'il s'en était inspiré. Je pourrai peut-être un jour lui poser la question...
En attendant, la liste des chouchous de la demoiselle a eu le temps de s'étoffer. Et son expérience de la scène de grandir : en quatre ans, elle est ainsi montée près de 400 fois sur les planches, toute seule ou en avant-programme d'autres artistes parmi lesquels Michel Delpech. Quand elle a commencé à écrire, c'était néanmoins sans penser chanter elle-même, mais en espérant trouver des interprètes. Je rêve de proposer mes chansons. A Hervé Vilard, par exemple, dont j'ai eu l'occasion d'assurer des premières parties. C'est en pensant à lui que j'ai écrit "Dans l'ombre". Il a aimé, mais comme son album était déjà terminé au moment où je lui ai soumis ce titre, j'ai finalement décidé de le garder pour "Sans détours". Je vise peut-être un peu haut, mais je ne désespère pas non plus d'écrire pour Johnny. Je sais que son manager et lui ont aussi eu l'occasion d'entendre certaines de mes chansons. On verra bien... Patiente, à 22 ans, elle s'est offert le plaisir de travailler avec d'anciens musiciens du plus belge des chanteurs de l'Hexagone, le temps d'un disque de "jeune fille" où l'on croise parfois l'ombre de Patricia Kaas... C'est difficile d'échapper aux étiquettes. J'ai effectivement entendu certains me dire que je leur faisais penser à Patricia Kaas ou que j'écrivais un petit peu comme Goldman. C'est très flatteur, mais j'aimerais aussi qu'on me découvre un style bien à moi. C'est en tout cas ce à quoi je voudrais arriver.
Caroline Jokris: "Sans détours" (PolyGram).
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