Carole Frederiks - Poetic Lover : une romance d'aujourd'hui
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Carole Frederiks - Poetic Lover : une romance d'aujourd'hui
Platine n°55 - Novembre 1998
Auteur : Ludovic Perrin Interview réalisée le 30 septembre 1998
Chapeau : Les ventes de l'album "Amants poétiques" commençaient à s'essouffler. En rajoutant le titre "Personne ne saurait", un quatrième single écrit par Goldman et Veneruso, les Poétic Lovers atteignent le disque de platine (300 000 exemplaires). Un échange de bons procédés entre Carole Frederiks et les Poétic.
Platine : Comment avez-vous été amenés à vous rencontrer ?
Carole : Un jour, après les avoir vus à la tv, j'ai éprouvé le vif désir de chanter avec eux. Je les avais auparavant découverts dans Graines de Star et, déjà, ils m'avaient étonnée. Jacques Veneruso avaient composé une musique que j'adorais. Ce n'est que plus tard que Jean-Jacques Goldman a trouvé des paroles pour Personne ne saurait. Jean-Jacques est très curieux, il écoute toutes sortes de musiques. Nous avons alors contacté M6 Interactions qui a transmis notre demande. Les Poetic Lovers avaient alors un emploi du temps surchargé, moi aussi je jouais en tournée mon album gospel Springflied. En mars 1998, nous étions fixés et en juin, nous enregistrions ensemble au Studio Plus XXX à Paris.
Platine : Qu'est-ce que cela vous a apporté de chanter avec Carole Frederiks ?
Poetic : Ce duo nous a donné une vrai assise et une crédibilité auprès des professionnels et des médias qui nous ont souvent cantonnés à un boys bans.
Carole : Je trouve cela ridicule et réducteur, car c'est un vrai groupe de chanteurs, ils ne se sont pas formés après un casting.
Poetic : Carole n'aurait sûrement pas pu faire un duo avec les 2be3 !
Carole : Ce sont des rencontres musicales et mon désir a croisé le leur...
Platine : Cette collaboration vous rappelle-t-elle l'époque où fraîchement arrivée en France en 1979, Laurent Voulzy vous donnait votre chance ?
Carole : Non, la situation avec Laurent Voulzy était différente. Mais chaque expérience était unique selon les envies des chanteurs avec lesquelles je me produisais, que ce soit avec Dalida, Hallyday, Berger, ou France Gall. Mais le déclic à été la rencontre avec Jean-Jacques Goldman qui a permis à ce que mon visage et ma voix soient connus.
Platine : Cette chanson "Personne ne saurait", était-ce pour prolonger la vie de l'album Amants poétiques ?
Poétic : Oui, d'une certaine manière.
Platine : Est-ce la première fois qu'un auteur-compositeur écrit pour vous ?
Poetic : Non, sur Amants poétiques, quelques chansons avaient étés composées par des amis à nous, arrangeurs, mais qui ne bénéficient pas de la notoriété de Jean-Jacques Goldman.
Platine : Si Worlds Apart (Je te donne), Melgrove (Pas toi) avaient repris Goldman en revanche lui ne s'était jamais risqué à écrire pour de jeunes talents. Recevez-vous cela comme un compliment ?
Poétic : Bien sûr.
Carole : Jean-Jacques Goldman, moi, et également Michael Jones avions envie de collaborer avec les Poetic Lovers. Tout le monde était très motivé.
Platine : Quel titre aimeriez-vous reprendre ?
Poetic : Difficile de faire un choix... Il y en a tellement... Peut-être "Pas toi" comme Melgrove.
Carole : Sur mon prochain album studio, je reprendrai une de ses chansons dont je préfère taire le nom, par superstition.
Platine : Avec quels autres auteurs et compositeurs, rêveriez-vous de collaborer ?
Carole et Poétic : On peut rêver, alors disons Babyface, Mellisa "Missy" Elliott, une femme extraordinaire à la fois auteur, compositeur, producteur. Elle écrit autant de la soul que du R&B. Elle est formidable.
Platine : Goldman a-t-il assisté aux séances d'enregistrements de "Personne ne saurait" ?
Carole : Il est venu pendant l'enregistrement, il nous a donné son avis. Et il paraît entièrement satisfait du résultat.
Platine : Entre les Poétic Lovers et Carole Frederiks, chanteurs à voix, y avait-t-il de la concurrence en studio ?
Carole : Non ! pour moi, c'est une communication de voix. Elles m'ont inspiré et eux m'ont donné envie de chanter. Chanter de la soul en français ça m'épate !
Poetic : C'est vrai que le français ne s'y prête pas contrairement à l'anglais où tout passe. C'est plus facile de dire "I love you" que "Je t'aime". Ça amène à trouver de nouvelles tournures syntaxiques, à utiliser le franglais comme dans Fier de ton love.
Platine : Amants poétiques est ressorti avec Personne ne saurait et deux titres en anglais. Avez-vous de vous exportez ?
Poetic : Oui, on nous a conseillé d'essayer de toucher le marché anglophone. Nous avons adapté nos 2 premiers singles, Prenons notre temps et Qu'il en soit ainsi car ils nous avaient portaient chance. Ce furent nos deux premiers succès. Si l'essai est concluant, nous enregistrerons tout l'album en anglais et le sortirions dans les pays déjà intéressés.
Platine : Allez-vous produire ensemble sur scène ?
Carole : Oui, je participerai à des scènes en fonction de mes disponibilités car je tourne encore avec mon groupe.
Platine : Quels sont vos projets ?
Poétic : Nous avons une foule de projets, nous ne sommes jamais à court d'idées. Un live est prévu ainsi qu'un deuxième album. Plusieurs titres ont déjà composés, enregistrés et produits. Mais on ne souhaite pas à tout prix sortir un album par an. On veut prendre le temps de bien faire les choses, car nous privilégions avant tout la qualité.
Carole : J'enrengistre actuellement mon prochain album studio, un disque en français de soul et de groove. Depuis vingt ans, la musique en France a énormément évolué. Des chanteurs ou rappeurs tels que Melgroove, Passi, MC Solaar ont reussi à faire swinguer le français. Pour ce disques, Jean-Jacques Goldman, Yvonne Jones, Jacques Veneruso, Michael Jones, Franck Livy m'ont écrit des chansons.
Platine : Vous n'avez rien écrit ?
Carole : Non, sur mon précèdent album, j'avais couché quelques textes en anglais, mais ce n'est pas mon truc. Je préfère laisser cela à ceux dont c'est le métier.
Platine : Aujourd'hui, à la Fnac des Chanps Elysées, vous dédicacez votre cassette vidéo Portraits. Pourquoi avez vous sorti ce produit qui pourrait à nouveau vous assimilez à un boys-band ?
Poetic : Ça a été fait pour la promotion. Nous sommes dans une maison de disques et on nous demande de sortir des produits dérivés. Ce n'est pas notre aspiration première qui est de chanter.
Carole : Mais ça fait plaisir à vos fans ! Un chanteur vit grâce à son public !
Platine : Avez vous un contact avec votre public ?
Poetic : Oui, nous reconnaissons des fans fidèles à tous nos concerts avec lesquels nous avons noué un dialogue. C'est la raison pour laquelle nous avons créé un fan-club. Nous recevons beaucoup de courrier auquel il nous arrive parfois de répondre. Les lettres qui nous ont fait le plus plaisir ! Quand elles sont élogieuses. Quelques fois ils nous arrive de téléphoner. C'est la moindre des choses car ce sont nos fans qui nous permettent d'exister.
Carole : Moi aussi, je reçois des lettres de fans qui me félicitent pour ma collaboration avec les Poetic Lover. Même dans la rue, des gens m'arrêtent. Cette rencontre, c'est une nouvelle direction, qui m'a conduit à un autre point de ma carrière.
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