Concert Goldman : les yeux dans les yeux
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Concert Goldman : les yeux dans les yeux
L'Union de Reims, 3 décembre 1998
Virginie Ducornez
Retranscription de Monique Hudlot
4 500 fans ont ovationné Jean-Jacques Goldman, mardi soir au Parc des Expositions de Reims.
Goldman en concert, c'est une soirée "presque" dans l'intimité… malgré 4 500 (autres) spectateurs. Sans grands effets spéciaux mis à part un orage aveuglant sur la fin, avec juste quelques lumières, quelques guitares… et de très bons musiciens, le chanteur crée un espace d'échange, de connivence.
Il sait que le public est venu pour l'écouter. Mais surtout, surtout, pour chanter avec lui. Il a l'habitude. Il connaît cet écho que lui renvoie la salle dès qu'il ouvre la bouche, dès qu'il commence à gratter sa guitare. "Ça va être un spectacle pour guitare en singulier, et voix au pluriel", concède-t-il donc.
C'est le cas avec "On ira", "Elle a fait un bébé toute seule", "Elle attend que le monde change…", "Quand tu danses", "Je te donne", "J'irai au bout de mes rêves", "Quand la musique est bonne" et bien d'autres…
Mais le chanteur sait aussi reprendre le dessus. Obtenir une communion silencieuse. Avec un violon par exemple, l'instrument avec lequel il a passé son enfance. Avec un harmonica. Et même une guitare, quand il décide que c'est elle qui doit se faire entendre.
Avec ses musiciens
Le décor est simple : quatre grands écrans. Et des effets de lumière. "Comme on n'a pas de décor, on change souvent de guitare !" confie-t-il. Il est arrivé dans un halo de lumière. Seul. Et peu à peu, il a mis en valeur ses musiciens. Et partagé son chant avec le grand complice, le guitariste d'origine galloise Michael Jones.
Les écrans nous renvoient de vieilles photos de chacun d'eux. Gamins. De bonnes bouilles de petits garçons. De grands échalas adolescents. Des jeunes pleins de promesses qui commencent à monter sur scène. On feuillette l'album. On est entre nous après tout…
"Quoi que je fasse…" chante Goldman. Le public reprend. Mais parce que ses chansons ne lui appartiennent plus, parce qu'elles ont leur vie loin de lui, il donne de celle-ci toutes les versions possibles : rock, reggae, rap, tango… tout y passe. Dérision ? Humour ? Clin d'oeil ? Un peu tout cela à la fois.
Au bout de deux heures, il a choisi de partir en disant des mots d'amour. "Sache que je…". Mais on le croit d'avance. D'ailleurs, tout lui était acquis, avant même la première note.
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