"Au bout de ses rêves, de Zénith en triomphe"
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"Au bout de ses rêves, de Zénith en triomphe"
Midi Libre - Lundi 7 décembre 1998
G. M.
Retranscription de Rémi Derasse
VARIÉTÉS : Goldman à guichets fermés hier comme mercredi qui vient
Le chanteur sauve la complicité acoustique de concerts pourtant géants.
Pour la fièvre du samedi soir, c'est plutôt dimanche qu'il fallait passer. Préchauffé sur un fond de groove électronique, avec d'impayables farces sur écran et les olas dans les travées, c'est un public populaire, juvénile, joyeux et amoureux, qui cueillait Goldman hier à son début de concert. Ainsi conclut-il par deux Zénith à guichets fermés une année languedocienne de folie (la même salle voici six mois, puis les Arènes de Béziers et Nîmes à l'été); et une programmation d'automne vibrant d'intensité et de diversité sous la grande toile de la route de Mauguio.
Mais le grand art du chanteur est de transformer ce triomphe en soirée presque intime entre potes, à la pointe d'une scène avancée dans le public, simple guitare acoustique à l'épaule, sur le ton du grand frère en bout de fête, rassurant et joueur avec ceux qui l'aiment, et dont on connaît par coeur tous les airs sans les avoir jamais appris. Et pourtant ! Quelle machinerie époustouflante, toute dans l'habileté de faire apparaître puis escamoter les instruments. Quelle assurance dans l'orchestre, graduée du blues au rock - ce dernier un peu rassis dans son obsolescence - et qui y va. "On ira", pour commencer. "J'irai au bout de mes rêves" pour le premier final. Goldman, c'est ce supplément d'âme pour avancer, ce souffle chaud pour la ballade, qui fait qu'on y va, sans savoir où, et que des milliers d'autres viendront encore dès après-demain soir.
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