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Quand la chanson est bonne
(Télé Moustique n° 3807, 16-22 janvier 1999)

Quand la chanson est bonne
Télé Moustique n° 3807, 16-22 janvier 1999
Jean-Luc Cambier Retranscriptions de Sophie Plater-Zyberk et de Catherine Liaeter.

Il a beau dire, faire et même, écriront certains, chanter, Goldman est au sommet depuis dix ans. Nous ouvrons le dossier de ce succès avec deux acteurs indirects de son ascension mais aussi témoins de moralité venus jurer que cette longévité n'est que justice.

En 1981, son premier album s'est vendu en Belgique à moins de quatre mille copies ! Les suivants ont tourné autour des 15 000 exemplaires écoulés avant que le succès de « Je marche seul » n'envoie « Non homologué », disque d'or, largement au-dessus des 35 000. A l'étape suivante, le double « Entre gris clair et gris foncé » établit un temporaire record des ventes en France (près de 2 millions), dépasse confortablement les 100.000 exemplaires chez nous et se traduit par dix rendez-vous à Forest National ! Dix ans plus tard, malgré l'expérience prolongée du trio Fredericks-Goldman-Jones, ces chiffres se sont à peine érodés. La demande de tickets justifierait encore deux dates en plus des huit « Forest ». L'assistance légèrement vieillissante des dernières tournées a subi cette fois un visible coup de jeune. Et comme aux premiers jours, des demoiselles ont repris possession des premiers rangs.

On qualifierait facilement le « phénomène » d'inexplicable. Goldman, qui déteste la facilité, préfère la formule ironique : « On peut tout envisager, même que les chansons soient bonnes ». Les fracassants succès par procuration de Hallyday, Kaas, Khaled et Dion ont en tout cas rendu légendaire sa « touche ». Ses mélodies sont populaires peut-être parce qu'elles sont à la hauteur d'admirations également grand public. Sur un fond de blues et de pop totalement assimilés, il aime Elton John, Sting, Eric Clapton, Phil Collins ou Dire Straits.

Ses textes sont limpides, nourris d'incessantes réflexions mais dénués d'effets poétiques, ce qui lui fut reproché mais qui lui permet de parler simplement de sujets complexes. A l'opposé d'une vieille image d'enfonceur de portes ouvertes, il dit alors - la sélection est de lui - qu'il existe des relations qui ressemblent à de l'amour mais qui n'en sont pas (C'est pas d'l'amour), qu'on peut aimer deux personnes à la fois (Je l'aime aussi), que le mensonge est parfois nécessaire (Ne lui dis pas), qu'il n'est pas sûr de ce qu'il aurait fait s'il était né Allemand à la fin de la Première Guerre mondiale (Né en 17 à Leidenstadt).

Chez Sound & Vision qui, depuis douze ans, fait salle comble en organisant ses concerts en Belgique, on insiste sur sa dimension scénique. « Les gens savent qu'ils vont passer un bon moment avec quelqu'un d'intelligent. Il n'y a pas d'effet gratuit chez lui. Une partie du public apprécie d'être traitée de cette façon. Il y a ses chansons, son aura mais aussi la qualité toujours renouvelée de ses spectacles. On m'appelle encore aujourd'hui pour des tickets parce qu'il « paraît que le spectacle est de nouveau tellement bien ». Cette expression explique tout, à la fois l'importance de son succès et sa longévité ».

Chez Sony, sa maison de disques, l'ancienne attachée de presse qui continue à s'occuper de lui place sa personnalité au premier plan. « Le talent d'auteur-compositeur est nécessaire. Michel Berger l'avait mais sans le charisme de Jean-Jacques. Il y a chez lui une cohérence entre ses chansons et la façon dont il répond aux interviews tout en restant absent de la presse à sensation, entre son attitude en concert et sa manière de rencontrer les gens. Cette intégrité ne trompe pas. Il n'y a pas de différence fondamentale entre le Goldman en public et en privé sinon qu'il s'y montrera nettement plus drôle. Il a fondamentalement besoin d'être à l'aise et, dans le métier, il ne l'est jamais tout à fait. Ce n'est pas quelqu'un de chaleureux. Il est gentil mais pas affable. Il conserve toujours une certaine réserve. Je crois que c'est un solitaire qui a souvent besoin de vivre en société ». Cette réserve naturelle explique sans doute que dix-sept ans après, Goldman puisse encore la surprendre.

« Goldman est un rêve pour un promoteur de concerts, précise Philippe Kopp. D'abord, c'est toujours plein et l'ambiance avec le public et dans les coulisses est garantie. Il y a un plaisir personnel à les voir débarquer à Bruxelles. Je ne peux pas parler d'amitié mais je connais les principes qui le guident dans le métier et je le sens bien… D'un artiste à l'autre, les rapports sont différents. Ceux avec Goldman sont parmi les meilleurs comme avec tous les artistes qui ont le respect de l'autre. C'est aussi vrai pour toute son équipe. Il a l'art de s'entourer. Mais l'efficacité est là, ce n'est pas du copinage. Avec son frère, Robert Goldman, le partage des tâches est flou. Il n'est pas exactement son manager. Si Robert négocie l'approche financière et médiatique, je sais que Jean-Jacques est toujours là pour les décisions importantes. Ils ont des exigences, ce qui est la moindre des choses dans leur position. Mais je n'imagine pas qu'elles soient un jour prétentieuses ou capricieuses. Elles seront toujours au service de ses idées, de sa musique et de son public ».

Goldman, ce serait donc le triomphe de la qualité. On pourrait même dire autrement la preuve qu'il existe une certaine justice tant l'homme et l'artiste veulent conserver en toute circonstance une scrupuleuse honnêteté. Aujourd'hui Goldman n'a plus un contrat d'artiste avec Sony mais de distribution. Cela signifie qu'il amène à la maison de disques un « produit » totalement fini, pochette, marketing et publicité compris. Les Goldman contrôlent absolument tout. Mais dès le départ, Jean-Jacques a par exemple refusé de changer un nom que C.B.S. (à l'époque avant le rachat) trouvait trop « typé », comme il a conservé au doigt une alliance qui aurait pu décourager ses premières fans qui le trouvait si mignon.

« Jean-Jacques a moins changé que les gens autour de lui. Il a toujours osé dire aux interviews ce qu'il pensait vraiment mais aussi toujours après avoir réfléchi. Même en dehors du métier, il ne cesse de penser. Je me souviens d'une conversation chez lui qui était une vraie psychothérapie. L'amour ou la politique, il décortique tout. N'importe quel sujet amène une conversation réfléchie. A aucun moment, le succès ne lui a pris la tête. Cela a dû perturber sa vie de famille, mais rester le même homme était important pour lui. Je me souviens qu'il avait été outré qu'on refuse sa fille à la crèche municipale sous prétexte qu'il avait les moyens de se payer une nourrice. Mais lui ne voulait pas d'une éducation privilégiée. La volonté d'une vie normale est une constante chez lui. »

En concert comme en tournée promotionnelle, nos deux témoins de moralité ont souvent vu Goldman rencontrer des admirateurs et toujours avec la même attitude. « Il n'est pas du tout obsédé par sa sécurité. Son public n'est pas hystérique et lui se plie aux autographes et photos. Encore une fois, c'est une relation respectueuse ». « Je ne l'ai jamais vu agacé devant des gens qui le reconnaissent. Il va sourire, avoir une phrase… Je l'ai toujours connu répondant aux lettres qu'il recevait. Il ne craint pas de sortir. Par exemple, il est toujours venu seul à Bruxelles en train mais il a le chic pour se fondre dans la foule. »

Cet homme sans défauts n'est pas pour autant mielleux. Il ne laisse rien passer aux journalistes qui sortent épuisés de ses interviews. « Je me souviens du journaliste de RTL me disant que, même devant les stars du cinéma américain, il n'avait jamais eu aussi peur qu'avec Goldman. Jean-Jacques est très intelligent et très exigeant aussi. On sent immédiatement qu'on ne peut pas se permettre n'importe quoi avec lui. » Au milieu des années quatre-vingt, Goldman avait d'ailleurs pris une page de publicité dans le journal Libération pour, sous une sélection de critiques assassines, remercier le public « d'être venu quand même ». Dix ans plus tard, il refuse encore de rencontrer certains magazines et n'accorde une interview au sérieux Télérama qu'aux conditions vexatoires d'en relire la transcription et de ne pas faire la couverture ! « Goldman n'oublie pas. Il a eu confiance en moi dès '81 et il essaiera toujours de me faire plaisir. A l'opposé, même s'il n'en parle pas, je suis sûr qu'il n'oublie pas que par exemple, la presse francophone l'a démoli. »

"L'éducation est la seule pratique révolutionnaire"

Jean-Jacques Goldman achève sa tournée par un dernier concert bruxellois. Ce spectacle d'une intelligence et d'une dignité peu communes aura ravi 65 000 Belges. Il était temps de lui demander comment il vivait, lui, ce moment privilégié.

A une heure du lever de rideau, dans sa loge de Forest National, Jean-Jacques Goldman est d'une décontraction et d'une disponibilité impressionnantes. Etonnantes même si l'on songe que pour ses premières émissions de télévision, puis pour sa tournée '83, sa sœur médecin avait dû lui prescrire des bêtabloquants, un médicament destiné aux cardiaques mais aussi utilisé un temps par certains sportifs pour effacer le stress. « J'étais physiquement incapable de tenir ma place. J'avais un trac incontrôlable, des nausées. »

Cette place signifie aujourd'hui bien davantage que d'interpréter ses chansons en public. Chaque tournée est une entreprise logistique de masse après avoir été un défi créatif à relever seul. « Ce serait confortable que des gens disent ce qu'il faut faire quand tu enregistres, composes, fais de la promotion et conçoit des tournées. Malheureusement, dans ce métier, tu dois tout faire. Tes supercollaborateurs sont ceux qui rendront possibles tes idées. » Son spectacle 98-99, épatant de simplicité travaillée, de spontanéité recréée et de calculs dissimulés, on a voulu que Goldman l'explique car, au-delà d'un spectaculaire savoir-faire, il illustre une vision hautement respectueuse du public.

Télémoustique : Commencer seul en scène par une chanson nouvelle, dire ensuite au second degré que les tournées ne sont bien qu'une fois sur deux et qu'ils sont tombés sur la mauvaise, est-ce prendre un risque ?

Jean-Jacques Goldman : Non parce que , depuis quinze ans, je les connais et ils me connaissent. J'étais sûr que ce genre d'humour passerait. Je les pratique, je sais ce que je peux dire sans les offusquer. J'ai hésité à faire cette blague sur la Coupe du monde mais je crois que je vais la maintenir. (Il nous plaint pour notre déveine d'être tombé sur une équipe aussi forte que la Corée alors que la France a eut la chance de jouer contre le petit Brésil.)

Télémoustique : Pendant Quand tu danses, il y a toujours trois mecs qui se sentent obligés de siffler pour combattre l'émotion. Comment réagis-tu ?

Jean-Jacques Goldman : Je les entends mais je pense que trois abrutis, c'est très peu et 7 997 silencieux, ça me ravit. Je n'ai jamais de salle hostile mais je ne mets pas en danger. J'ai refusé de faire les Eurockéennes (Festival rock). Au tout début, une fois, j'avais fait une Grande Ecole et, comme à l'époque, j'étais très « boys band », il y a eut beaucoup de quolibets. J'ai dû me battre avec la salle.

Télémoustique : A l'opposé, comment se sent-on quand, pour A nos actes manqués, la salle se soulève de 20 centimètres ?

Jean-Jacques Goldman : Je ne suis pas employé de banque à ce moment-là. (Rire.) Ce sont des instants très précieux. Même la répétition de cet effet ne le banalise pas. Je fais de la scène tous les quatre ans. Les six mois de tournée, j'en ai été donc privé pendant longtemps. Johnny et France Gall m'ont raconté qu'à leur époque, ils tournaient onze mois sur douze et donnaient 300 galas par an. Là, forcément, les données sont différentes mais, pour moi, c'est toujours très neuf.

Télémoustique : Sur Là-bas, le public chante la partie du duo à l'origine réservé à Sirima, tragiquement disparue. Là aussi, le pari semble réel.

Jean-Jacques Goldman : Il n'y avait pas de doute mais je savais qu'il fallait d'abord donner au public la conscience d'être ensemble, il fallait les faire répéter. L'idée de la première partie est née de cette nécessité. D'abord, on était parti sur un karaoké géant mais sans animateur. Je voulais que les gens commencent à chanter ensemble de manière naturelle. On a tout envisagé et fait des essais. On s'est rendu compte qu'on pouvait entrer en communication avec des petits dessins bien mieux qu'avec un karaoké qui n'allait pas au public. On a fait évoluer le concept de manière pragmatique et on a conçu le spectacle. (Un caméraman capte depuis la scène des images de la salle mises en musique et rendues amusantes par des bulles-commentaires, parfois incitatives à chanter ou à bouger.)

Télémoustique : Dans ce métier, on croise souvent des destins dramatiques. Tu as connu ton lot ?

Jean-Jacques Goldman : J'ai eu plus que ma part. Un mois avant sa mort, j'ai chanté avec Balavoine lors d'un concert pour l'Ethiopie. On avait sympathisé. J'ai écrit la chanson des Restos du Cœur pour Coluche et puis Sirima (poignardée par son compagnon)… J'ai quelques manquants. Au point d'avoir demandé à Carole (Fredericks) et Michael (Jones) s'ils étaient bien sûrs de vouloir faire un trio avec moi.

Télémoustique : La vie en tournée, c'est une vie en-dehors de la réalité ?

Jean-Jacques Goldman : Oui et c'est très agréable. J'ai détesté être à Paris la semaine dernière. En tournée, tout nous prépare au concert du soir : la vie dans les hôtels, la prise en charge, les voitures qui viennent nous chercher… Cette irresponsabilité totale me va très bien. Etre chez soi puis faire un concert le soir, cela me semble incompatible. Croiser son gardien d'immeuble, voir sa famille, aller manger chez sa mère, recevoir son courrier, ça ne colle pas. On est distrait par ces choses. On fait forcément les concerts autrement.

Télémoustique : Tu as dit que la vie de chanteur est la vie la plus bête du monde. Comment s'empêche-t-on de la mener ?

Jean-Jacques Goldman : Je la vis en tournée, sans responsabilité, à voir presque tout le temps les mêmes gens. Mais on peut s'en échapper dès qu'on n'est plus sous les projecteurs. La vie normale reprend alors. Ce qui signifie que je prends un taxi et pas un chauffeur, que je fais mes courses au lieu d'envoyer quelqu'un, que je purge moi-même un radiateur. L'autre soir, après un concert devant 6 000 spectateurs, je me suis retrouvé accroupi avec une pince parce que j'avais froid et que je n'ai pas appelé pour qu'on s'occupe du radiateur. Une vie normale, c'est avoir un rapport direct, ne pas faire élever tes gosses par des nurses. C'est la lumière qui fait la différence, qui te décale de la vraie vie. On ne purge pas son radiateur devant un photographe.

Télémoustique : Il y a moins d'un an, dans cette loge, Obispo commentait son étiquette de « nouveau Goldman ». Qu'est-ce que ça fait d'être « l'ancien Obispo » ?

Jean-Jacques Goldman : J'ai été l'ancien l'Obispo un soir de mars '98. On a donné les deux premiers concerts de la tournée salle Chant fleuri à Saint-Denis de la Réunion. C'était un petit théâtre de 900 places. Les gens étaient assis. Ils étaient au spectacle. Ils applaudissaient, poliment. Ce n'est pas une question quantitative. J'ai fait la « Tournée des campagnes » où j'ai joué devant 500 personnes. Là, j'étaient devant des gens polis. C'était bien avec moi mais avec Michel Fugain ou Bernard Lavilliers, cela aurait été pareil. Tu commences à jouer Je te donne et tu as l'impression d'un peu ennuyer comme s'ils pensaient « on la connaît déjà ». Je me suis dit : « Voilà, c'est fini. J'ai eu de la chance que cela dure. Maintenant, je fais faire des concerts somme tout le monde ». Et ça me fait chier d'être l'ancien Obispo !

C'est perturbant mais pas si terrible parce que j'ai toujours prévu que cela viendrait un jour. Je ne vois pas pourquoi ne m'arriverait pas ce qui est arrivé probablement à tous les chanteurs. Je suis allé voir Léo Ferré pour un de ses derniers concerts, les gens étaient attentifs mais ce n'était pas comme pour Obispo. Et puis, superbe surprise au premier concert de Rennes, ça repart. Je n'étais pas encore l'ancien Obispo !

Télémoustique : Pour cette saison, le Sacem qui collecte et redistribue les droits d'auteur a indiqué que tu étais l'artiste français le plus diffusé par les radios. Quand on a l'esprit sportif, est-il satisfaisant d'être ainsi sacré n°1 ? Quand on est artiste, est-on rassuré de pouvoir se raccrocher au moins à ces données objectives ?

Jean-Jacques Goldman : Non parce que je n'ai jamais été un battant. Je n'ai jamais eu ces exigences-là. Je me raccroche à d'autres faits objectifs qui sont, chaque jour, des rencontres ou des lettres parfois terrassantes. (Il part chercher sur sa table du courrier et commente.) J'ai toujours été très attentif, très très. Il y a cette femme qui me raconte sa vie avec ses trois enfants. Je trouve ça bien. Voilà les enfants dont on voit les photos pendant Les Mains, qui me donnent de leurs nouvelles, une dame me demande de voir sa fille gravement malade. Je ne peux pas toujours faire ce qu'ils espèrent mais je réponds parce qu'il y a la façon dont c'est dit. « Ces quatre dernières années, son seul soutien… », tu l'imagines, tu sais qu'ils sont dans les difficultés, qu'ils mettent tes disques… Etre n°1 à la Sacem, sans déconner, ce n'est pas grand chose par rapport à ça.

Télémoustique : Après toutes les photos d'enfants pour illustrer Les Mains, vient l'image de leur instituteur auquel tu rends hommage en disant que chaque jour, il change un peu la vie. Ce métier d'enseignant te semble un peu primordial ?

Jean-Jacques Goldman : Je pense que la Révolution avec un grand « R » est là et uniquement là. Après avoir expérimenté la révolution rouge et noire, c'est l'éducation. L'éducation est la seule pratique réellement révolutionnaire. Je n'ai pas l'impression que mes textes me donnent un rôle de professeur mais je peux peut-être donner confiance. En exprimant des opinions qui peuvent sembler cuculs, j'aide peut-être ceux qui les partagent à les trouver moins nunuches. J'ai toujours fortement revendiqué le fait d'être un boy-scout.

Télémoustique : Tu exprimes régulièrement des opinions à rebrousse-poil du politiquement correct et de cette image de chanteur bien-pensant qu'on t'a incompréhensiblement accolée. Tu le fais par provocation ou parce que certaines vérités doivent être dites quoi qu'il en coûte ?

Jean-Jacques Goldman : La phrase fondamentale de ma pensée politique est de Lénine : « La vérité est toujours révolutionnaire ». Je suis fasciné par Tony Blair, le premier à adopter ce ton et qui martèle d'ailleurs «éducation, éducation, éducation ». Il ne faut pas prendre les gens pour des cons. Je ne crois pas du tout qu'ils le soient.

Télémoustique : Tes textes sont souvent sans illusion mais ton discours est résolument optimiste. Par esprit de contradiction ?

Jean-Jacques Goldman : Bonne idée résume mon quotidien : je suis content d'être là. Mais au-delà d'être heureux ou triste, je suis vraiment optimiste. Peut-être qu'on ne va pas réussir, mais je suis sûr que les choses peuvent aller mieux.


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