Doosier de presse "Astérix"
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Doosier de presse "Astérix"
Entretien avec Jean-Jacques Goldman
janvier 1999
Retranscription de Cédric Bourquard
"La télévision est arrivée tard chez nous. Lorsque j'avais 12 ans, les bandes dessinées avaient beaucoup d'importance, surtout Tintin, Lucky Luke, le journal Pilote, puis Astérix.
Je ne suis pas un cinéphile, je vais peu au cinéma. C'est pour moi une fenêtre sur les autres au même titre que la télé, le journal, les livres ou la rue. Je ne crois pas avoir été influencé par des images. Seulement par des musiciens. J'aime Woody Allen, Milos Forman, Claude Sautet. Des films où je peux me sentir concerné. Musicalement, j'aime quand la musique sert l'histoire. Quand elle est en phase, on l'oublie...
Astérix, pour moi, ça a été d'abord, plutôt qu'un projet qu'on accepte, un projet qu'on ne refuse pas. Par son intérêt, son ampleur. Ensuite, les gens qui ont conçu ce projet donnent confiance. De Zidi à Berri, Depardieu ou Clavier, on se dit que ce sont des gens qui savent, qui aiment et qui se trompent peu.
A propos de ce film, je me suis effectivement demandé s'il existait une musique "farceuse". La réponse est non. Et plus le décalage est grand entre la comédie et la musique imperturbablement sérieuse, plus l'effet est amusant.
Pour Astérix, nous aurons une musique de film très "traditionnelle" à la base. C'est le choix de quelques instruments celtes et la déclinaison "radio" de certains thèmes qui lui donneront sa couleur particulière. Evidemment, il y a concertation avec le metteur en scène.
Le film n'a jamais besoin de chansons (en dehors de chansons à boire !). La chanson sert clairement à entraîner le succès de la BO. Il faut un sujet qui puisse toucher sans référence forcée au film. En ce sens, le malheur, l'impuissance d'Obélix à se faire aimer me semblent concerner chacun de nous.
Je serais incapable de faire seul une musique de film, c'est pourquoi je ne l'envisage pas sans Roland Romanelli. Mais je peux proposer des thèmes, des directions instrumentales et des déclinaisons de ces thèmes, de façon différente des musiciens traditionnels. C'est ma singularité et ma limite."
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