Les plus belles citations de Jean-Jacques Goldman
Tout sur l'actualité de Jean-Jacques Goldman
La vie de Jean-Jacques Goldman, de ses origines à aujourd'hui
Tout sur les chansons de Jean-Jacques Goldman
Tous les albums de Jean-Jacques Goldman
Tous les DVD et les cassettes vidéo de Jean-Jacques Goldman
Toutes les tournées de Jean-Jacques Goldman depuis 1983
Interviews, essais, livres
Robert Goldman : l'autre Goldman
Pierre Goldman : le dossier
L'histoire des Restos du Coeur et les tournées des Enfoirés
Les sondages de Parler d'sa vie
Listes de discussion et de diffusion, liens, adresses utiles, recommandations
Goodies : Jeu, fonds d'écran, humour...
Le livre d'or de Parler d'sa vie
Le pourquoi de tout ça...

"Des chansons ? Je n'ai que ça à faire..."
(Le Journal de l'Île de la Réunion, le 26 mars 1999)

"Des chansons ? Je n'ai que ça à faire..."
Le Journal de l'Île de la Réunion, le 26 mars 1999
Sophie Cicurel

DÉBUT CE SOIR DE LA TOURNÉE OCÉAN INDIEN DE JEAN-JACQUES GOLDMAN

On dit de lui qu'il fuit les médias, qu'il passe son temps à écrire partout et pour tout le monde, qu'il figure parmi les premières fortunes de France, bref qu'il est devenu l'un des artistes les plus puissants de la chanson française. Entre fausses rumeurs et vrais légendes, une certitude : Goldman et la Réunion, c'est une histoire d'amour. La preuve, il nous revient un an à peine après ses concerts 98 pour réaliser un vieux rêve : chanter à Mada.

On a beau dire, ce Goldman a du chien. Quelque chose d'indéfinissable, comme un air de pas y toucher tout en étant dupe de rien. Un sourire, une pirouette, et la conviction qu'il domine ce quotidien banal à coups de génie, de couleurs et de notes. Il s'offre une heure à la presse, soutient qu'il ne l'a jamais fuie. Disons qu'il a toujours su à qui parler sans avoir à subir l'impudeur des médias parisiens. "Partout, en passant, j'ai toujours fait de la presse locale quand j'arrivais dans des villes pour mes tournées. Je n'ai pas l'impression de faire plus de télés qu'avant". Car Goldman est de ceux qui savent. Qui savent que l'on ne sait pas grand-chose. Que l'on est toujours plus vivant quand on chante pour les siens, sans lumières, que quand on cherche trop à sans rapprocher. C'est parce que le peuple malgache fait partie des siens, justement, de son univers, de son temps, qu'il attend depuis 11 ans le jour où il lui redonnerait un concert. Le premier avait tourné à l'émeute, un soir de 1988, certains affirmant même que des Malgaches avaient trouvé la mort dans la bousculade. Goldman en parle avec toujours la même émotion à une différence près : cette fois, il va enfin pouvoir tenir sa promesse. "Ce concert qui avait mal fini, c'était un acte manqué. Si je me souviens bien, on était reparti dans une ambulance de l'armée. Les autorités avaient visiblement sous-estimé l'attachement des Malgaches à cet événement. Cette fois-ci, je suis beaucoup plus serein, le responsable de l'Alliance Française a changé, l'organisation sera complètement différente".

"FAUX VOCALISTE"

Car comme tout acte abouti de Goldman, il y a d'abord une rencontre et des liens : ceux qu'il a noué avec Jean-Pierre Britmon, le responsable de l'Alliance Française dans la Grande Ile. Rencontres toujours, avec Dan Ar Braz et Gildas Arzel, lorsqu'il accepte de composer la bande originale d'Astérix et de passer du blues au folklore celte. Rencontres encore lorsqu'il compose sans souffler pour de vieux amis du nom de Carol Fredericks, Khaled, Céline Dion, Marc Lavoine... Avec la modestie des gens qui ont un vrai talent. Celle-là même qui lui fait emprunter un pseudo pour signer deux chansons du nouvel album de Patricia Kaas. "Si je ne l'avais pas fait, c'est comme dire qu'elle avait une chaussette bleue au moment de l'enregistrement. Les gens oublient tout le reste. Si mon nom avait été associé ne serait-ce qu'aux deux chansons que j'ai écrites, on n'aurait parlé que de cela. Là, au moins, c'était donner une chance à l'album d'être écouté". Même retrait et même auto-critique vis-à-vis de son art lorsqu'il déclare ne pas être "un vrai vocaliste". "Je ne suis pas un vrai chanteur. Ce n'est pas nouveau. C'est comme ça. Céline Dion en est une. Ce sont des vrais techniciens de la voix. C'est aussi ce qui m'avait donné envie de travailler avec eux depuis le début".

REVENIR À L'ESSENTIEL

Pas la peine d'insister, la grosse tête, Goldman connaît pas. "J'écris une dizaine de chansons par an. Ça fait même pas une par mois. De toute façon, je n'ai que ça à faire...". Le secret de sa popularité ? Sans doute cette façon de tout écrire sans jamais rien livrer de lui-même qu'un sourire, qu'un mot ébauché mais terriblement sincère. A notre époque on appelle ça l'"authentique". Cette attitude qui lui fait regretter les concerts impersonnels des salles grand format version Stade de France, même avec Johnny. "Ce genre de scènes, ça prend l'énergie mais c'est tout. C'est très abstrait. Ça ne donne pas de plaisir d'être à au moins 100 mètres du public. Ça donne l'impression de faire une télé".

Plus que jamais, les petits riens de l'existence et des menus plaisirs qu'on en retire modestement lui apparaissent comme la seule perspective de création digne d'intérêt. "C'est bizarre mais tout à l'heure en arrivant de l'aéroport, j'étais dans un taxi et le chauffeur écoutait de la country. C'était quelque chose comme "je ne sais pas si tu reviendras un jour mais ce jour-là, je serai là. Je t'attends". Des paroles extrêmement simples mais touchantes. Plus je vieillis, plus je me dis qu'il faut revenir à l'essentiel de ce que doit être une chanson, que ça ne doit pas être un manifeste mais un accompagnateur de vie. Je l'ai toujours su quelque part mais maintenant je pense que j'avais raison de l'écrire".


Retour au sommaire - Retour à l'année 1999

- Signaler une erreur Ajouter à mes favoris