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Jean-Jacques Goldman retrouve Madagascar
(11 ans après ... réparation)

Jean-Jacques Goldman retrouve Madagascar
11 ans après ... réparation
Le Journal de l'Île de la Réunion, le 9 avril 1999

Il boucle sa tournée dans l'océan Indien par ce qui pour lui constitue sans aucun doute l'événement de l'année. JJG a comblé, comme d'habitude ses fans réunionnais et mauriciens pour mieux honorer cette population malgache qu'il avait laissée, certain mois d'avril 1988, frustrée et meurtrie comme lui.

Il en aura fallu du temps pour que le chanteur le plus estimé de la Grande Ile, parvienne à réaliser son souhait le plus cher : offrir aux Malgaches une série de concerts dignes de ce nom. Car, sans vouloir réécrire l'histoire, il y a exactement onze ans, il n'en fut pas question. On se souvient, pour y avoir participé, que Jean-Jacques Goldman avait choisi d'achever à Tana sa première tournée africaine dans une perspective autant humanitaire que musicale. Il proposait un concert dans la capitale. Manifestation dont les instances culturelles françaises de l'époque n'ont pas su mesurer l'impact potentiel envisageant une salle de 2 000 places pour accueillir le chanteur français, qui ne savait pas alors combien, dans la Grande Ile, on l'aimait.

CAUCHEMAR

Ce fut un échec rare et douloureux dont la gravité fut renforcée par des interventions militaires désastreuses. Plus de 20 000 personnes se sont pressées alentour du petit stade couvert où était programmé le concert. Une salle dont le seul accès fut vite débordé, avec quelques soldats imposant un racket aux détenteurs de billets acquis après des mois d'économie. La population calme et respectueuse, depuis les aurores faisait le siège du sanctuaire qui dans la soirée connut l'enfer. L'émeute qui interrompit le programme ne fut que le témoin d'une organisation assassine et surtout peu judicieuse mais certainement pas la caution de quelque rancur envers le chanteur. L'extase était au rendez-vous et JJG avait tout pour l'honorer. Seulement l'euphorie fit place au cauchemar. Bilan officiel : 1 mort et 14 blessés graves. Humiliation et douleur pour un homme dont la générosité n'est plus à prouver.

Il l'a dit alors aussitôt, après s'être entretenu des heures durant avec ses fans venus s'excuser de l'avoir, disaient-ils "si mal accueilli", "je reviendrai ici donner un grand et vrai concert pour toute la population". Mais il voulait des garanties de sécurité, estimant que rien, pas même l'adulation véhiculée par ses chansons ne justifie une telle menace pour des vies humaines. Ce qui explique qu'il ait fallu autant de temps pour réaliser ce qui, après un cauchemar était devenu un rêve. Le temps de voir un pays changer.

VIÊT-NAM PROVIDENTIEL

C'est en 1994 que s'est profilée sans qu'il y paraisse, l'esquisse de cette "réparation" annoncée. Jean-Jacques découvrait le Viêt-nam lors d'une première tournée en Asie. Le clan Goldman y donna toute l'énergie et la sensibilité qu'on lui connaît, tissant là-bas des liens comparables à ceux qui l'unissent à la Réunion. Notamment avec l'alliance française et son directeur Jean-Pierre Bricman qui devint rapidement un ami de JJG, l'homme, qui ne cache pas le chanteur. Au hasard des rencontres, Jean-Jacques évoqua l'épreuve de son aventure malgache. "Je l'ai senti encore très marqué, cinq ans après", confie Jean-Pierre Bricman qui a compris que la plaie ne risquait pas de se refermer avant que Jean-Jacques n'ait honoré sa promesse. "A l'époque, j'ignorais totalement ce que les missions futures me réserveraient, explique le directeur de l'Alliance française, un jour on m'a appris que j'étais muté à Tana, Jean-Jacques en a été l'un des premiers informés"...

Ensemble, ils ont commencé à préparer l'accomplissement du miracle. Avec en renfort, l'an dernier, Bernard Baños, directeur du Centre culturel Albert-Camus, à Tana. Un autre inconditionnel de JJG qu'il avait rencontré en 88, lorsqu'il occupait ses fonctions au Zaïre, l'un des pays de la tournée africaine...

"Depuis, je n'ai eu de cesse de permettre l'accomplissement de cette réparation avec en plus, un objectif professionnel essentiel", déclare l'actuel directeur du Centre. Faire intégrer un opérateur de spectacle malgache.

C'est en effet à Rossy qu'est confiée l'organisation des concerts (voir encadré). Des concerts qui ont débuté hier (jeudi) au Palais des Sports de Tana pour se poursuivre aujourd'hui (vendredi), samedi et dimanche avec une audience qui culmine à plus de 5 000 personnes chaque soir. La salle est belle, comparable au petit stade de l'Est, et l'équipe Goldman s'y est installée depuis deux jours, escortée par les adeptes du cru, chanteurs et musiciens en tête. JJG, sur les conseils de Rossy en accueillera deux par spectacle pour interpréter l'une de ses chansons avec lui, Kiaka, Bodo, Gothlieb, qui interpréteront respectivement "Comme toi", "Au bout de mes rêves" et "A nos actes manqués" plus Mbolatiana, qui chantera avec son idole "Je te donne". Tout un programme qui s'annonce en douceur, en toute convivialité. Il est vrai qu'ici à Mada, depuis onze ans, les choses ont bien chargé...

Mbolatiana : une nouvelle voix pour JJG

Elle a tout juste 25 ans, la petite Mbolatiana (prononcer Boulatine) ce qui signifie "encore aimée". Fille de musicien et de chanteuse du groupe M. Razafy, elle a commencé à 8 ans à chanter en famille, pour les fêtes, puis à 12 ans sur la grande scène d'Antsirabé. Mbolatiana s'est illustrée ensuite dans un groupe de rap, dans les années 90 avant de devenir choriste du groupe Poopy et de tirer son épingle des Jeux de la Francophonie dont elle fut le chantre officiel. Jolie voix qui accompagnera ce soir et les jours suivants JJG, Michaël Jones, Claude Lepéron, Jacky Mascavel, Christophe Deschamps et Christophe Nègre pour entonner "Je te donne" ! Elle vient tout juste de rencontrer Jean-Jacques, et, normal, elle est sous le charme. "J'adore ce qu'il fait et il y a 11 ans, j'ai pleuré pendant des heures parce que je n'avais pas pu aller à son concert. Là, je n'en reviens pas. C'est le plus beau jour de ma vie, je découvre un homme si gentil, si naturel, sympathique. Ce que j'aimerais le plus au monde maintenant, c'est qu'il me fasse une chanson, à moi, comme à Céline Dion ou à Khaled.... Une chanson romantique...". Of course.

Rossy, responsable de concerts JJG : deux chanteurs au top

Il est Number one à Mada. Et c'est à lui et à son groupe d'une douzaine de musiciens qu'est confiée l'organisation des concerts Goldman à Tana. Un défi que Rossy peut relever mieux que personne ici. Son team est rodé à la technique et s'est offert une prestation exemplaire avec les Jeux de la francophonie qui n'ont connu aucune anicroche. Velléitaire de première, Rossy est, comme il dit une "grande gueule" mais "gentil" et son combat a survécu aux régimes et aux ans. Originaire de Tana, mais héritier de côtiers et d'habitants des haut-plateaux à la fois, il se définit comme un "métis malgache bien dans sa peau" son look n'a de rasta que l'apparence. "Je ne porte pas de dread locks mais des nattes, tu sais, comme les rois Sakalaves autrefois". Quant à sa philosophie, "Je critique ouvertement la politique de mon pays, mais avec les spécificités de la langue malgache c'est le genre de chose que l'on peut faire sans être méchant, alors ça passe". Surtout maintenant on n'est plus à l'époque de "Lera" (c'est l'heure) une chanson de Rossy qui fit l'effet d'un hymne national. "Cette époque est révolue, seulement, avec la libéralisation, les riches deviennent encore plus riches, mais les pauvres sont toujours plus pauvres...". Alors lui, Rossy, il continue le combat en chansons. De quoi alimenter des dizaines de CD dont le plus prestigieux "Island of Ghost" fut tout de même enregistré chez Peter Gabriel. C'est sans doute un peu tout ça, esprit, démarche, reconnaissance, qui le conduit aujourd'hui à travailler pour JJG. En 1988, à l'époque du concert, il était là. "Pas dans la salle mais dehors, assis derrière le retour de scène. J'écoutais comme les milliers de gens qui n'avaient pas pu entrer. Et puis il y a un con qui a coupé la sono dehors et on n'a plus rien entendu. Alors ça a été le bordel... . C'est formidable pour moi, parce qu'aujourd'hui je suis à ses côtés et que nous allons tout faire pour que les choses se passent bien".


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