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Francis Cabrel : Tubes à rallonges
(La Tribune de Genève, 18 mai 1999)

Francis Cabrel : Tubes à rallonges
La Tribune de Genève, 18 mai 1999
Michael Rodriguez
Retranscription de Clarx

Muni de son nouvel album "Hors saison", Francis Cabrel fera ce soir une apparition sur M6. Après plus d'une décennie de variété tracée dans le sillon Balavoine, le barde français et plusieurs de ses contemporains peinent à se renouveler.

Ils sont trois, assis devant un carton rempli de papiers multicolores. De temps en temps, ils jettent un coup d'oeil furtif par dessus l'épaule du voisin, histoire de regarder comment se passe "le mélange des couleurs". Pauvre Francis Cabrel, il n'a pas la partie facile. Des poignées de rimes entre les mains, il peine à assembler les morceaux. Heureusement, il y a le caoutchouc de ses intonations pour donner un peu d'élasticité à cette besogne fastidieuse. Heureusement, les coins, recoins, rebords et autres couloirs sont là pour enfouir, dans le décor théâtral de ses chansons, les malheureux mots qui font saillie. Jean-Jacques Goldman, lui, ne souffre pas des mêmes problèmes de claustration. préférant les chemins, les grandes autoroutes de l'éther où jeter ses espérances millénaristes, il écoute passer d'un air transi les sirènes beuglantes des guitares. Le gros "rouge" enfin consommé, Michael Jones et Carole Fredericks s'effacent au loin sur l'accotement, emportant avec eux des braillements à fendre le crâne d'Aretha Franklin.

Mais, dans son igloo, le petit camarade Daho reste de glace. Machant et ramachant avec préciosité le chewing-gum insipide de ses mélodies, il laisse échapper quelques hou-hou et ha-ha écoeurants, tandis que les boîtes à rythmes dévident leur long chapelet milimétré. Mais pourquoi "vouloir décrocher la lune quand on a les étoiles" ? Quand on est soi- même une "star" et que les étoiles, c'est bien connu, continuent de briller de tous leurs feux alors même qu'elles sont éteintes depuis des lustres...

Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Dans le fief d'une génération de chanteur veillissant, on ne répugne pas aux moissons faciles. Voilà des années, voire des décennies, qu'on rebalavoine. Sauf que la fougue n'y est plus et que le cristal diaphane n'est pas donné à toutes les voix. Alors les tubes se succèdent les uns aux autres, calibrés pour ne tolérer aucune fuite. Le barde Cabrel n'en finit pas de traîner des pieds et de jouer les yo-yo avec son swing effiloché. Son dernier album, "Hors saison", est certes plus ample et balancé, mais de là à parler de blues, il y a un pas que seuls quelques critiques particulièrement "visionnaires" ont bien voulu franchir. Chez goldman, la Sarah de "Comme toi" est devenue "Natacha", mais la chanson n'a pas evolué d'un pouce. Relevons tout de même qu'Etienne Daho a fignolé les arrangements et le timbre de sa voix. Maigres révolutions. En informatique, cette manière de reproduire à l'envi une structure identique a donné son nom à une fonction : "couper, coller". Et là, pour coller, ça colle diablement.


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