Solidays
|
Solidays
Platine, septembre 1999
Yan No et J.P.P.
Retranscription de Vélina Raillère
Réunir des jeunes pour leur parler du sida dans une ambiance gaie mais pas forcément gay, tel était le pari lancé par le très dynamique Luc Barruet. Avec 80 000 spectateurs (d'après les organisateurs) pour 40 concerts, le Solidays des 10 et 11 juillet est un pari gagné, même si les visiteurs sont plus venus pour les concerts que pour l'info Sida...
En effet, le seul bémol de la fête de l'Hippodrome de Longchamp (hormis l'absence de parkings - même payants - ce qui freina le flux des familles) fut la désaffection des stands d'informations des diverses associations impliquées dans la lutte contre le fléau.
Pour le reste, tout fut pris d'assaut : le stand de distribution de parfums Armani, celui de dégustation de Nescafé, d'animation en consoles Nintendo... Sans oublier les animations La Poste, Peugeot...
De son côté,le podium M6 avec les animateurs, Laurent Boyer et Christophe Crénel... entre autres, faisait une concurrence acharnée à la zone de conférence occupée, le samedi après-midi, par le president d'honneur Antoine De Caunes et son invité Nagui.
Le samedi, même si on aurait aimé un peu plus de concerts de chanson française (d'autant plus que celle-ci a été très sollicitée pour le grand bal), on a ete soufflé par la présence de Robbie Williams, la technique des Corrs, le jeu de scène d'Iggy Pop, la magie d'UB 40...
Quant au rock de Dolly ou de Matmatah, la world de Tri Yan, ou les styles expérimentaux de KC choice ou Keziah Jones, ils furent fort applaudis. Si la chanson française avait été peu représentée le samedi, que dire du dimanche ?
Ce fut quasiment le désert sous la pluie malgré la présence de l'excellent Yuri Buenaventura, toujours prêt à s'inspirer de l'Hexagone (Ne me quitte pas de Brel, La belle histoire de Fugain) ; à Sinsemilia connu pour le coup de chapeau à Brassens (La mauvaise réputation), ou à Sergent Garcia, en pleine percée.
Heureusement, l'Afrique Francophone était là : Faudel, Cheb Mami, Natacha Atlas, Youssou N'Dour, Papa Wemba, et l'Orchestre National de Barbès. Ils nous réconcilièrent avec les programmateurs du festival. Le reste : Steel Pulse, P18, Naughty by Nature nous concernait moins. Mais le morceau de bravoure que tous attendaient était le fameux Grand Bal, ou les artistes de plusieurs générations devaient faire danser jusqu'à l'aube avec des chansons hors de leur répertoire habituel.
Présentée par Nagui et Antoine De Caunes, épaulés par Luc Barruet et MC Solaar, la soirée sentait la fraternité à plein décibels...
Si on ne dansa pas, on en prit plein la vue et les oreilles. Jugez plutôt. Parmi les espoirs : Norma Ray, Laam (en duo avec Renaud Hantson), Lena Kahn (Staying Alive), Barbara Scaff et Jenny Mac Kay (It's Raining Men) firent vraiment preuve d'abnégation avec des titres souvent plus forts que leurs propres succès.
Dans les grosses pointures, seul Goldman avait fait le déplacement spécialement, accompagne par Michael Jones (avec Carole Fredericks pas loin) et Gérald De Palmas.
Faudel chantant là le lendemain, ce dernier vint directement nous retrouver après son concert à Rouen pour l'Armada du siècle.
Le petit prince du rai interpréta en duo avec Alabina le fameux Salma ya salama, aini qu'un trio avec Amina et Nourith.
En pleine reconquête de son public, Dany Brillant se lanca avec brio dans une reprise d'Aznavour qu'il dut bisser pour les besions de la télé !
Pour finir, on se délecta avec les Golds, ces stars d'hier qui ont toujours un impact fou sur les jeunes : Dick Rivers (malheureusement dans son propre répertoire), Patrick Juvet (en duo avec Indra pour "Le lundi au soleil"), Gérard Blanc, Gérard Blanchard, Louis Bertignac et Franky Vincent (en trio avec Didier Sustrac).
Le Grand Bal avait duré de presque minuit à 4 heures du matin. Pour ceux qui n'avaient toujours pas sommeil, ils purent assister à la fin du zapping qui se terminait à 5 heures, l'heure d'ouverture du métro... Grâce aux 80 000 entrées payantes, soit 20 000 de plus que prévues, Solidarité Sida espère apporter 2 millions de FF à la lutte contre le Sida, notamment en Afrique.
Un Live (disponible début 2000) devrait augmenter ces bénéfices. Tout comme le trimestriel Solidays, lancé à l'occasion de la journée, et dont le n°1 a été offert à tous.
Chanson et sexe étant au sommaire, on peut oser annoncer que c'est un Mademoiselle Age Tendre des années 2000.
Et comme le signalait Luc Barruet lors du Grand Bal, ce qui frappait dans ce premier Solidays, c'est la convivialité entre les jeunes, leur sens du prochain. Aucun incident ne fut à signaler.
Aucun sentiment négatif ne fut extériorisé.
Il n'y avait là que de l'amour.
Retour au sommaire - Retour à l'année 1999