Khaled - Kenza
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Khaled - Kenza
Télémoustique - 8 décembre 1999
Jean-Luc Cambier
Retranscription de Monique Hudlot
On pourrait attirer l'attention sur la production majoritairement confiée à Steve Hillage, vieux complice de Rachid Taha, ou disserter sur la rivalité désormais douloureuse avec Faudel, l'autre tiers du fameux "1, 2, 3 Soleils". Mais l'accroche vient une fois encore de la collaboration avec Jean-Jacques Goldman. Loin de leur séducteur Aïcha, Goldman, qui livre là un de ses meilleurs titres, sort de sa grille mélodique habituelle pour "La Nuit" [sic], portrait qu'on devine fidèle d'un Khaled mi-ange, mi-démon. Pour le coup, l'interprète dédouble sa voix, ralentit son débit, alourdit son timbre et lance de soudains éclats. Un single mais surtout un inépuisable grand moment. La reprise d'"Imagine" avec la juive Noa, poursuit une volonté affichée de tolérance (l'Algérien avait déjà duetté avec Bruel). On peut soutenir la démarche sans être touché par l'émotion trop appuyée dans une chanson déjà bien usée. Par contre, le reste demande de l'attention mais promet de belles récompenses. Grand orchestre égyptien allié ou non à du (discret) drum & bass anglais, arabo-disco ("E'Dir E'Sseba", exemple de la production groove new-yorkaise de Lati Kronlund), touches indiennes ("El Harba Wine") ou salsa ("Gouloulh-Dji) et raï-funk, "Kenza", prénom de sa seconde fille, sort brutalement Khaled de l'ornière raï-reggae.
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