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Goldman : "Chanter à plusieurs est pour moi assez naturel !"
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Goldman : "Chanter à plusieurs est pour moi assez naturel !"
Midi Libre, mardi 18 juillet 2000
Guy Privat
Retranscription de Monique Hudlot
Invité d'honneur de la semaine chantante, il sera le 5 août à Alès. Escale émotion en Cévennes entre une virée en moto et des vacances studieuses dans le Sud.
Le 5 août, le stade Pierre-Pibarot d'Alès, astucieusement transformé en salle de concert, accueillera une soirée d'hommage à l'auteur-compositeur le plus prisé du moment, Jean-Jacques Goldman. Un millier de choristes venus de toute l'Europe mais aussi du Québec offriront au chanteur, présent dans le stade parmi les dix mille spectateurs attendus, une vingtaine de ses plus belles chansons. Emotion garantie !
Midi Libre : Quelle a été la botte secrète du directeur artistique de la semaine chantante d'Alès pour que vous acceptiez de succéder à Jean Ferrat et Moustaki ? Comment s'est passée votre rencontre avec Michel Schwingrouber et quelles ont été les clés de votre collaboration ?
Jean-Jacques Goldman : Il y a eu en fait trois aspects, une sorte de concours de circonstances. Une rencontre personnelle, lors du concert de La Grand-Combe, où ils m'ont fait part de leur projet avec un enthousiasme qui a probablement su me toucher. J'ai en effet le souvenir d'avoir rencontré des gens à la fois désintéressés et complètement habités par leur projet. L'attachement que j'ai pour le chant choral, le fait de savoir que cet engagement ne me prendrait pas beaucoup de temps et que les organisateurs s'occupaient de tout, ont fini par me décider.
Midi Libre : Le parrainage de la semaine chantante par Jean Ferrat serait dit-on une des clés maîtresses de votre participation. Est-il exact que le premier concert auquel vous ayez assisté était un concet de Ferrat à qui vous portez une affection particulière ?
Jean-Jacques Goldman : Oui. C'est sûr que Jean Ferrat a été un chanteur très important pour moi. C'est quelqu'un que j'ai énormément écouté, que je suis allé voir en concert. Mais très tôt, avant même de découvrir la musique rock. Je devais à peine avoir douze ans. Je me souviens l'avoir vu pour la première fois avec mes parents à Bobino. C'est un chanteur qui me touchait, qui chantait Aragon… ses musiques également me faisaient rêver. Nul doute que son parrainage de la semaine chantante a été, sinon décisive, une pierre supplémentaire en faveur de ma participation.
Midi Libre : Parlez-nous de votre intérêt pour le chant choral. A quelle occasion l'avez-vous rencontré ?
Jean-Jacques Goldman : Je l'ai rencontré d'abord dans le scoutisme. J'ai été éclaireur de France très longtemps. Cette période a été absolument déterminante pour moi sur beaucoup de plans mais en particulier sur le plan musical. J'y ai découvert le plaisir de chanter ensemble et à l'unisson… Ensuite ça a été beaucoup Graeme Allwright puis Hugues Aufray. Par ailleurs, mon père qui est né en Pologne écoutait également beaucoup les choeurs de l'Armée rouge. Et il est clair que le chant russe est une des merveilles du chant choral… Quand on regarde mon parcours musical, finalement les périodes où je chante seul sont beaucoup moins importantes que les périodes où je chantais à plusieurs, ne serait-ce qu'avec Fredericks Goldman Jones. Entre quinze et trente ans, j'ai joué dans des groupes. Le fait de chanter à plusieurs est donc pour moi quelque chose d'assez naturel. Sur scène, tous mes musiciens chantent.
Midi Libre : Un hommage à Ferrat, l'an prochain à Aznavour, on peut comprendre. Mais un hommage à Goldman. Vous n'avez pas l'impression de prendre un coup de vieux ?
Jean-Jacques Goldman : Je n'ai pas attendu après la semaine chantante d'Alès. Il suffit de me regarder dans la glace tous les matins pour avoir cette impression. Mais je comprends votre question. Non… Non, je suis très honoré de cette invitation et j'ajouterai même, d'autant plus !
Midi Libre : Est-ce que vous allez co-signer une chanson avec Michel Schwingrouber dont il écrit traditionnellement la musique et l'invité vedette le texte ?
Jean-Jacques Goldman : Non… Non car je suis très peu productif actuellement. Là, je suis en train d'essayer de travailler sur mon prochain album qui sortira fin 2001. Je lui avais dit : "s'il y a des choses qui viennent, ce sera avec plaisir mais je n'ai pas de textes d'avance…" J'ai beaucoup écrit ces derniers temps et là je me sens un peu vide.
Midi Libre : Difficile de ne pas parler de la Bécède et du concert mémorable de l'an dernier à La Grand-Combe.
Jean-Jacques Goldman : On garde avec mes musiciens un souvenir vraiment très particulier de ce concert. Non seulement, nous avons eu un accueil des organisateurs, des bénévoles et du public exceptionnel, mais c'était notre dernier concert après un an et demi de tournée. Nous avons le sentiment d'avoir tissé des liens indéfectibles. Tout le monde a envie de rencontrer des gens avec lesquels on se sent bien et qui vous veulent du bien ! C'est ce que nous avons vécu et c'est aussi simple que cela !
Midi Libre : Vous serez là dans moins d'un mois. Quelle est votre actualité de l'été ? Qu'allez-vous faire en amont et après la semaine chantante ?
Jean-Jacques Goldman : En amont, je serai sur les routes des Pyrénées avec des copains motards. Au mois d'août, ce sera une maison dans le Sud où je serai avec mes instruments pour essayer de composer.
NDLR : A défaut d'avoir partagé une chanson avec Michel Schwingrouber, peut-être retrouvera-t-on dans son prochain album une chanson inspirée de cette soirée d'hommage chargée en émotions.
Repères
Mille choristes rendent hommage à J.-J. Goldman Le samedi 5 août au Stade Pierre-Pibarot d'Alès, mille choristes venus de toute l'Europe et du Québec rendront un vibrant hommage à l'auteur- compositeur Jean-Jacques Goldman. Ainsi s'achèvera la troisième semaine chantante d'Alès organisée par le Grand Choeur Languedoc Chanson. Quelque dix mille spectateurs - plus de six mille places ont d'ores et déjà été vendues - assisteront à cette soirée unique à laquelle prendra part Jean- Jacques Goldman qui n'hésitera pas, au terme du spectacle, à monter sur scène pour entonner à l'unisson, l'une de ses plus belles chansons "Puisque tu pars". "Et ce ne sera pas la seule !" ont à coeur de confier les organisateurs. Pour accueillir cette soirée mémorable, riche en surprises et en effets spéciaux, le stade Pierre-Pibarot sera transformé en véritable salle de concert. (Entrée générale : 120 F)
Au programme de la semaine Agglutinés au pied du Fort Vauban, dès le samedi 29 juillet, les mille choristes travailleront pendant près d'une semaine l'interprétation d'une vingtaine des plus belles chansons de Jean-Jacques Goldman, sous la direction de quatre chefs de choeur internationaux.
Cinq spectacles de qualité présentés dans les arènes du Tempéras émailleront cette semaine chantante : la comédie musicale "Les Misérables" samedi 29 juillet à 21 h 30 (entrée générale : 80 F). Gilbert Bécaud et son spectacle de l'Olympia dimanche 30 juillet 21 h 30 (80 F). Carole Fredericks lundi 31 juillet 21 h 30 (80 F). Ray Charles et ses dix-sept musiciens mardi 1er août 21 h 30 (120 F). Enfin le groupe celtique Tri Yann mercredi 2 août 21 h 30 (80 F). Une lecture des textes de Goldman aura lieu le jeudi 3 août à 14 h 30 au temple d'Alès par Véronique Estel (la fille de Jean Ferrat) et Yvon Doffagne (Entrée gratuite). Pour tout contact appeler le 04 66 91 00 38 ou le 06 81 21 80 55.
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