Le grand frisson de la soirée hommage
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Le grand frisson de la soirée hommage
Midi Libre Alès-Cévennes, dimanche 6 août 2000
Yan Barry
Retranscription de Laure Emilie Rey
Son pur et voix de rêve, le chant choral a, hier soir, enivré l’auditoire
Epoustouflant, déroutant, émouvant, voilà les premières impressions que les 10 000 spectateurs du stade Pibarot ont exprimées, hier soir, lors de la soirée hommage à Jean-Jacques Goldman. Les chœurs ont offert une intensité et donné une nouvelle dimension au répertoire de l’artiste présent dans les gradins remplis à ras bord.
Avant que l’auteur-compositeur-interprète vienne chanter trois titres en guise de final (Peur de rien, Rouge et Puisque tu pars), et sortir ainsi de sa légendaire discrétion, les 1 000 choristes ont fait une entrée au compte-gouttes, des sopranos aux altos, sous les mélodies de la première heure du maître (de Je marche seul à Encore un matin en passant par Je te donne).
Puis, tel un fauve lâché sur une rutilante moto, Jacky Locks (l’un des quatre chefs de chœur) arrive sur scène, accompagné de la comédienne Véronique Esthel. Cette dernière présente le programme de manière théâtrale (voire décalée mais moins ennuyeuse que l’an dernier) avant que les premières notes de Il changeait la vie résonnent dans un stade bouillant.
Les choristes, chefs de chœur, musiciens, techniciens du son et lumière, montrent d’entrée qu’ils ont du ¨talent et du cœur¨ pour paraphraser les paroles de J.-J. Goldman. Puis, les voix envoûtent lentement mais sûrement l’auditoire et dire que cela ne fait que commencer, ¨long is the road¨ jusqu’au final de rêve… En attendant, comme le signalait Véronique Esthel, ¨on n’a pas envie que cela s’arrête¨, alors on applaudit fortement avec Nos mains, un titre qui résume ce moment de partage :¨Quand on ouvre nos mains, il suffit de rien, dix fois rien. Il suffit d’une ou deux secondes après le geste, un autre monde (…) Rien qu’un instant d’innocence, un geste de reconnaissance (…)¨
Dans la brume artificielle à peine épaisse, laissant apparaître les choristes, véritable marée humaine qui impressionne par sa masse, le spectateur se plonge littéralement avec délectation.
Puis survient l’adaptation surprenante et rafraîchissante du tendre Comme toi signée Michel Schwingrouber. Là, on trouve les rythmes (avec Sam Treves aux percussions) et les voix de style africain. Le moment est original et donne un nouveau ton à la soirée tout en gardant en fil rouge ce côté pharaonique impressionnant.
Difficile d’être dans le ton de la prochaine chanson Confidentiel avec une telle grandiloquence et, pourtant, les spectateurs poursuivent leur communion avec les acteurs sur scène, avant de tourner la tête pour chercher le guitariste volant, venu tout droit de la capitale. Suspendu tout en haut de la tribune à un câble, il descend, la tête en bas, tout en grattant sur sa guitare électrique, pour une respiration musicale et acrobatique qui fait un véritable tabac.
Le public peut ensuite écouter religieusement Suzon Moulin qui ¨Kaas¨ la baraque avec Une fille de l’est à la suite d’une interprétation remarquable et surtout remarquée. La nuit promettait encore de belles envolées, de grands frissons avant l’arrivée de Jean-Jacques Goldman. Et même le temps orageux et menaçant ne devait pas voler la vedette aux protagonistes du soir. Le grand frisson était bien au rendez-vous et finalement le public pouvait se dire comme dans la chanson Puisque tu pars :¨Dans ton histoire, il y a nos mémoires…¨[sic] Sûr, on n’oubliera pas de sitôt l’immersion en Goldmanie.
La ruée du public vers la scène Plusieurs personnes étaient présentes à l’ouverture des portes
Les organisateurs avaient promis que ce serait à 18h30. Alors, lorsque les portes se sont enfin ouvertes, à 18h50, ce fut une véritable ruée vers la pelouse et les tribunes du stade Pibarot.
Certains s’étaient un peu échauffés, huaient, mais la plupart des spectateurs n’en étaient pas à un quart d’heure d’attente près. Comme Pascale, ou Carmen, arrivées en tout début d’après-midi pour être les premières servies.
Dans les premiers rangs, six jeunes Suisses, venus écouter Goldman à Ouveillan, la veille, et rempilant. De l’autre côté, Jean-Paul, venu de Lyon. ¨J’ai réservé mes places depuis le mois de mars. Ce soir, on dort au camping !¨
Sont-ils venus pour les choristes ou pour Jean-Jacques Goldman ? Marie rigole :¨En premier, c’est pour Goldman, mais il y a aussi la curiosité d’entendre ses chansons chantées par les choristes¨.
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