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2001 : L'Odyssée des Enfoirés
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2001 : L'Odyssée des Enfoirés
Ciné Télé Revue, 8 mars 2001
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Retranscription de Monique Hudlot
Le plus beau plateau du spectacle français était réuni à Lyon le lundi 29 janvier dernier. Pour la bonne cause, celle des "Restos du coeur", qu'avait fondés Coluche il y a quinze ans déjà. C'est l'enregistrement de ce rendez-vous exceptionnel que diffuse TF1 ce soir.
17 heures, un serpent humain s'allonge devant l'édifice de la Halle Tony Garnier de Lyon. Une attente joyeuse, dans le froid, pour un public heureux d'avoir l'immense privilège d'assister au spectacle français le plus fraternel qui soit. Au même moment, à l'intérieur, règne un tout autre climat : onirique, enchanté et coloré. C'est l'heure des répétitions. La scène multicolore, lumineuse, va accueillir et voir défiler une cinquantaine d'artistes. Que des grands noms ! Des stars bouclant ce soir, à Lyon, la tournée 2001 des Enfoirés. Une odyssée de rêve.
Derrière la scène, une foumilière s'organise autour de Véronique Colucci, la veuve de Coluche. Techniciens, maquilleuses, décorateurs se pressent à des tâches bien définies, que seuls ces magiciens de l'ombre connaissent. Les stars, elles, se réfugient dans un salon à l'abri des projecteurs. Tour à tour, elles en sortent pour rejoindre leur maquilleuse ou leur coiffeur. Certaines montent même sur scène, histoire de répéter une dernière fois la chanson qu'elles interprèteront ce soir. A l'écart, Jean-Jacques Goldman observe, donne quelques directives. Elsa, quant à elle, se love au creux d'un fauteuil moelleux.
Parfois, l'un des artistes fixe un écran de contrôle pour regarder d'un oeil distrait les opérations se déroulant sur scène et "voler" quelques instants des répétions. Garou vient aux nouvelles. Alizée, son frère et sa maman échangent quelques impressions. Patrick Fiori va, repart, fait les cent pas. Guy Roux, moins timide, parle à tout le monde. Avec Francis Cabrel et Patrick Bruel, il trouve deux interlocuteurs de choix pour évoquer le championnat de France de football.
Il est 20 heures. La salle est maintenant pleine. Pour réchauffer l'atmosphère, on projette sur trois écrans géants - l'un dominant la scène, les deux autres la bordant - des extraits des Enfoirés des années précédentes : au Grand Rex, au Zénith et la tournée de l'an dernier. A la vue de ces images connues de tous, la tension monte. Il fait soudainement très chaud.
21 heures. Muriel Robin prend la direction des opérations. Sur la gauche, un bus au look "peace and love" longe la scène. La musique s'élève sur l'air de "Tout le monde il est là", nouvelle version d'un titre de Zazie, qui permet à Muriel Robin de prononcer en chanson les prénoms des vedettes. A chaque annonce, celle qui est citée sort du véhicule et reprend en choeur le refrain. Cette entrée en matière terminée, apparaissent à l'arrière du plateau, David Douillet, Zinedine Zidane, puis Aimé Jacquet, acclamés par le public en délire. Pas de doute, tout le monde est bien là. Le concert des Enfoirés 2001 peut commencer.
Entre certains morceaux, Muriel Robin et Mimie Mathy se "chambrent" et déclenchent les rires. Régionale de l'étape, Mimie remporte tous les suffrages. Sa famille est venue l'applaudir : sa maman, très émue, en tête. "A 12 ans", confie celle-ci, "elle m'avait demandé si je viendrais la voir quand elle serait célèbre". C'est chose faite, et ce, à quelques kilomètres seulement du domicile familial.
En coulisses, les artistes se changent, se préparent pour une nouvelle apparition. On aperçoit Garou en kilt, puis en pyjama. Jean-Marie Bigard et Gérard Jugnot s'essaient à la guitare. Pascal Obispo et Maurane paufinent leur entrée. Patrick Dupond répète quelques pas de danse.
"Avec le temps", de Léo Ferré, accompagne de sa douce mélancolie les battements d'une horloge géante, qui domine désormais la scène. Elle vient rappeler à tous les plaisirs de l'instant partagé, les séparations, la fin du spectacle. Des pétales de roses pleuvent. Main dans la main, ces défenseurs d'une noble cause saluent la foule. Générique : la voix de Coluche s'élève pour entraîner en choeur l'ensemble de la salle dans un dernier couplet : "Aujourd'hui, on n'a plus le droit, ni d'avoir faim, ni d'avoir froid…"
Il n'est de si bonne compagnie qui ne se quitte, mais pas tout de suite. Les animateurs de la soirée déferlent dans une boîte de nuit lyonnaise. Au petit matin, à la sortie, quelques autographes sont signés à la sauvette. Ne reste plus aux Enfoirés qu'à trouver enfin le sommeil, avant de repartir, chacun de son côté, pour d'autres refrains, plus personnels.
Le CD du spectacle "2001 : l'Odyssée des Enfoirés" sera prochainement disponible. Les dix précédents enregistrements ont de nouveau été pressés par les éditeurs partenaires, Warner, BMG et Sony.
55 millions de repas Coluche avait lancé l'idée des Restos du coeur en octobre 1985. Quatre mois plus tard, il plaidait devant le Parlement européen pour l'ouverture des stocks alimentaires au profit des plus démunis. A l'époque, 5 000 bénévoles l'avaient rejoint pour distribuer, au cours de l'hiver, 8,5 millions de repas. En juin 1986, l'humoriste disparaissait dans un tragique accident de moto, mais son oeuvre a survécu. Et, au fil des ans, elle a pris différentes formes : les Relais du coeur, les Camions du coeur, les Toits du coeur, les Ateliers et Jardins du coeur, les Relais bébés, la Péniche du coeur…
Aujourd'hui, plus de 30% des bénéficiaires retrouvent une véritable vie sociale grâce à tous ceux qui donnent un peu de leur temps aux Restos de Coluche. L'an dernier, 40 000 bénévoles ont servi 55 millions de repas.
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