Goldman a enchanté mille Fous chantants
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Goldman a enchanté mille Fous chantants
Le Parisien, le 6 août 2001
Claude Massonnet
Jean-Jacques Goldman est revenu à Alès, samedi soir, au festival des Fous chantants. Il a tenu la promesse qu'il s'était faite, en août 2000, lors de la troisième édition, lorsque les mille choristes réunis sur scène lui avaient rendu un vibrant hommage. “J'avais été à la fois impressionné et très ému”, expliquait-il samedi, lors de la répétition, juste après avoir senti derrière lui le premier souffle de ces 1 000 gorges déployées. “J'avais dit que je composerais une chanson pour décrire ce moment-là. Et il me semblait naturel de venir la rendre là où je l'avais prise”. “Mille choristes, c'est une sensation unique. J'ai moi-même chanté avec les choeurs de l'Armée rouge qui étaient déjà puissants mais n'étaient que cent, témoigne Michel Schwingrouber, le fondateur du festival. Alors mille, c'est une très grosse différence, cela vous met tous les poils au garde à vous”. C'est aussi pour ce dernier, véritable défricheur du chant choral dans le monde francophone, que Jean-Jacques Goldman était revenu. “Sa passion et son désintéressement, expliquait le chanteur, avaient gagné mon adhésion alors que nous partagions un bol de soupe, un soir, à La Grand Combe, où j'étais venu chanter pour aider des amis”.
“Un pur moment de magie”
Cette chanson qu'il devait aux choristes venus de France, de Suisse de Belgique et du Canada, Goldman l'a enregistrée jeudi dernier, dans le théatre d'Alès, pour son prochain album. Son Titre : “Ensemble”. Samedi soir devant 10 000 spectateurs, sous la lune ronde, il l'a interprétée pour la première fois sur scène avec eux, avant l'hommage des mille voix à Gilbert Bécaud, malheureusement malade et absent. “Goldman ? Un pur moment de magie”, s'émerveillait Dominique Coste, lauréate toulousaine d'un concours radio, qui avait passé trois ou quatre heures à le suivre, à le photographier, à le questionner. Comme elle, ils étaient une cinquantaine d'heureux gagnants, d'abord intimidés puis assez enhardis pour approcher leur idole. Quinze minutes avant de monter en scène, Jean-Jacques Goldman était encore assis à leur table, dans la pénombre des mûriers platanes. Il signait, dédicaçait. Surtout, il parlait. De sa carrière, de sa façon de travailler, de ses amis chanteurs, en particulier de Céline Dion, qu'il admire sans limites. “Depuis que j'ai travaillé avec elle, confiait-il, je ne suis pas sûr de vouloir recommencer avec une autre chanteuse. Elle est tellement musicienne, tellement technique, avec une telle joie de vivre et de chanter. Quand on lui demande quatre versions d'une phrase musicale, toutes sont excellentes”. Goldman évoquait enfin ce nouvel album où “Ensemble” aura sa place, qu'il promet pour novembre, “moins intimiste que le précédent, plus musicien, avec des chansons populaires, avec des choristes et pour le bal”. Derrière lui, Michael Jones, qui avait initié le rapprochement avec ces fans venus de toute la France en s'asseyant avec eux, sortait sa guitare pour un boeuf au crépuscule. “Je te donne ce que je suis”. Simplement, le meilleur de soi-même.
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