Jean-Jacques Goldman entre en musicologie
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Jean-Jacques Goldman entre en musicologie
Le Nouvelle République du Centre-Ouest, le 24 octobre 2001
Laurent Bertagnolio
Retranscription d’Yveline Masson
Etudiant en musicologie et professeur de musique au collège, David Claude vient d’aller au but de ses rêves : un mémoire de maîtrise sur… Jean-Jacques Goldman. Juste pour dire que la musique est bonne !
Passionné de musique, il l’est. A 26 ans, David Claude met travail, loisirs et études à l’unisson . S’il enseigne la musique en collège à Poitiers et Vouillé, il joue aussi du saxo et poursuit des études en musicologie tout en se passionnant pour la musique populaire en général et Jean-Jacques Goldman en particulier.
"Depuis toujours, j’apprécie ses mélodies et j’admire la justesse des mots. Tout cela fait un tout dans lequel les gens aiment se retrouver. Sur le plus long temps, c’est l’artiste le plus populaire en France, le premier aussi en droits d’auteur".
Bon d’accord, mais de là à pondre un mémoire de maîtrise en musicologie, il y a tout de même une marge comme certains de ses collègues et amis lui ont d’ailleurs fait remarquer…
Lully, Bach ou Janacek oui, Goldman, tout de même, lui qui n’a même pas la chance d’être mort… Tout juste 50 ans depuis le 11 octobre et un mariage avec une jeunette de 22 et sinon une vie de discrétion. "La première fois que j’ai évoqué mon idée d’un mémoire sur Goldman, il y a eu un grand silence".
Ses études musicologie ? "Pour changer l’approche des cours que je donne et apporter ma connaissance de la musique populaire. J’aime donner aux jeunes des clés pour décrypter ce qu’ils écoutent, pour ne pas qu’ils soient hermétiques à d’autres styles de musique que ceux qu’ils aiment. Je n’espère pas les convaincre mais je veux que leur horizon musical s’élargisse, qu’ils soient ensuite capables de dire : Oui j’aime le rap mais je suis aussi ouvert à d’autres genres".
Mention bien
Il suffira d’un signe pour que David se lance dans le mémoire. Il met au point un formulaire d’une cinquantaine de questions qu’il distribue à presque 600 exemplaires et qu’il analysera ensuite dans le détail. "J’en ai retiré une base de données de quarante pages et j’ai bâti mon mémoire.
Trois ans de travail sur un sujet pour lequel mon directeur, Joseph Le Floch, et ma famille m’ont largement soutenu sans considérer qu’il s’agissait d’une amusette. En trois ans, j’ai mûri dans ma réflexion sur l’artiste et j’ai pu approfondir les causes de son succès".
Un seul regret, ne pas avoir pu rencontrer l’intéressé. "Je lui avais envoyé le prémémoire mais il n’a pas eu le temps de me recevoir, il écrivait pour Céline Dion et avait beaucoup de travail.
Par contre, il a répondu lui-même, à la main, aux questions que je posais, m’a fourni des documents. Maintenant, je vais lui envoyer le résultat…"
Pour lequel David a obtenu 14 et une mention bien en raison du sérieux du travail.
Aujourd’hui, la passion pour Goldman n’est pas retombée même si le mémoire lui a mis des réflexions très jeunes en évidence. Goldman serait ainsi "trop vieux", "trop commercial" ou "trop diffusé" avec "un style qui ne varie pas", "normal c’est Goldman, il fait du Goldman !"
David n’en démord pas depuis le raz de marée de "Il suffira d’un signe" en 1981. En attendant l’album en préparation de celui qui dit la nécessité de travailler sur "une étincelle sur des kilomètres de musique" . Et aussi pour persuader les autres que la musique est bonne !
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